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HARD ROCK
THE QUEEN SHOW - A FRENCH TRIBUTE - Live-report du concert du 2 juin 2023
Le 04/06/2023
Il y a des concerts où la magie opère. Le talent me direz-vous! Oui, s'il est accompagné de générosité !
Par Dam'Aël
Il y a des concerts où la magie opère. Le talent me direz-vous! Oui, s'il est accompagné de générosité! Et là vous obtenez A kind Of Magic rempli d'énergie, une véritable communion avec le public.
Petite anamnèse du groupe dont je tiens à vous parler aujourd'hui, The Queen Show. Et il est très rare pour ma part de parler d'un tribute car il s'agit bien là du sujet.
"C'est en juillet 2022 que Alexandre Torre contacte Isabelle Poinloup dans le but de créer un projet musical ; les bases, a priori, n'étaient pas vraiment établies pour Alexandre. Mais faire de la musique, jouer de la musique et surtout aller au devant du public, étaient le fil conducteur de son idée. En mode explosion d'idées au schéma tentaculaire, une formation voit le jour avec l'arrivée de Franck PASTY à la batterie, Mendel MIRCK à la guitare. Alexandre prenant une seconde guitare et Isabelle s'emparant d'une basse et de sa voix.
Avec beaucoup d'élégance, Alexandre soulève une question : "Isa, si tu devais réaliser un rêve de gosse, ce serait de chanter quoi?"... Et une réponse : "Queen, j'ai quasiment tout appris en écoutant Freddie, alors Queen." Le Queen Show est né!
Or Isabelle est une hyper-active et surtout une véritable artiste, elle s'occupe aussi des claviers et des programmations. Il leur faut un véritable bassiste. Et hop, on toque à la porte...Peter Virtanen pointe le bout de son nez et sa quatre cordes ; affaire conclue. The Queen Show sera donc un quintet. Ooooooohhhhh me direz-vous, ça part en cacahuète cette histoire là : Un quintet et une chanteuse!
Alors pour information :"Le Queen Show est un peu particulier car il ne se veut pas copie de l'original, mais plutôt hommage à un des plus grand groupe de rock du monde, hommage à une vision de la musique, mélange des genres, finesse d'écriture, transgression et transcendance des styles". C'est retenu?
Line-up :
Chant, claviers, programmations : Isabelle POINLOUP
Guitare, chant, choeurs, pitreries : Mendel MIRCK
Guitare, choeurs: Alexandre TORRE
Basse, choeurs : Peter VIRTANEN
Batterie : Franck PASTY
Six mois, pas plus! Les membres de la formation n'ont que 6 mois pour préparer un set de 20 titres et acceptent sans hésiter d'honorer leur tout premier concert chez Philippe Casetti au Monster'S Art, ce vendredi 2 juin.
Nombre l'auront sans doute manqué et c'est dommage pour eux ; mais l'article vous réserve quelques extraits en vidéo pour ne pas vous laisser en marge.
Pour conclure, ce "Club des cinq" résume parfaitement la passion, le talent, la technique, la générosité, la complicité... liste non exhaustive. Evidemment tout n'a pas été parfait. Quelques défauts de placements en terme de musique, quelques attentes dans la programmation, mais nom d'un chien, "Plutôt" que de citer les quelques petits détails à peine perceptibles, il est important de mettre en avant cette prestation d'une qualité particulièrement surprenante qui laisse présager de futurs lives de haute volée à venir. Ces artistes sont des passionnés généreux et talentueux qui en ont sous les fers! Le public s'est laissé embarquer dans cette énergie salvatrice, à l'échange et à la communion à haut voltage. Electrisés, nous l'avons tous été.
Petite information supplémentaire, Isabelle POINLOUP est connue pour avoir interprété Carmen de Bizet au Théâtre du Châtelet à Paris. On comprend dès lors que la vocaliste a quelques octaves dans son coffre, à côté d'une puissance vocale, d'une maîtrise parfaite des notes et d'une capacité sans conteste à tenir la scène.
Another One Bites The Dust
A Kind Of Magic :
Une batterie solide, bien campée sur les rails de la rythmique, a fait un travail d'une efficacité redoutable avec beaucoup de ferveur.
Who Wants To Live Forever :
Le groupe s'est accordé une petite folie, celle de dénicher un synthétiseur d'époque pour donner la couleur la plus originelle possible notamment sur ce titre. On ne passera pas à côté de cette introduction en duo sur des tonalités différentes, pas si faciles à réaliser en live surtout pour une première prestation sur scène.
Hammer To Fall :
Alexandre à la guitare, plus réservé à l'instar de Peter, n'a cependant pas hésité dans quelques parties du show, a joué le bad boy en se roulant par terre sur Hammer To Fall.
Bohemian Rapsody :
La basse millimétrée a tenu, avec l'efficacité que l'on connaît à Peter, son rôle de session rythmique solide en duo avec la batterie de Franck, Peter assurant aussi quelques choeurs et quelques notes baryton (si je ne fais pas d'erreur).
The Queen Show s'articule avec rigueur, talent, générosité, en totale symbiose à couper le souffle.
Setlist :
- Tie your mother down
- Breakthru
- Another One Bites the Dust
- A Kind of Magic
- I Want it All
- I Want to Break Free
- Radio Ga Ga
- Who Wants to Live Forever
- 39
- Love of My Life
- Who Needs You
- Hammer to Fall
- Crazy Little Thing Called Love
- Don’t Stop Me Now
- The Show Must Go On
- One Vision
- Bohemian Rhapsody
- We Will Rock You
- We Are The Champions
Rappel : Under Pressure
https://www.facebook.com/the.queen.show.french.tribute
https://www.youtube.com/channel/UCJ6QJ_OLznmUKj3E5T2n1wQ
https://www.instagram.com/the.queenshow/
https://www.facebook.com/monsters.art
SPIRIT WAR ET NIGHT DREAM AU MONSTER'S ART : LIVE REPORT
Le 29/03/2023
Par Dam'Aël
Le logis de la musique du 358 Rue Rudolf Diesel est loin de manquer de carburant tant sa passion est un puits sans fond. Le 18 mars dernier le Monster'S Art voit encore les planches de sa petite salle s'embraser. Rassurez-vous pas de Blackblocs mais plutôt du Black Metal ou autres, pas de pompiers pour éteindre l'incendie mais plutôt une lance de son et de lumières qui fusent en tout coin, pas de pavés, ni lacrymogènes mais plutôt des mains levées qui applaudissent tous azimuts dans une ambiance bon enfant. Les fumigènes auraient pu être de la partie mais pas ce samedi soir.
SPIRIT WAR :
L'interview :
9. Child Of Music Hall **
NIGHT DREAM

DANKO JONES (hard-rock), Guess Who's Back (single)
Le 06/06/2023
Le groupe canadien Danko Jones sortira son onzième album en septembre 2023. Il s'appellera « Electric Sounds ».
« Nous avons extrait de ces séances de jams les idées centrales de cinq chansons. »
« Les groupes de rock en tournée n’ont pas travaillé pendant deux ans, et nous nous sommes sentis comme mis au rancart , se rappelle Danko. Mais je suppose que cela nous a permis de redoubler d’efforts. Nous avons pu enregistrer et sortir un album pendant la pandémie (Power Trio, 2021). Nous sommes partis en tournée aussitôt que l’autorisation nous a été accordée. Maintenant qu’Electric Sounds est sur le point de sortir, nous n’avons pas l’impression d’avoir manqué grand chose. Pendant l’épidémie, nous avons emménagé loin les uns des autres. JC vit en Finlande, Rich sur l’île du Prince Edouard. Le processus d’écriture a donc changé. Nous partagions nos idées dans notre local de répétition, jour après jour, mais aujourd’hui il s’agit plus de s’envoyer des fichiers. Cependant, sur quelques jours de l’été dernier pendant la tournée, nous avons réussi à jammer dans un local à Berlin. Nous avons extrait de ces séances de jams les idées centrales de cinq chansons. »
Cinq chansons qui se sont vues complétées par six autres morceaux pour arriver à un total de onze titres dont vous trouverez la liste in fine.
Danko Jones a dévoilé dans une lyric video un premier extrait de l'album, une pièce intitulée « Guess Who's Back ».
« Guess Who’s Back n’est pas seulement le premier extrait de notre nouvel album Electric Sounds, c’est aussi une question fondamentale à laquelle tout le monde supplie de répondre : Danko Jones ! » assure le frontman.
« Electric Sounds » a été produit par Eric Ratz et propose quelques collaborations de Tyler Stewart (Barenaked Ladies), Damian Abraham (Fucked Up) et Daniel Dekay (Exciter). Prévu pour le 15 septembre 2023 chez AFM Records, il est disponible à la pré-commande ICI.
