Chronique d’Album : UNDER THE CONFLICTS (Punk Hardcore), “Nanar Nation” (2019)
Chronique d’Album : UNDER THE CONFLICTS (Punk Hardcore), “Nanar Nation” (2019)
Le 15/09/2020
Groupe : Under The Conflicts
Album : Nanar Nation (2019)
Genre : Punk Hardcore
Origine : Vendée
Par Ahasverus
Le Groupe :
Under The Conflicts est un quintette originaire de Vendée.
Son line-up se compose de Max (chant), Nicko (batterie), Alex et Gus (guitares) et Matt (basse).
Le groupe définit ainsi sa musique : “Under The Conflicts c’est du Nanarcore, mais le Nanarcore c’est quoi donc ?! C’est un Punk-Hardcore qui décolle les cervicales, qui te donne envie de faire des moulinets et qui te fait marrer en même temps, tout pour passer un bon moment avec une bière à la main (vide de préférence si t’es dans le pit).” http://www.metalobs.com
Entre autre faits d'armes, Under The Conflicts a gagné le tremplin du festival Grat'Moilà à la Chapelle-Palluau, ce qui lui a valu de partager la scène avec des artistes tels que Discharge, Batmobile ou encore Didier Super.
En 2019, Under The Conflicts sort son premier album...
“Nanar Nation”
L'Album :
“Nanar Nation” est un douze titres pour environ quarante-trois minutes.
Son artwork est signé par Alex, l'un des guitaristes de la formation.
UNDER THE CONFLICTS, Nanar Nation (2019)
Deux clips soutiennent l'album : "Under The Conflicts" - in fine - et "Zumbacore" :
Le groupe annonce deux featurings : Ban-All (du duo Punk du même nom) sur "Samson's Revenge", et Martin Hallier (Dancefloor Disaster) sur le titre "L'Aventurier" premier succès d'Indochine.
Les Critiques :
“On pourrait s'étaler longtemps sur ce bijou, il sera plus judicieux de découvrir soi-même les nombreuses surprises qu'il contient.” http://www.french-metal.com
“On passe un bon moment sur ces douze titres où l'on sent avec évidence que nos cinq gaillards prennent du plaisir à nous ballader dans leur univers totalement Nanar.” http://www.loudtv.net
“Tous les ingrédients sont là, l'énergie, le rythme, les breaks, les beat-down pour vous faire sauter dans tous les sens.” http://lautremonde.radio.free.fr
Notre Avis :
Festif et énergisant Under The Conflicts vise la surdose sans prise de tête.
Le chanteur souffle à pleins poumons, les choeurs sont particulièrement catchy, l'artwork est très dans le ton, les références "nanaristiques" parsèment l'ouvrage qui se termine sur une cover du premier tube d'Indochine propre à tout péter en concert .
L'opus, qui vous tient quand même quarante-trois minutes, a ce qu'il faut de folie pour qu'on s'éclate sans faire de manières et ce qu'il convient de rigueur pour ne pas basculer dans le grand n'importe quoi. Un sérieux dans le délire qui lui permet de tenir la route tout en roulant sur les jantes, exercice, je l'affirme, loin d'être évident. Dans son genre, "Under The Conflicts" est donc une réussite et le groupe atteint son coeur de cible dès le premier album.
Un instantané punk-rock frais comme un Ramones.
Par Ahasverus Rumkicks est un groupe de punk rock qui a pris naissance en Corée du Sud aux alentours de 2019.
Les Séoulites ont construit leur succès à l'aide de singles et d'un EP (« Brutality », 2020) mais aussi d'une image, et c'est cette alchimie globale a permis au trio de se faire remarquer et d'exporter leur musique à l'international.
L'ascension ne s'est pas faite dans la facilité si l'on en croit ce que le groupe expliquait au magazine Devilution dans une interview de 2022 : « La Corée est un pays très conservateur qui ne vous permet pas de vous teindre les cheveux. Yeawon (NDLR : chant/guitare) porte une perruque quand elle va au travail, une perruque noire. Ici, au Royaume-Uni, il existe de nombreux tatouages. C'est illégal en Corée. »
L'engouement du public est désormais acté et il a permis à Yeawon et à son gang de partager la scène avec des formations aussi réputées que Bad Religion et The Exploited.
En juin 2023 Rumkicks revenait avec un album intitulé « Born Rude ». La création de « Born Rude » s'est faite sous pression :
« Normalement, nous écrivons une chanson lorsque nous avons une idée, expliquait le groupe à Devilution Magazine. Mais cette fois, nous avions une date limite pour l’album donc nous avons dû écrire de nouvelles chansons le plus vite possible. C’était une période assez difficile pour nous car rien ne nous venait à l’esprit. » RUMKICKS par Nagoya
Pourtant les treize compositions signées Yeawon, dont nombre, déjà sorties en singles, ont été réenregistrées pour cet album, sonnent juste.
Côté lyrics (en Coréen ou en Anglais) la frontwoman a puisé dans les expériences personnelles du groupe. Ainsi « Don't Touch My Head » naît d'une anecdote de tournée, tandis que l'une des filles après un concert voyait un homme ivre tenter de toucher ses cheveux sous la douche. « Punk Is Nowhere », autre exemple, est une réponse à des attaques de haters reçues sur les réseaux sociaux.
Allant à l'essentiel, la formation coréenne délivre en trente minutes des chansons dont l'efficacité n'a d'égale que la simplicité, à l'instar des « Drinking Everyday » et « Rude Girl Oï » qui ouvrent l'album.
Les mélodies dégagent fluidité et énergie et doivent plus aux Ramones (« Punk Rocker », « Goodbye Song », « Punk Is Nowhere ») qu'à la pop punk cependant présente (« I Don't Wanna Die »).
Qu'on ne se méprenne pas : parler de simplicité à propos des titres alignés sur ce « Born Rude » n'a rien de péjoratif. A grands coups de « Oï » et de répétitions rythmiques, Yeawon développe un talent de hit maker certain et permet aux Coréennes de réaliser un instantané punk-rock frais comme un Ramones. C'est une pleine réussite qui ne connaît aucune perte et qui contribuera à parfaire la fanbase déjà conséquente des Rumkicks.
« Aucun des neuf morceaux présents sur cette galette ne veut relâcher la pression et arriver dernier. »
Par Ahasverus
Qinhgdao est une ville côtière de l'Est de la Chine réputée pour... sa bière ! Le groupe de punk-rock chinois Dummy Toys ne pouvait donc trouver meilleur endroit pour se développer au pays du Milieu.
Dummy Toys est un quatuor féminin. En 2020 il propose un premier album au titre clair :« Not A Puppet ». Les filles n'ont pas l'intention de faire tapisserie et elles balancent douze titres d'un punk-rock ramassé avec des morceaux courts pouvant se montrer extrêmement nerveux (« Adespota Thing »). Loin de se crisper sur son rocher, Dummy Toys tente même une approche originale avec une rythmique ragga sur le morceau « Anti Sweet Girl ».
L'ouverture rappelle The Clash. Par ce trait et par d'autres propositions, « Not A Puppet » n'est pas sans présenter quelques similitudes avec la discographie de la formation britannique (« City Of Dead » ), tandis qu'un titre comme « DMC Baby » nous ramène plutôt aux débuts de Blondie.
On trouve donc beaucoup de qualités dans le matériel des Dummy Toys, avec un premier long format particulièrement respectable qui peut aussi présenterun visage hardcore (« Flying Young Girl », « Mentally Deficient »).
C'est sur ce côté hardcore qu'appuie Dummy Toys quand il sort son second album, « War Is Nightmare », le 07/06/2023. « Peu importe que la mélodie ne sonne pas bien aux oreilles du grand public ou ne lui plaise pas assez, nous voulons simplement faire entendre notre musique fort sans avoir à en expliquer le sens », peut on lire sur le Bandcamp du groupe.
Avec des titres extrêmement vifs, le gang chinois ne peine pas pour faire entendre ses intonations à la Slayer ou à la Death Angel (« Stop Your Control », « Wake Up »).
Les nouvelles compositions sont faites d'une écriture très serrée, avoisinant généralement les deux minutes, et pas une piste ne passe au dessus des 03:18. Il semble qu'aucun des neuf morceaux présents sur cette galette ne veuille relâcher la pression et arriver dernier.
Dummy Toys réussit ainsi un album de punk furieusement efficace et hardcore (« Network Mob »), avec des slogans marquants (Do not forget / Do not forgive — Disaster). D'ailleurs le groupe assure : « Même si nous savons qu'il n'y a pas grand chose à changer, nous voulons quand même rester toujours éveillés. ».
« War Is Nightmare » est donc un album qui dépote, un concentré d'énergie punk beaucoup plus choquant que son prédécesseur, et la puissance dégagée par le songwriting force le respect. Ces ving-trois minutes suffisent clairement à Dummy Toys pour enclencher la vitesse supérieure. De même, elles suffiront à vous botter le cul. Une recommandation cependant : le son des plateformes de streaming peut présenter des faiblesses. Nous vous conseillons de privilégier l'écoute sur Bandcamp qui proposera une bien meilleure qualité : https://dummytoyspunk.bandcamp.com/album/war-is-nightmare