« J’aimerais croire qu'Electric Sounds se conforme à nos albums précédents, dit Danko. Pendant toutes ces années, nous avons taillé notre propre son auquel nous restons attachés. Mais si vous vous penchez dessus et le comparez à d’autres, j’aimerais penser qu’e ce nouvel album est un peu plus rapide que nos autres disques. À la base, je voulais que toutes les chansons sonnent comme Cadillac : cahotante, mid-tempo, lourde et efficace. En général, nos chansons parlent de jouer du rock, de profiter de la vie, et parfois je vais chanter pour une femme. Ne vous attendez pas à des surprises ! »
BLACK STAR RIDERS (Hard-Rock), Wrong Side of Paradise (20/01/2023)
Le 06/06/2023
Conforme aux productions précédentes de Black Star Riders dans l'esprit comme dans la qualité, « Wrong Side Of Paradise » est un bon album de plus dans la discographie de ce qu'il convient désormais d'appeler la bande à Warwick.
Par Ahasverus
Depuis 2012, Black Star Riders perpétue l'esprit de Thin Lizzy.
Le groupe prend naissance sous l'impulsion d'anciens membres de ce groupe légendaire, mais seul le guitariste Scott Ghoram prendra place à bord de l'étoile noire quand le processus discographique démarre réellement.
Au chant, Gorham a fait appel au frontman de The Almighty, Ricky Warwick. Etonnamment (pour moi au moins qui n'avait pas remarqué à l'époque de « Powertrippin' »), le timbre de voix de l'Irlandais se rapproche de celui de Phil Lynott.
Depuis 2012, le line-up autour du tandem Gorham/Warwick est un mouvement perpétuel qui voit passer nombre de musiciens expérimentés dont je cite une partie seulement : Damon Johnson (Alice Cooper), Jimmy DeGrasso (Alice Cooper, Ozzy Osbourne, Megadeth), Marco Mendoza (The Dead Daisies), Zack St John (Bruce Kullick, Stevie Wonder, The B52's)...
Entre 2013 et 2019, Black Star Riders sort quatre albums, tous de très bonne qualité, dans la continuité de Thin Lizzy dont ils restent la meilleure perpétuation.
En 2021, tandis que Black Star Riders est à l'amorce d'une importante tournée , Scott Gorham annonce sa décision de quitter le groupe.
Un nouvel album est tout de même mis en chantier par un quatuor dont vous trouverez le line-up in fine, en notant qu'il n'est déjà plus d'actualité...
Joe Elliot (Def Leppard), vieille connaissance de Warwick qui a failli produire l'un des albums de Black Star Riders, est crédité aux choeurs de ce nouveau long format nommé...
« Wrong Side Of Paradise »
« Wrong Side Of Paradise » se compose de onze ou de treize pistes, selon les éditions.
Le départ de Scott Ghoram n'a pas révolutionné l'univers de Black Star Riders, qui reste fidèle au son de Lynott, tant par le chant que par l'usage des guitares (« Better Than Saturday Night », « Green and Troubled Land »).
Black Star Riders apporte néanmoins de la modernité dans d'excellents morceaux tels que « Hustle », ses choeurs féminins, son harmonica.
La septième piste est une honnête reprise du standard des Osmonds, « Crazy Horse », sorti en 1972.
Sans prise de risque (ce n'est pas ce qu'on lui demande) et conforme aux productions précédentes de Black Star Riders dans l'esprit comme dans la qualité, « Wrong Side Of Paradise » est un bon album de plus dans la discographie de ce qu'il convient désormais d'appeler la bande à Warwick.
Agréable à écouter, varié, il diffuse un hard 70's de qualité et propose suffisamment de bonnes chansons pour vous tenir en haleine jusqu'à la onzième ou treizième piste, selon le format sur lequel vous aurez jeté votre dévolu.
DOLLOSTER (hard-rock), New Tomorrow (28/04/2023)
Le 02/06/2023
Dolloster a pris tout son temps dans la concrétisation de ce premier album, misant sur la qualité à tous les stades de création et de la mise en valeur de son long format. Le résultat est à la hauteur et il a su retenir notre attention.
Par Ahasverus
Fondé en 2006, Dolloster est une formation bordelaise. Il cite entre autres références AC/DC, Slash et Motörhead. Il a sorti un EP éponyme voici près de dix ans.
Il revient en force et en forme en avril 2023 avec un album de onze compositions originales (et une cover) :
« New Tomorrow »
Une slide se remarque d'entrée sur la première piste (« New Tomorrow ») qui donne son nom à l'album. Elle vaut déjà le voyage. Les riffs sont nerveux, les choeurs bien en ligne, la section rythmique marque la cadence de belle manière. Le timbre de voix n'est pas de ceux qui nous ferait tourner la tête à priori, mais le travail est mené avec sérieux et compétence et il finit par l'emporter sur la durée de l'album.
Les compositions, généralement classic hard-rock, peuvent faire des emprunts significatifs au blues (« Who I Am » et sa formidable deuxième partie) ou explorer des chemins de traverse (« Misfits »). Même si certaines mises en musique ont moins nos faveurs (« It's Too Late ») il est clair que Dolloster n'est pas à court d'inspiration. Les morceaux font souvent la part belle aux guitares, reines de cet album auxquelles les mix et mastering signés David Thiers (Secret Place Studio) ont parfaitement su rendre hommage.
Le groupe sait d'ailleurs s'entourer. Preuve en est apportée par le superbe artwork réalisé par le Bordelais Anthony Leocata, qui rappelle la pochette du « Black Eyed Sons » de The Quireboys, comme par les belles photographies du groupe signées Lucie Malfait.
« New Tomorrow» est donc dans son ensemble un album de hard-rock plutôt bien fichu, de sa conception à sa livraison. Ses qualités sont bien mises en relief par la production. Il sait montrer ses racines ou envoyer ses rythmiques pied au plancher (« The Real Fighter »), faire feu de toutes ses guitares, user de slide, de talk-box (« Ride the Tide »), monopoliser ses moyens. Dolloster a pris tout son temps dans la réalisation de ce premier album, misant sur la qualité à tous les stades de la création et de la mise en valeur de son long format, bien lui en a pris. Le résultat est à la hauteur et force un respect, qui croît au fil des écoutes.
Ce bon album de hard est défendu par un clip tourné dans les forêts landaises, ravagées l'an dernier par les incendies. Il manifeste l'engagement du groupe bordelais, particulièrement sensible aux défis écologiques d'un avenir immédiat.
La durée de l'album « New Tomorrrow » est d'environ cinquante-deux minutes, auxquelles vient s'ajouter, sur certaines plateformes, une cover plutôt réussie d'un standard de Donna Summer (« Hot Stuff »), occasion d'une belle performance vocale de David Roth.
VERMILION WHISKEY (southern hard-rock), Crimson & Stone (26/05/2023)
Le 02/06/2023
Disponible depuis le 26/05/2023, « Crimson & Stone » est le troisième album du groupe américain Vermilion Whiskey.
En selle depuis plus d'une décennie, ces cowboys sortent leur premier opus, « 10 Youth », en 2013. Il est suivi, quatre ans plus tard, par l'album « Spirit Of Tradition ».
N'ayant d'autre ambition que de jouer son hard-rock dans le bon vieux style sudiste, ce groupe de Louisiane a partagé la scène avec des formations telles que Mothership ou Crowbar. Il a d'ailleurs collaboré avec Tommy Buckley, le batteur de cette dernière formation, pour répéter et enregistrer des pistes de batterie de sa nouvelle production.
Mettant ses origines en avant, Vermilion Whiskey pratique un hard-rock empreint de southern rock, qui ne dédaignera pas de se parer d'une pointe de stoner (« Interlude », « Dissonance »).
Il peut rappeler Black Label Society, avec des morceaux tels que « Confidence », à propos duquel Vermilion Whiskey disait qu'il s'agissait d' « un hymne lourd et rock qui parle de lui-même, Confidence est exactement cela : une voix confiante et déterminée, des percussions entraînantes, avec une guitare au son cradingue comme à la maison. Ce morceaut est censé être un message pour inspirer le courage et la force face à l'adversité. »
L'album « Crimson & Stone » pose un décor poussiéreux balayé par les vents chauds du Sud des Etats-Unis. Les amateurs de ce genre d'ambiance pourront certainement y trouver leur compte. Les autres se seront faits une idée par le biais des clips mis en ligne par le combo.
TYGERS OF PAN TANG (heavy metal), Bloodlines (05/05/2023)
Le 01/06/2023
« Bloodlines » alterne la réussite et l'anecdote, même s'il reste agréable sur la durée et donne envie d'y retourner, car le bon et le passable ont été heureusement répartis sur la galette.
Par Ahasverus.
Les plus anciens de nos lecteurs écraseront une larmiche au coin de l'oeil en se souvenant des premiers albums de Tygers Of Pan Tang. Citons-en deux : « Spellbound » et « The Cage ».
Ils constellaient le ciel de nos années 80, juste avant que ces piliers de la NWOBHM ne se délitent et que ce qu'il en reste ne cède totalement aux sirènes de la FM, se compromettant définitivement avec « Burning in the Shade », un désert artistique fatal, un écueil dont il ne reste pas grand chose à sauver... Tygers of Pan Tang jetait l'éponge après cet album insipide.
Ce n'est qu'au début des années 2000 que Rob Weir (guitare), ayant fini sa pénitence, décidait de raviver la flamme. Il reste le seul membre légitime au sein d'un line-up souvent remanié, mais certes pas manchot.
Pour compagnons de route : Craig Ellis (batterie) et Jacopo Meille (chant), depuis les années 2000 ; Francesco Marras (guitare) et Huw Holding (basse) rejoignent pour ce nouvel album, septième depuis la résurrection du félin britannique.
Le millésime 2023 a pour nom :
« BLOODLINES »
Un album qui commence plutôt bien, avec « Edge Of The Wolrd », un titre dynamique et séduisant, assez raccord à cette pochette qui voit notre Tigre prendre un bon bain de sang.
Si d'autres titres parviennent à garder le niveau, (« Fire On The Horizon », les zeppelinesques « Kiss The Sky » et « Believe », sur lequel les Robb ressort la talk box du grenier — que celui qui n'a jamais fredonné « Letter From LA » lui jette la première pierre), le soufflé connaît sur sa durée quelques rafraîchissements amenés par des morceaux tièdes, même si les guitares lead ne déméritent jamais.
Le chant et les rythmiques révèlent tout le savoir-faire de la formation, le problème n'est certes pas là...
Le son de Tue Madsen (Moonspell, Ektomorf) sait jouer des biceps et n'a rien à ce reprocher non plus.
La problématique tiendrait plutôt au niveau d'une composition pas toujours renversante.
Si l'une des ballades (« Taste Of Love ») foire plutôt son envol, l'autre (« Making All The Rules ») est un moment de grâce.
C'est assez significatif de cet album en dents de scie qui alterne l'excellence et l'anecdote.
Mais voila : on attend des Tigres qu'ils nous renversent, conformément à leur réputation.
Heureusement, « Bloodlines » reste agréable sur la durée et donne envie d'y retourner, car le bon et le passable ont été heureusement répartis sur la galette.
Si Tygers of Pan Tang souffre de sa trop bonne réputation , toujours hanté par les ombres de John Sykes ou de John Deverill, il poursuit avec conviction son parcours, allant de l'avant et générant des albums heavy qui peuvent s'avérer d'un bon calibre. Très agréable à l'écoute, « Bloodline » est de ceux-là. Il propose de bons moments de heavy metal et il mérite votre attention.
KORITNI (hard-rock), Long Overdue (14/04/2023)
Le 01/06/2023
Le talent et le timbre de son chanteur, assez proche de celui de son compatriote Jimmy Barnes, la qualité de ses musiciens, offrent à Koritni un éventail suffisamment large pour imposer tout au long de ce « Long Overdue » sa marque et son groove, tirant son épingle du jeu dans une catégorie hard-rock pourtant très fréquentée.
Par Ahasverus
Lex Koritni est Australien. Fils de musiciens, il est astreint très tôt au piano et à la guitare et joue dans un groupe de country music dès l'âge de seize ans. C'est en 2005 qu'on l'entend pour la première fois sur les platines françaises. Anthony De Lemos, guitariste parisien expatrié à Sidney, conquis par ses talents de chanteur, sort avec lui l'album éponyme de Green Dollar Colour, produit par Mike Fraser (AC/DC, Metallica), qui reçoit un bon accueil. Mais de sérieuses divergences apparaissent entre les deux fondateurs de Green Dollar Color à propos de l'organisation des concerts. Un an après la sortie de l'album, la formation splitte.
Lex Koritni recrute alors un line-up qui restera stable jusqu'à très récemment et monte son projet, simplement baptisé Koritni pour qu'on entende bien qu'il est seul maître à bord. Il retrouve le technicien Mike Fraser pour sortir « Lady Luck », son premier album, l'année suivante. La formation, franco-australienne, décroche la première partie de Scorpions sur le « Humanity Tour » en France ainsi qu'en Belgique.
En 2009 sort l'album Game Of Fools. Mike Fraser partage la responsabilité du son avec Anton Hagop (Silverchair) tandis que Mark Wilkinson (Marillion ou le Maiden de « The Book of Souls ») dessine l'artwork.
En 2012 Koritni sort « Welcome to the Crossroads ». Jeff Waters (Annihilator), Rusty Brown (Electric Mary) et Jeff Scott Soto jouent les guests. Koritni devient l'une des premières signatures du label Verycords (Laura Cox, Mass Hysteria) auquel il est toujours associé. Il dispute son premier Hellfest et fait la première partie de Mötley Crüe au Zénith de Paris.
« Night Goes On for Days » sort en 2015. Il voit la participation de deux ex-Trust (Vivi Brusco et Farid Medjane) ainsi que du batteur John Coghlan (Status Quo). L'approche musicale se fait plus bluesy sur certains titres. L'album est mixé par Kevin « The Caveman » Shirley (Joe Bonamassa, Journey).
Shirley est à nouveau sollicité pour « Rolling », qui paraît en 2018, renforcé cette fois par Ryan Smith (Greta Van Fleet, Keith Richards). L'influence blues se confirme (même si le courant général reste hard-rock) et le trio Brusco/Medjane/Coghlan remet le couvert, rejoint par Pat Mac Manus (Mama's Boys) au violon.
Après cinq ans de silence, Koritni revient le 14/04/2023 pour un sixième album studio :
« Long Overdue »
Pas d'invités cette fois, mais un groupe totalement remanié : installé en France, Lex Koritni a réuni autour de lui un line un franco-italien, plus commode à rassembler et dont la proximité simplifiera la mise en place des concerts.
Ce nouvel album retrouve la patte de Mark Wilkinson pour l'artwork. Le tandem Shirley/Smith apporte sa caution à l'efficacité du son.
« Long Overdue » (comprenez : « il était grand temps ») a bénéficié de la « pause » Covid dès le premier confinement, ce qui a permis à Lex Koritni, de laisser mûrir ses compositions durant deux ans. Il a la paternité de l'ensemble de l'album, à l'exception de l'énergique « Funny Farm », qu'on doit au guitariste Tom Frémont.
Une introduction très blues (« No Strings Attached ») donne l'orientation musicale de cet opus qui se plait à utiliser la guitare slide (« For The Love Of The Game », « Go Hard or Go Home »). L'ensemble reste bien sûr majoritairement hard-rock, (« Far Cry No. 1 » ou « Born to Lose » et leurs rythmiques à la AC/DC) voire southern (« Go Hard or Go Home »), avec des guitares efficaces et une rythmique qui cogne. On peut aussi penser à Rose Tatto ou aux Black Crowes.
Le talent et le timbre du chanteur, assez proche de celui de son compatriote Jimmy Barnes, la qualité de ses musiciens, offrent à Koritni un éventail suffisamment large pour imposer tout au long de ce « Long Overdue » sa marque et son groove.
Tous ces ingrédients font de « Long Overdue » un album de hard-rock classique, plus empreint de blues qu'à l'habitude, suffisamment bien ficelé et libre (« Tonight ») pour vous séduire, parvenant à trouver ce qu'il faut d'originalité pour tirer son épingle du jeu dans une catégorie pourtant très fréquentée. Les amateurs de hard le découvriront avec plaisir.
Koritni sera au Théâtre les Etoiles à Paris Xème le 02/06/2023, puis à Ensisheim (Wood Stock Guitares) le 16/09/2023 et à L'Empreinte de Savigny-Le-Temple le 07/10/2023.
LA GUNS (hard-rock), Black Diamonds (14/04/2023)
Le 28/05/2023
Des références tutélaires jaillissent à l'écoute de la galette.
Par Ahasverus
L. A. Guns, expliquait Phil Lewis (chant) à Laurent Karila pour Hard Force en 2021, « c’est rock'n'roll et... sophistiqué. On est un groupe dont les influences sont assez visibles. C’est du rock classique, du hard rock... c'est Led Zeppelin, Deep Purple, Black Sabbath. » (retrouvez l'interview complète sur HARD FORCE).
Disponible depuis le 14/04/2023, « Black Diamonds », la nouvelle offrande des vétérans américains dans leur version Lewis/Guns, vient confirmer ces propos.
Des références tutélaires jaillissent à l'écoute de la galette : Led Zeppelin (« Gonna Lose », « You Betray »), Aerosmith (« Shame »), mais aussi le hard 90's de Skid Row ou des Guns N'Roses (« Lowlife »). Passage obligé, la ballade est plutôt réussie (« Diamonds »).
« Black Diamonds » est donc bien un album de hard-rock qui s'appuie sur des fondamentaux.
Quelques rappels punk (« Babylon ») contribuent à dynamiser l'ensemble.
Si tous les titres n'ont pas la même force, ils sont majoritairement bons, l'artillerie est globalement très efficace et les quelques pièces plus anecdotiques gardent des éléments intéressants.
Phil Lewis est un caméléon au chant multiple, Tracii Guns offre des soli qui se laissent savourer. L'alchimie fonctionne au sein d'une formation musicalement très solide.
L. A. Guns a du savoir-faire : en onze titres et quarante-et-une minutes, il aligne une majorité de titres forts dans un album de hard-rock d'obédience classique, solide et digeste, qui s'inscrit parmi les belles sorties de cette année 2023.
GRANDE ROYALE (rock/hard-rock), Welcome To Grime Town (24/03/2023)
Le 25/03/2023
« Welcome to Grime Town » est idéal pour découvrir l'univers de Grande Royale et il fait partie de nos recommandations discographiques du mois.
Par Ahasverus
Sixième album studio pour Grande Royale ! La formation est en selle depuis 2014.
Après les explorations de « Take It Easy » (2017), les Suédois, échaudés par les retours sur cet album pourtant excellent, retournaient avec « Carry On » (2021) à ce boogie-hard énergique sur lequel ils avaient édifié leur fanbase. Le nouvel opus restera globalement sur cette ligne. Son titre :
« Welcome to Grime Town »
Mais où est Grime Town ? Dans vos yeux ! Grande Royale l'explique :
« Depuis notre plus jeune âge, on nous dit qu'il existe quelque part une musique que personne n'a jamais entendue, et que la magie nécessaire pour l'explorer a disparu depuis longtemps. Même si nous savons que ce n'est qu'une histoire, nous pouvons chercher dans vos yeux et garder vivant le rêve d'un paradis musical. Welcome to Grime Town pourrait bien être ce paradis du rock'n'roll. »
Un paradis aux guitares enjouées qui se signalent dès « Tell Me », avec ce côté tout à la fois décalé et efficace qui donne aux compositions de Grande Royale cette instantanéité.
Mais si l'univers du groupe de Jönköping parait simple, c'est justement qu'il est très étudié musicalement. Les Scandinaves savent aérer leurs créations par des claps ou des lignes vocales qui semblent tenir d'une sorte de second degré, d'un talent qui fait les choses sans prendre la grosse tête.
Le rock de Grande Royale est cependant redoutable, et ses « Status Doom », « Freak Parade » et autres « You Got Me Real Good » balancent tel un vieux Status Quo soudainement moderne et survitaminé.
Les trente-six minutes de « Welcome to Grime Town » sont donc dans une lignée festive, et si le groupe n'a plus souhaité désorienter ses fans en limitant les expérimentations il n'en renonce pas pour autant à tenter de nouvelles choses.
Mais il procède par petites touches, confiant le chant lead à son nouveau guitariste, Calle Rydberg, sur un titre (« Utopia »), enfonçant le clou par un clip. Cette respiration bienvenue présente les nouvelles possibilités du line-up 2023 de Grande Royale.
Les Suédois ont par ailleurs fait appel à deux invités : dans un registre proche de Lee Aaron, Helen Wilsson pose sa voix sur « Run Officer Run », tandis que le guitariste Mattias Rydell gratifie « Augury » d'un solo.
Ainsi ce sixième album est-il un bon cru qui trouve nos Suédois en bonne forme et pleins d'avenir. L'album est idéal pour découvrir leur univers et il fait partie de nos recommandations discographiques de ce mois de mars.
« Welcome to Grime Town » est disponible depuis le 24/03/2023 chez The Sign Records.
Le Lien :
THUNDERMOTHER : La scission
Le 04/02/2023
« Filippa a décidé que le temps de Guernica chez Thundermother était terminé. »
« Lights go out the show is over / Cut the cord and shut it down / A flashlight shows me off the stage / And I wave goodbye. »
THUNDERMOTHER - Borrowed Time
C'est un véritable séisme qui secoue Thundermother puisque Guernica Mancini (chant), Mona Lindgren (basse) et Emlee Johansson (batterie) ont annoncé qu'elles quittaient le drakkar, abandonnant les rames à la fondatrice du groupe Filippa Nässil (guitare).
Les musiciennes s'expliquent :
« C'est le cœur gros que nous écrivons ceci.
Filippa a décidé que le temps de Guernica chez Thundermother était terminé. Pour cette raison, et en raison du manque de concertation concernant le processus de prise de décision dans le groupe, Emlee et Mona ont décidé de quitter Thundermother. Filippa poursuivra avec une nouvelle mouture de Thundermother. Guernica, Emlee et Mona continueront à jouer de la musique ensemble et forment un nouveau groupe.
À toutes les personnes qui ont fait partie de ce voyage, Guernica, Emlee et Mona veulent dire merci pour le soutien, nous vous aimons tous. Nous sommes tellement reconnaissants pour tout ce que nous avons vécu avec Thundermother, et espérons que vous soutiendrez tous nos chemins séparés. Nous comprenons à quel point il est difficile de lire cela. C'est de loin l'une des situations les plus difficiles que nous ayons eu à traverser et en ce moment nous pleurons la perte d'une grande partie de nos vies. Nous vous demandons humblement d'être gentils et respectueux. Merci pour votre compréhension. »
De son côté, Filippa Nassil a déjà réagi et préparé l'avenir, publiant ce communiqué sur la page Facebook du groupe :
« L'année dernière a été pleine d'aventures, de nouvelles impressions et nous avons créé des souvenirs qui dureront pour toujours. Malheureusement, notre voyage se termine dans la configuration que vous connaissiez jusqu'à aujourd'hui et un nouveau chapitre va s'écrire pour Thundermother avec à la fois d'anciens visages familiers et de nouvelles têtes, et bien sûr beaucoup plus d'aventures et de souvenirs à venir.
Après sept ans passés ensemble, nous avons malheureusement pris la décision que nos chemins menaient dans des directions différentes. Guernica, Mona et Emlee se concentreront sur leur propre carrière et je leur souhaite bonne chance.
Je suis ravie d'annoncer que notre bassiste Majsan (*) qui était partie étudier il y a un an et demi, a terminé ses études et revient dans le groupe !
Je suis heureuse de vous faire savoir que Thundermother pourrait intégrer Linnéa Vikström (Therion, At The Movies) avec son incroyable puissance, sa voix extraordinaire et ses manières charmantes, en tant que nouvelle chanteuse pour Thundermother !
Nous sommes plus qu'excitées et attendons avec impatience un avenir rempli d'une nouvelle énergie positive, et avec ces filles à mes côtés, il sera f***ing rock !
Montrons au monde qu'il regorge de talents féminins et faisons à ces filles un accueil chaleureux chez Thundermother ! »
(*) : Majsan Lindberg a tenu le poste de bassiste de la formation suédoise entre 2019 et 2021.
Filippa Nässil
Thundermother sortait en août 2022 l'album « Black And Gold » dont nous vous parlions ici : THUNDERMOTHER, Black And Gold (2022).
Nul doute, compte-tenu des talents de tout ce petit monde, que ces musiciennes continueront à nous faire headbanguer sur du métal de grande qualité dans leurs itinéraires respectifs.
Emma’s Backstage Stories : Rory Gallagher
Le 29/01/2023
Quand Rory Gallagher jouait de la « meat and potatoes music »
Qu’est ce qui fait qu’on devient un des meilleurs guitaristes du monde, et peut être le meilleur, d’après Jimi Hendrix ?
Quand on se balade avec une guitare en plastique à la main dès l’âge de deux ans, et qu’à huit ans on commence à jouer sérieusement... on tient déjà un début de réponse ...
Le petit Rory Gallagher, d'origine galloise, naît le 2 mars 1948 dans la commune irlandaise de Ballyshannon, comté de Donegal, et grandit à Cork.
Outre la guitare, il pratique également en autodidacte la mandoline, le saxophone, et l'harmonica. Et quand il ne joue pas d'un instrument, il chante d'une voix âpre, immédiatement identifiable. Dans sa communauté on était obligé de parler le gaélique. Il a le mérite d’avoir osé la guitare, objet banni car considéré comme un symbole phallique... la lourdeur quoi ...
Elvis Presley fut sa source, le folklore irlandais une puissante influence, et sur son tourne-disque, les albums de Woody Guthrie, Chuck Berry, Muddy Waters ou Leadbelly lui confirment que toute la musique qu'il aime, elle vient de là, elle vient du blues.
Qu’avait-il de si particulier cet homme là... ?
En tant que guitariste d’abord.
Une fidélité à sa Stratocaster Sunburst 1961 d’abord (vue sur la pochette de Against the Grain), même si il en a usé bien d’autres. Les guitaristes le savent , quand on a trouvé son son, sa guitare, on s’épanouit musicalement.
De riffs imparables, des soli d’une rare violence, des effets de pédales de distorsion, Rory, c’est un style unique.
Il y a ce guitariste hors norme qui a, pardonnez moi du peu, été appelé au secours par les Stones en 75, pour remplacer Mick Taylor. Une expérience étrange où notre Rory se retrouve en pleine nuit entrain d’essayer de réveiller Keith Richards, dans un état presque comateux. Des heures à le secouer n’y feront rien...
Et celui aussi qui était admiré par Bob Dylan au point que celui ci a fait des pieds et des mains pour enregistrer une de ses chansons, « Could I Have Religion », avec Rory comme guitariste. Enregistrement qui ne s’est jamais fait.
Très ami avec Bill Wyman, Rory devait être le guitariste des Rhythm Kings. Que d’histoires encore avec ça ...
Rory Gallagher, c’était les tournées mondiales et la scène. La scène, c’est ça qu’il aimait...
Et puis, il y a l’homme.
Un puriste, désintéressé, passionné, mais aussi introverti et torturé.
Rory voulait contrôler sa musique et ses musiciens. Bon jusque là, vous me direz, c’est compréhensible.
Mais vint un moment où il a fallu laisser la place à un producteur et là.... voir Mazer aller parler au batteur ou au clavier pour lui dire de jouer ça ou ça. Ça coinçait grave, et le disque ne sonnait pas comme Rory voulait qu’il sonne et donc le mixage devenait interminable.
Il était cet être torturé qui n’enregistrait pas, même pas avec ceux qui le sollicitaient comme Dylan ou les Stones.
Il ne sortait pas de singles pour ne pas jouer le jeu des radios et avait trouvé le stratagème de les laisser enregistrer les concerts, ce qui lui permettait de passer de cette manière, tout en récupérant après les bandes. C’est pour cette raison que de nombreux concerts de Rory existent sur bande, encore inédits.
Lorsqu’il a estimé qu’il avait perdu son côté sauvage, il a viré tout son groupe et est revenu à un trio.
A cette époque on voyait arriver des genres nouveaux, des rocks fusions ou progressifs. Mais Rory ne voulait pas céder à la mode juste pour plaire aux médias.
Il jouait ce qu’il appelait la « meat and potatoes music » c’est-à-dire la tradition américaine, les racines, la viande et les pommes de terre, le bon vieux blues.
Le stress des concerts à répétition l’a poussé à prendre des calmants qui ont détruit son foie, et malgré une transplantation réussie, un virus a eu raison de son corps affaibli.
Sa guitare s’est tue définitivement en juin 95.
Donal Gallagher, son frère, lui a dédié sa vie. Une affaire de famille, une vraie dévotion...
Grâce à lui nous avons un récit, un témoignage et même des albums posthumes.
Donal nous dit : « Pourquoi je continue à m’occuper de lui, bien qu’il soit mort ? Parce que j’ai toujours pensé qu’il y avait une certaine injustice par rapport à Rory, qu’il n’a pas eu la reconnaissance qui lui était due… Et je dirais aussi, si je ne le faisais pas, qui le ferait ? »
SYRINGA : AU DELA DU REEL (L'INTERVIEW)
Le 21/01/2023
One Man Band : Syringa-Metal Instrumental
Origine : France (Thionville)
Album : Au Delà Du Réel (30/09/2022) - L'interview (14/12/2022)
Genre : Hard Rock, Death Metal, Instrumental
Par Dam'Aël
L'interview présentée dans cet article a été réalisée téléphoniquement le 14 décembre dernier. Je remercie encore Nicolas Hunold de m'avoir accordé beaucoup de temps, puisqu'il nous a fallu près d'une heure trente pour explorer le passé artistique de cet "électron libre" qu'est Nicolas, l'album Au Delà Du Réel, un neuf titres avec intro, interlude et outro, la vision de l'artiste ainsi que le processus de réalisation de cet opus, sachant que le seul responsable du méfait et le seul à pouvoir être couronné de lauriers pour ce bouquet instrumental est ce One Man Band qui a choisi comme pseudonyme très symbolique Syringa-Metal Instrumental. Vous en aurez les explications lors de l'écoute de cette interview que j'ai voulu finaliser sous forme de vidéo (Il s'agit du tout premier essai avec un logiciel qui m'était encore totalement inconnu il y a à peine une semaine)
Si Nicolas a produit son tout premier album ce 30 septembre 2022, il n'est pas un jeune perdreau de l'année. Tout en usant ses jeans sur les chaises de son lycée, il sévissait dans Assfire évoluant avec le temps pour devenir Twenty Four/Seven en référence au titre de Children of Bodom. Malheureux fidèle rituel des formations, le groupe splitte. Mais Nicolas ne dépose ni les armes, ni les cordes. Il crée alors avec son ami Jon, le groupe Dust Valley dans lequel il est chanteur/guitariste, certes chanteur par défaut (tout comme l'a été James Hetfield dans Metallica). Il en résultera un EP de cinq titres et quelques concerts en Lorraine et au Luxembourg. Il fera une petite escapade très fugace dans la formation Razor Butcher.
Concernant Au Dela Du Réel, il aura fallu trois ans pour arriver au niveau de qualité souhaitée concernant la production. Il vous le confirmera dans cette interview, c'est un vrai perfectionniste. Le détail, l'émotion, aller chercher encore plus loin et surtout faire chanter la six cordes à l'instar d'une voix ; voilà le challenge qu'il s'impose pour ne pas faire comme les autres. Il ré-écoutera les titres de ses groupes préférés pour s'en inspirer : To Live Is To die, The Call Of Kthulu, Orion de Metallica, ou encore Transylvania de Iron Maiden… et s'inspirera de l'expérience magistrale d'un certain Satriani.
"Le solo de guitare sera en lieu et place du chant", et devra être fédérateur en évitant une trop grande complexité qui pourrait en altérer la richesse et en déboussoler certains.
Matthias de Macchabée Artworks, spécialisé dans la réalisation des pochettes horrifiques pour les groupes de metal, a su réaliser celle de Au Delà Du Réel en sachant y déposer toute la symbolique de l'album, la symbolique du pseudonyme de l'artiste ainsi que toute l'émotion qui y est liée, les couleurs savamment choisies et mêlées, évinçant l'horreur bien-aimée des Métalleux aguerris. L'artwork s’intitule « Cosmogonium ».
Le préambule étant narré et présenté, je vous laisse pour 26mn50 avec l'univers de Syringa et le monde de Nicolas Hunold :
Les paroles de l'artiste :
"Le nom du projet "Syringa" provient du nom scientifique du Lilas. Je l'ai choisi en l'honneur de mes filles, Lili et Mila."
"Cet album compile toutes les influences avec lesquelles j'ai appris la guitare, comme Iron Maiden, Children Of Bodom, Slayer, Metallica, Pink Floyd, Deep Purple..."
Les liens :
www.facebook.com/Syringa.metal.instrumental
https://syringa-metal-instrumental.bandcamp.com/releases
A noter l'exposition à venir pour Macchabée Artworks, le 4 février au Extrême Metal Night à Le Sax Achères, 78.
https://www.facebook.com/Macchabeeartworks
Merci Nicolas, Merci Syringa,
le parfum du lilas nous ravit, ta musique nous séduit.
LIVE-REPORT : EVER AFTER + ANTIPOD + STEREOSUCKERS au ROCK N EAT (13/01/23)
Le 18/01/2023
LIVE-REPORT EVER AFTER-ANTIPOD-STEREOSUCKERS au ROCK N EAT (Lyon-13 janvier 2022)
Par Dam'Aël
Habitant sur Saint-Raphaël, je n'étais pas revenue au ROCK N EAT official(by céd & mike) située quai Arloing dans le 9e arrondissement de Lyon, depuis le passage de Mobius, Altesia et Talvienkeli le 28 octobre 2021. Je me replonge dans l'univers bien particulier de cet endroit atypique de par son architecture. Au niveau "déco", on confirme le fidèle flipper Iron Maiden, une section de carcasse de voiture parée d'un drapeau anglais (Iron Maiden oblige), une sculpture par soustraction de Eddie (Iron Maiden oblige), un baby foot sur roulettes mais oups banal (Iron Maiden évincé). Pizza, burger, frites défilent sous mon nez, beer, bier, birra, cerveza, bière pétillent dans les gobelets à l'effigie du Rock N Eat.
STEREOSUCKERS :
LEE AARON, Elevate (25/11/2022 - chronique)
Le 04/12/2022
« Elevate » confirme la grande forme de Lee Aaron, Metal Queen aujourd'hui plus que jamais.
Lee Aaron.
L'une des premières Metal Queen.
En tous cas certainement celle qui en a revendiqué le titre le plus tôt avec son album de 1984.
Pas usurpé, la couronne ! Une vraie rockeuse, Lee !
Elle débute la musique toute petite. Elle n'a qu'une quinzaine d'années quand elle rejoint en tant que chanteuse/saxophoniste et clavier un groupe baptisé... Lee Aaron ! Elle en fera son pseudo.
C'est donc avec The Lee Aaron Project qu'elle débute sa véritable carrière un poil plus tard.
Années 80, l'âge d'or du heavy metal. Lee enchaîne les albums. Notoriété internationale. Elle fait les backing vocals sur le titre « Rythm Of Love » de Scorpions en 1988... Elle connaît son plus gros succès commercial à la fin de la décennie avec « Body Rock » (1989). Vous pouvez l'écouter aujourd'hui, il sonne toujours savoureux.
Quelques albums encore, puis Lee met sa carrière musicale entre parenthèses pour se recentrer sur sa famille.
Un passage par le jazz (l'album « Slick Chick » notamment) avant de revenir à ses amours avec l'album « Fire And Gasoline » en 2016.
Le train est en marche à nouveau. On ne l'arrête plus : « Diamond Baby Blues » et « Almost Christmas » en 2020, « Radio On! » en 2021. Elle confesse que ses parents la croyaient hyperactive.
2022, le Lee Aaron nouveau est arrivé. Il s'appelle :
« Elevate »
Côté production, Mike Fraser. Il a bossé avec AC/DC, Aerosmith, Bon Jovi...
Ca s'entend d'ailleurs : le gros son, la basse qui sonne comme du Cliff Williams...
Durant quarante-deux minutes la Canadienne envoie des morceaux calibrés, la guitare lead est bien présente. Un songwriting globalement hard, parfois teinté d'AOR, plus rarement de pop (« Highway Romeo ») compose un album très équilibré et si agréable qu'il glisse sur le lecteur comme une lettre à la Poste. Une ballade (« Red Dress ») et des choeurs lui apportent un peu de velouté. Le chant quant à lui atteint sa plénitude, réglé au cordeau, tantôt léger, tantôt agressif, mettant l'émotion ou la puissance quand il faut, changeant de registre comme de chemise, toujours avec maestria.
« Elevate » confirme donc que la grande dame est toujours une Metal Queen, et aujourd'hui peut-être plus que jamais. Elle enchaîne les albums de hard inspirés à un rythme effréné, mais les fers bien rivés au pavé. Allez-y de confiance.
THE RIVEN, Peace And Conflict (25/11/2022 - chronique)
Le 27/11/2022
Le songwriting et le talent ouvrent le champ des possibles à un groupe à fort potentiel dont on n'a assurément pas fini de vous parler.
Un peu d'histoire : le samedi 6 avril 1974, le groupe ABBA remportait l'Eurovision avec une chanson qui célébrait l'une de nos défaites.
DEPUIS, LES SUEDOIS DOMINENT LE MONDE DE LA MUSIQUE !
En ce 25 novembre de l'année 2022, ils reviennent — non pas Abba mais les Suédois ! — via le label The Sign Records, pépinière de talents incontestables. Sont nominés dans la pépinière : MaidaVale, Hot Breath, Heavy Feather, Children of the Sün, Grande Royale et autres NEPHILA. J'en oublie au fond de l'enveloppe, c'est certain.
C'est qu'ils arrivent en convoi de Stockholm (prononcé en suédois « stɔkː(h)ɔlm »), nos Scandinaves. Ou de Göteborg-Rock-City (prononcé en suédois « ʝøːtəˈbɔr »), ou de Malmö (prononcé en suédois « malːˈmøː ») ou de n'importe où en Suède (prononcé en suédois « ninːpø':tu' ») afin d'assurer leur suprématie et de faire en sorte à coups de prix modiques — 7 € seulement sur Bandcamp ? Ah les salauds ! — que le trou ne se referme pas...
La dernière saillie en date de The Sign Records est assurée par The Riven. Le quintet est actif depuis 2016. Il pratique un rock/hard rock influencé par les 70's — c'est le crédo du label — et il commet ici son second long format :
« Peace And Conflict »
« Peace And Conflict » est un neuf pistes d'environ trente-sept minutes.
Maarten Donders en a réalisé l'artwork.
L'album a été enregistré aux La Cavana Studios par Arnau Diaz, guitariste de The Riven. Le mixage et le mastering sont de Ola Ersfjord.
Passons à la musique. Ca commence en dynamique avec deux pièces assez proches. Les guitares hard-rock savoureuses (à la Foghat) et la basse s'activent (« On Time » et ses choeurs bien fichus, « The Taker »).
« Peace And Conflict » leur succède. Il donne son nom à l'album. Il est plus lent, se rapproche du rock psychédélique. La voix de Totta Ekebergh se fait rageuse. Puis le morceau part en guitares à la tierce. La pièce, bien ficelée, prend de la densité.
Les cordes et les lyrics de « La Puerta Del Tiempo » nous transportent en Espagne le temps d'un interlude. Ca ne dure pas : la batterie reprend la main avec le chaloupé « Sorceress ».
« On Top Of Evil » flirte avec le doom puis le quitte pour s'emballer dans un final aux séduisantes rythmiques sabbathiennes.
Un hard classique prend le relais (« Fly Free ») et, là encore, s'autorise de belles lignes de guitares.
Très jolie pièce aux cordes claires, « Sundown » permet à Totta Ekebergh de s'approprier l'espace et de nous donner la mesure de son talent.
Le bluesy « Death » cloture l'album. La fin est épique.
Ces neuf morceaux composent un cocktail très ouvert dans un album dont les influences puisent dans le rock, le hard-rock, le rock psychédélique intense et le heavy du début des 80's. Le chant féminin est puissant et bien ajusté, les guitares jouent volontiers à la tierce, la basse aime les chemins de traverse. L'interprétation est brillante tandis que le songwriting ouvre le champ des possibles à un groupe à fort potentiel dont on n'a assurément pas fini de vous parler. Décidément, on ne peut que vous recommander de suivre The Sign Records, leur label, qui continue à nous enchanter avec des ambassadeurs toujours de très haut niveau.
« The history book on the shelf /Is always repeating itself », prévenaient Agnetha et Anni-Frid. Nom d'un fjord ! La Suède, musicalement, n'est pas prête de lâcher l'affaire.
CANDLEMASS, Sweet Evil Sun (18/11/2022 - chronique)
Le 17/11/2022
Les riffs tranchants faucheront au passage les amateurs de Doom, de Hard-Rock et de Heavy Metal.
Après douze albums studio, quelques Live et maintes compilations, le géant suédois Candlemass revient avec un nouvel album de Doom Metal sorti ce 18/11/2022 chez Napalm Records :
« SWEET EVIL SUN »
Un opus dont la création aura nécessité dix-huit mois et dont la qualité est particulièrement revendiquée par le groupe.
Leif Edling (basse) explique :
« Sweet Evil Sun parle d'espoir, d'effort, d'adoration et d'échec. Il s'agit de toutes les batailles personnelles que vous menez, mais aussi de la décomposition sans fin de l'humanité. La réalisation de cet album nous a pris plus d'un an et il n'y a pas une mauvaise piste dessus ! Nous avons passé un moment fantastique à l'enregistrer et nous attendons vraiment avec impatience sa sortie. C'est du Doom, c'est du Metal ! C'est l'essence de Candlemass rassemblée en un seul album ! »
L'artwork de « Sweet Evil Sun » est signé Erik Rovanpera (découvrez ses peintures sur bois et ses acryliques ICI) qui a en charge le visuel du groupe depuis « Psalms for the Dead » (2012).
Ce treizième album studio a été enregistré au studio NOX de Stockholm.
Un riff bien lourd déchirera vos enceintes dès « Wizard Of The Vortex », morceau qui lance ce dix pistes. Les guitares rugueuses qui le conduisent sont enluminées par la lead, parfois interrompues par des cavalcades heavy que ne renierait pas Maiden.
Candlemass retrouve ses fondamentaux et s'inscrit à la quintessence du genre avec le morceau-titre « Sweet Evil Sun ».
« Cela ne m'a pris qu'environ une heure pour l'écrire, explique Leif Edling à propos de cette chanson, mais il s'est avéré que ce n'était pas seulement le morceau-titre de Sweet Evil Sun, mais aussi l'un des meilleurs morceaux de l'album ! Un beau riff, un super refrain et un sacré solo de guitare de Lars ! C'est immédiat, épique, lourd, accrocheur ! ça déchire ! »
Les riffs purs évoquent un vieux Pentagram.
Un son sans fioritures met en valeur les guitares rythmiques (« Angel Battle ») qui alternent riffs sombres et échappées hard-rock habitées par une lead virevoltante.
La batterie avance d'un pas lourd, imposant son rythme (« Black Butterfly », « Scandinavian Gods »).
La voix de Johan Längqvist multiplie les propositions. Elle prend de l'épaisseur encore et encore, se fait théâtrale pour annoncer l'arrivée inquiétante de la mort, tandis que Jennie-Ann Smith (Avatarium) prête main-forte de belle manière pour soutenir le refrain dans une parfaite complémentarité (« When Death Sighs »).
Candlemass varie les ambiances dans des formats qui dépassent souvent les six minutes, alterne les passages sombres et les phases propres à briser les nuques avec la plus grande sûreté.
C'est que les riffs tombent comme des couperets, griffant une production épurée qui ne se laisse pas distraire.
Des cordes claires nous accueillent parfois, vite contrariées par les guitares impatientes qui lancent leurs rythmiques avec la puissance et la nervosité d'une locomotive sur des rails (« Devil Voodoo », « Crucified »).
« Sweet Evil Sun » en impose, s'abreuve à la source d'un Doom authentique, toujours efficace. Candlemass tient son rang autant par son savoir faire que par son inspiration sur un album qui ne dépareillera pas dans sa riche discographie. Ses riffs tranchants, c'est garanti, faucheront au passage les amateurs de Doom, de Hard-Rock et de Heavy Metal.
ALPHA MOUNTAIN « Alpha Mountain » (sortie le 28/10/2022 - chronique)
Le 27/10/2022
Un excellent lead vocal à deux voix qui rappelle un autre duo de haute volée : Glenn Hughes et Joe Lynn Turner.
Groupe : Alpha Mountain
Origine : France
Album : Alpha Mountain (28/10/2022) - Chronique d'album
Genre : Hard Rock, Power Rock, saupoudré d'éléments de rock progressif
Label : Vallis Lupi
Par Dam'Aël
LE GROUPE :
Alpha Mountain est un tout jeune groupe qui n'a pas encore soufflé sa première bougie mais qui est loin de nous offrir de simples gazouillis tant le line-up qui le compose est monumental. Et le logo de la formation l'exprime très explicitement en nous tournant vers cette chaîne magistrale de Tantalus au sud ouest de la Colombie britannique située au Canada. Une montagne imposante et un groupe qui impressionne tout autant avec ses cinq membres au CV plus que rempli. A l'origine du projet Steph Honde (Café Bertrand, Hollywood Monsters, NoN) et Butcho Vukovic (Watcha, Last Temptation) qui désirent en partie mettre en évidence sur cet opus un double lead vocal masculin. Deux bassistes complètent le duo, Fred Schneider (LAG I RUN, Adrian Byron Burns) et Pascal Baron (SSB - Sloane Square Band, Yarol Poupaud) qui se partagent la quatre cordes sur les pistes 4, 6, 8 et 9 pour Fred et 1, 2, 3, 5, 7, 10 et 11 pour Pascal. La batterie est assurée par Eric Lebailly bien connu pour avoir travaillé avec le groupe Adagio ainsi qu'avec Louis Bertignac. Nul n'est à préciser que la six cordes sera bien évidemment maniée avec talent, vigueur et excellence par Steph. Vous l'avez compris des musiciens largement à l'aise dans leurs baskets, se retrouvant sur un terrain de jeu qu'ils connaissent parfaitement dans un seul et unique but, celui de nous offrir un moment sans équivoque magique et texturé à souhait au vu des expériences de chacun.
ALBUM : ALPHA MOUNTAIN
2607 ! Non ce n'est ni l'année de sortie de cet album, ni la hauteur de cette montagne radieuse (encore que ses 2306 m d'altitude n'en sont pas si éloignés), mais le temps qu'il nous faudra au minimum accorder à cette galette pour nous dévoiler l'intégralité de ces onze morceaux. J'imagine que certains en désirent la conversion : 43'27. Et si une présentation de sa durée en secondes paraît épique, une partie de sa réalisation ne l'est pas moins. Pourquoi me demanderez-vous ? Alors sortons crampons, casques de protection et bâtons pour escalader ce processus de composition. En effet, une partie de l'album a été réalisée à partir de lignes de chant exécutées a capella par Butcho, lesquelles sont issues d'une technique de mash-up sur bande sonore de titres appartenant à certains groupes très connus comme les Rolling Stones, David Bowie, Thin lizzy, Stevie Wonder et autres. Un processus de composition atypique mais que maîtrise parfaitement notre artiste Vukovic pour en avoir présenté quantité - et qualité - sur les réseaux sociaux. A Steph de s'agripper haut et fort à des lignes de chant qui forcément varient un tant soit peu car peu de groupes enregistraient au clic dans les années 70, 80 ; or poser des patterns instrumentaux sur ordinateur à partir de tels enregistrements équivaut à une belle escalade sur des sommets plus que défiants. Un bel exercice pour Steph dont il a su s'affranchir avec une aisance certaine. L'autre partie de l'opus suit quant à lui, un processus beaucoup plus classique et habituel, celui de poser des harmonies vocales sur un instrumental déjà établi. Au total quinze titres seront réalisés pour une sélection finale de onze morceaux. Un gros travail en amont qui s'articule malgré tout avec une vivacité d'exécution globale étonnante : rapidité de composition, vélocité d'enregistrement, célérité de mixage. Une semaine pour chacune de ces étapes. Steph Honde dégaine plus vite que son ombre... on ne se demande pas quelles ont été les bandes dessinées de son enfance... Jolly Jumper ferait-il partie de l'écurie Alpha Mountain?
Alors allons découvrir les onze sommets de cette chaîne musicale bien française.
1. Serenity (5:00)
Serenity donne le clap de départ et une entrée directe dans cet album riche en énergie et variations. Cadencé et très groovy, le morceau nous offre un excellent aperçu du duo que Butcho et Stéphane sont capables de réaliser au chant : un véritable lead vocal à deux voix qui s'imbriquent à la perfection tel un jeu de Lego ou les pièces d'un puzzle, à vous de choisir laquelle de ces distractions vous préférez. En attendant ces cinq premières minutes sont exquises et ne sont pas sans rappeler un groupe mythique à la couleur violette très profonde; D'ailleurs Steph. s'amuse allègrement à nous en livrer un clin d'oeil évident sur la note finale de "I lost my mind, I lost control"(1'01) avec un contrôle parfait et une maîtrise qui pourraient faire vibrer un certain Gillan. Les rimes du texte sont en parfaite adéquation avec la mélodie, mais cela nous n'en doutions pas car nous connaissons cette capacité chez Butcho Vukovic à livrer de façon récurrente d'excellentes lignes de chant quel que soit le genre musical délivré. Les claviers qu'auraient sans doute apprécier de jouer Don Airey ou feu Jon Lord sont assurés par Honde. Ce titre a été proposé sous forme d'un lyrics-video-clip le 8 octobre dernier que je vous laisse découvrir ici :
2. All in Vain (5:03)
All in Vain est le premier clip-video, sorti le 10 septembre dernier, qui martèle sauvagement que le combat est à tous les étages, nécessitant efforts, efforts, et encore efforts... En vain pour la plupart du temps au vu de l'actualité et de la récurrence des problèmes de l'Humain. La basse de Pascal Baron est magnifiquement mise en avant sur ce titre, faisant la part belle à cet instrumental dynamique et martelant. Le chant se fait sur des tonalités différentes mais laisse la place à certaines envolées dans les hauteurs pour Steph Honde qui nous rappelle sa capacité reconnue à fournir une belle gamme de vocaux. Le solo de guitare est "chiadé" tout en restant très mélodique et la batterie structure parfaitement le morceau en claquant avec un savoir faire que l'on reconnaît à Eric Lebailly depuis très longtemps, et marquant les points forts de l'instrumental ; ce qui génère une texture travailée sur ce All in Vain. Alors je précise malgré tout qu'il m'a fallu plusieurs écoutes de cette seconde piste pour l'appréhender totalement, ne me demandez pas pourquoi, sans doute un alliage musical à la formule plus complexe... La question reste ouverte.
3. It’s Tough (3:03)
Très fédérateur malgré un instrumental peut-être un peu plus alambiqué sur trame solide de mélodie. Alpha Mountain nous donne une envie soudaine, cheveux au vent, bras en l'air, de bouger notre popotin et chantonner sur le refrain de It’s Tough et ses "wouo wouo wouo" et "yé yé yé". Un titre joyeux malgré la dureté ambiante du quotidien et une basse légèrement plus sombre.
4. A Deep and Real Sad Song (6:09)
Superbe opposition vocale dans cette introduction de A deep and Real Sad Song avec un chant du genre plutôt "crooner" pour Steph et le second imprégné d'un Yin très aérien pour Butcho : assez époustouflants ces deux magiciens de la voix! Cette balade qui s'articule sur des cymbales légères livrées par Eric et une basse ronronnante jouée par Fred, offre des plages évolutives pour nous embarquer dans son paysage mélancolique. La guitare à la Ritchie Blackmore vient compléter ce tableau musical que Renoir aurait certainement su traduire en couleurs hautement émotionnelles. Cette quatrième piste est magnifique et donne une preuve supplémentaire du talent de chacun des cinq membres de Alpha Mountain. L'écoute multiple nous aspire toujours plus en profondeur dans cette toile sublimissime. N'hésitons pas à la consommer sans modération, l'ivresse y est extrêmement bénéfique. Coup de cœur!
5. It’s Up To You (5:21)
C'est un morceau puissant qu'Alpha Mountain nous délivre pour accompagner son message It's Up To You. Butcho joue la performance dans cette puissance vocale, cotoyée par des motifs instrumentaux particulièrement lourds et tout aussi forts. Une pointe arabisante saupoudre un petit peu de fraicheur dans ce titre qui pourrait avoir sa version Doom sans trop de difficulté me semble-t'il. Allez je me laisse vous confier, et je demande au quintet de bien vouloir laisser faire mon imagination, que je me suis permise d'entendre des "Sam" en tout arrière plan des chœurs (Les amateurs de Watcha comprendront).
6. A Memory Trace (5:31)
Nouvelle pause et autre place à une seconde balade qui s'articule sur une composition assez magistrale. Ces habitués du Hard Rock, du Blues savent s'habiller avec délicatesse d'un doux mouvement introduit par de l'électro-acoustique soyeux. Alpha Mountain nous invite à une dance langoureuse et tendre sur tonalités envoutantes et charmantes. Quel panel, quel talent! Que de magie, un voyage qui partage le monde des genres musicaux. L'instrumental sait offrir une parfaite évolution d'énergie qui imprimera notre mémoire de traces indélébiles tant ce titre est magnifique. Guitare, basse, batterie, chants créent ce cocktail subtile A Memory Trace. Leur second opus, si seconde galette est d'actualité, aurait toute légitimité à se nommer Alchimie.
7. Bad Days (4:24)
Les Bad Days peuvent parfois donner la rage, cette rage de vivre couplée d'une énergie prête à décoiffer tous les chauves qui trainent sur son passage et décoiffer les brush les plus laqués. Eric Lebailly assène l'idée en introduisant des blast beats sur le Hard Rock d'Alpha Mountain. Et bien lui en a pris, c'est très bien placé et super bien vu. Vous l'avez compris, il s'agit d'un morceau rapide, énergique qui malgré tout sait allier des chœurs assez doux en contraste total avec la dynamique du titre. Butcho sait aussi faire des choix très judicieux pour étoffer ses lignes de chant.
8. The Thin Red Line (3:28)
Atypique! Le combo s'aventurait-il à franchir cette Thin Red Line dans cet album? Il semblerait que oui puisqu'il sort en effet des sentiers battus en balayant d'un revers de main les structures classiques couplets/refrains, sur cette huitième piste. Un libre cours à l'émotion, aux souvenirs, à tout... J'ai aussi laissé filer mon imagination ou mon interprétation en m'accordant une légère escapade vers un Goodbye Marylou à partir de quelques notes de guitare en milieu de morceau. Oui et alors!..
Ce morceau m'amène à préciser que cet album n'a pas qu'un seul fil conducteur; il arpente le genre tel un arachnide qui explore sa propre toile d'araignée.
9. Chasing the Wind (3:44)
Suggestion :
- Ecoutez une ou deux fois ce Chasing The Wind
- Allez écouter Heroes de David Bowie
- Ré-écoutez Chasing The Wind et laissez-vous aller
- Petit complément, rappelez-vous l'un des process de composition expliqué plus haut.
Stéphane a construit tout l'instrumental à partir du chant a capella de Butcho qui lui-même s'est forgé sur la bande son du titre Heroes de David Bowie en y transformant totalement la ligne de chant originelle. Assez bluffant et particulièrement original cette façon de créer. Chasing the Wind fait aussi partie de mes coups de cœur.
10. Don’t Go Astray (3:15)
Ce morceau prêche la belle parole, toujours sur mélodie évidente et groove qui auraient sans doute plu à un certain Bowie. Les paroles sont frontales, la musique directe avec pour mission de retranscrire les années divines du Hard Rock en version Alpha Mountain 2022.
11. What’s Going Wrong (4:02)
L'album se conclut sur une nouvelle balade qui signe aussi le talent du combo dans les mid-tempi, sachant délivrer émotion, délicatesse et sensibilité avec beaucoup d'élégance. Elton John dans les parages se serait peut-être invité, en guest, sur l'introduction de ce What's Going Wrong... Oui je sais, on sort du cadre et... A L O R S!!!
NOTRE AVIS :
Cet opus Alpha mountain met en exergue une double qualité. Celle d'un excellent lead vocal à deux voix sur tessiture medium/aigüe pour Butcho et basse pour Steph. qui rappelle un autre duo de haute volée Glenn Hughes et Joe Lynn Turner, mais aussi celle d'une qualité de composition et d'une base rythmique véritablement solide, technique, dynamique et très groovy. Tout un chacun prendra vite conscience des influences qui ont orientées ces onze morceaux (Stevie Wonder, Pink Floyd, Deep Purple, Dio) ainsi que les différentes expériences de chacun des membres qui en constitue la formation. Un album instinctif, organique et sincère qui titille un tant soit peu et laisse la place à l'erreur, telle que cela peut se produire en live. A écouter et surtout ré-écouter pour en aborder tous les méandres et subtilités ; un multi-facette cohérent qui fait voyager.
On note que la pochette très révélatrice du projet, est réalisée par Tristan Greatrex (UFO, MSG, Lionheart…), que l'album sort sur le label français Vallis Lupi (label de production et de promotion musicale rock | alt | art | prog) et est distribué par InOuïe distribution en france et à l'international. Je rappelle que le mixage et le mastering sont assurés par Stephane Honde et que les enregistrements de la basse et la batterie ont été confiés à Fabien Giordani du Fatlab Studio (Avignon).
Tracklist : 43'27 soit 2607"
1. Serenity (5:00)
2. All in Vain (5:03)
3. It’s Tough (3:03)
4. A Deep and Real Sad Song (6:09)
5. It’s Ut To You (5:21)
6. A Memory Trace (5:31)
7. Bad Days (4:24)
8. The Thin Red Line (3:28)
9. Chasing the Wind (3:44)
10. Don’t Go Astray (3:15)
11. What’s Going Wrong (4:02)
LES LIENS :
https://vallislupi.bandcamp.com/album/alpha-mountain
Fatlab Studio
BAD KINGZ, Take Me Into Your Kingdom (sortie le 21/10/2022 - chronique)
Le 21/10/2022
Il est évident que les amateurs de hard façon Led Zep ou Free vont saliver sur cette galette où les qualités des musiciens éclatent, portées par des tempi ravageurs.
Né de l'envie de jouer un classic hard-rock influencé par des groupes du early 70's tels que Free, Thin Lizzy ou Led Zeppelin, Bad Kingz conjugue les talents de trois musiciens expérimentés, deux Français (Alex Sire à la basse et Chris Savourey à la guitare) et un Anglais (Tomas Baptista au chant). Encore qu'il me semble que Chris Savourey est Suisse. Alors tranchons : deux Français... dont peut-être un Suisse.
Le trio sort sans tarder, ce 21 octobre 2022, un premier album :
« Take Me Into Your Kingdom »
Si c'est Led Zeppelin qui vient en tête au début de l'album avec « They Come Here To Stay », et même Deep Purple pour les rythmiques, c'est que la production fait des oeillades aux 70's tandis que le chant de Tomas Baptista est capable d'envolées dont la référence ultime reste Robert Plant.
On pourra s'écarter de cette première impression par une écoute attentive, car la palette de Bad Kingz est plus large qu'une simple resucée des formations 70's, mais pour l'heure, c'est toujours aux sources du blues et du hard-rock que s'abreuve « Take Me Into Your Kingdom » en seconde piste. Le chant est groovy, la section rythmique sèche et agréable.
« It's A Long Way Down » poursuit sur le même rythme, avec un pont savoureux suivi par un solo du même tonneau. Il est déjà évident que les amateurs de hard façon Led Zep vont saliver sur cette galette où les qualités des musiciens éclatent, portées par des tempi ravageurs.
« I'm Seeing Blue » met Bad Kingz à l'heure du blues. Ce quatrième morceau fait flamboyer chant et guitare qui se relaient pour nous entraîner.
« The Mirror » propose un réveil boogie-hard-rock énergique avant qu'une ballade (« Friend ») n'arrive à mi-album, seulement portée par la guitare acoustique et la voix. Il n'est besoin de rien de plus pour servir cette mélodie très douce à laquelle les silences donnent de la profondeur. Le chant part un peu plus bas avant de prendre son envol.
« Fire All I Need » met fin à cette parenthèse acoustique et la référence Steelheart nous vient en évidence tant le chant de Tomas Baptista nous semble plus proche d'un Miljenko Matijević que d'un Robert Plant.
« Hear Me Now » et « Rebuild » retournent vers des rythmes 60's/70's évocateurs de Free, agrémentés de passes de guitares lead aussi courtes que lumineuses.
« Horizon Of Hope » martèle ses riffs pour apporter une courte conclusion instrumentale à l'album.
Malgré une virtuosité évidente Bad Kingz n'en fait jamais trop. Ses musiciens expérimentés se placent au service des compositions dans une exécution réjouissante, ils réalisent leurs prouesses avec une une grande sûreté. Le songwriting allié à la dextérité alléchante du trio lui permettent de ne faire aucun round d'observation et promettent ce disque à une grande longévité sur les platines des amateurs de classic hard-rock. Ils placent « Take Me Into Your Kingdom » parmi les sucreries de cette année 2022.
A ne rater sous aucun prétexte ce très bon album est disponible dès maintenant chez M&O Music et sur vos plateformes habituelles.
SEA OF SNAKES, The Serpent And The Lamb (sortie le 14/10/2022 - chronique)
Le 15/10/2022
On prend du bon temps tout au long de cette galette bien rôdée.
Sea of Snakes est un quatuor de stoner/hard-rock basé à Los Angeles.
En 2021 le groupe sort « World On Fire», un premier EP chez Metal Assault.
Il revient le 14/10/2022 avec un album :
« The Serpent And The Lamb »
Des vocaux qui traînent délicieusement (God Of Creation), de la fuzz et du riff gras, une couche plus ou moins fine de doom (End Of The Sun), un chant à la Zakk Wylde, des rythmiques entraînantes ; il est clair que les mecs de Sea Of Snakes ont dû user des sillons et arpenter des scènes avant de mettre en chantier « The Serpent And The Lamb ».
Bien qu'il s'agisse d'un premier album, le style est totalement maîtrisé, dominé même, et l'on prend du bon temps tout au long de cette galette bien rôdée.
Aussi efficace dans le mid-tempo (Demon Seed, Third Kind) que lorsqu'elle met un peu la gomme (Get The Gun), elle est sobre dans l'exécution, directe dans le songwriting.
Plutôt hard que stoner, elle sait tout de même soulever la poussière du désert.
Les dix compositions ont ce son caractéristique qui sied parfaitement à la marchandise.
L'album trouve une jolie respiration inattendue en son milieu (Dead Man's Song).
A l'écoute, on pensera à Black Label Society (cette voix), à Black Sabbath (on s'attend presque à voir intervenir Ozzy sur le riff de In Hell), et à Pentagram.
Un premier album très réussi a retenu notre attention. La galette est efficace à 100% et harmonieusement agencée.
Si Sea Of Snakes n'est pas là pour changer la face de Metal, il réalise une excellente course, proposant avec ce « The Serpent And The Lamb » un excellent passage de témoin.
Il se conclut par un titre magnifique (The Ritual).
Pas besoin d'en dire plus, c'est du solide. Ecoutez-le, on recommande !