BONE DAGGER (heavy rock, grunge), The Veil (18/08/2023)
BONE DAGGER (heavy rock, grunge), The Veil (18/08/2023)
Le 20/08/2023
Bone Dagger mérite clairement d'être transposé au long format. Par Ahasverus
Disponible ce mois d'août, « The Veil » est un EP quatre titres de la formation américaine Bone Dagger.
Bone Dagger est un duo formé à Portland par Braden Richey (guitare) et John Lund (chant et tous instruments).
Ce dernier fondait le projet en 2020. Musicalement, le duo se dit inspiré par des formations comme Gojira, Muse, Slipknot et Alice In Chains.
Ce sont surtout ces derniers que nous évoquent les deux premières pistes de cette petite galette, les choeurs et la voix de John Lund pouvant parfois rappeler (d'assez loin quand même) celle de Lane Staley.
Entre heavy rock et grunge, l'album se lance avec nonchalance puis se développe dans la diversité. La production, l'exécution et le niveau sont plus qu'honorables, et même carrément bons si l'on se souvient qu'il s'agit d'un premier EP.
Le potentiel de Bone Dagger se révèle rapidement et « The Veil » montre de belles couleurs qui retiendront votre attention. Ce projet porté par John Lund est inspiré et capable et il mérite clairement d'être transposé au long format.
Entre Black Sabbath et Alice In Chains, Viva La Wolfe ne manque ni d'inspiration ni de souffle pour restituer ses racines. Par Ahasverus
On n'a pas réussi à gratter grand chose sur ce Viva La Wolfe, peu loquace sur son passé. On sait tout de même que la formation est originaire d'Esbjerg, une ville qui possède le port le plus important du Danemark sur la Mer du Nord, et que le quintette est en ordre de marche depuis au moins cinq ans puisqu'il sortait un single-clip bien abouti dès 2018.
En 2023 c'est avec un long format que Viva La Wolfe refait parler de lui via le label français M&O Music. L'album s'appelle « Prosperity ».
C'est d'abord dans les champs que souhaite nous entraîner l'équipe danoise ; elle annonce sa rusticité, privilégiant le noir et blanc dans un premier single-clip.
Rusticité restera le maître-mot de cet opus de cinquante-trois minutes : rusticité dans le son, crade jusque dans les arabesques de la guitare de « Paralysis » ; rusticité dans les figures tutélaires que ne manquera pas de vous évoquer l'écoute des neuf morceaux.
C'est certainement le nom de Black Sabbath qui vous viendra à l'esprit, « Justice », « Breath Out », « Despot » ou « Leech » ayant une parenté avec les premiers albums du quatuor de Birmingham, mais ce sont encore plus les similitudes avec le Alice In Chains de Layne Staley qui vous frappera à l'écoute du titre « Long Gone », qui aurait parfaitement pu compléter la setlist de l'album « Jar Of Flies ».
Un possible rapprochement avec le son d'un Pearl Jam ne vous échappera certainement pas non plus sur des titres comme « In The Fields » et « Druid's Trail ».
Tanguant parfois sans jamais tomber, Viva La Wolfe n'en abat pas moins un grunge puissant (« LAX »), sans fioritures, désinvolte tout au long d'un premier album sombre. Pleinement maîtrisé, d'un caractère affirmé, « Prosperity » glisse nonchalamment comme un esquif fendant les eaux d'un marais saumâtre (« Justice »). Efficace et archaïque, il impose Viva La Wolfe, qui ne manque ni d'inspiration ni de souffle pour restituer ses racines. Une sortie intéressante, qui révèle un groupe au potentiel certain. Il pourrait trouver un public qui ferait bien de le suivre.
« Prosperity » est disponible depuis le 24/11/2023 chez M&0 Music.
« Fade Into Blurred Lines » conduira vos émotions aussi sûrement que le cuivre conduit l'électricité.
Par Ahasverus
Voici la nouvelle livraison de 7 Weeks. Elle s'appelle « Fade Into Blurred Lines ».
Nous l'abordions avec une pointe de doute : nous avions adoré « Sisyphus », l'un des meilleurs albums de rock de l'année 2020, et voici que 7 Weeks entendait rebattre les cartes dans une formule trio avec un album « enregistré live, sans artifice » que le dossier de presse estimait « moins solaire, plus terrien ».
Ne laissons pas s'installer le suspense plus longtemps : nous avons trouvé l'opus excellent au point d'en faire notre album du mois dans notre newsletter n°11.
Nous voila rassuré : dès le premier morceau, « Gorgo », on retrouvait l'ADN inaltéré du groupe, cette voix caractéristique, ces rythmiques vrombissantes, cette guitare indépendante, toujours en mouvement, enfin cette élégance permanente dans le placement.
7 Weeks lachait « Gorgo » en premier single, disant à son sujet : « Gorgo parle de fuite en avant, du rapport intime au monstrueux, des jours sombres qui pétrifient quand on ose les regarder en face. Texte symbolique, Gorgo illustre la crise de sens que nous traversons et les lignes de fuite que nous créons pour y échapper : repli sur soi, confort viral et illusoire, certitudes figées. On avait cet arpège crimsonien en stock ainsi que cette image d’un personnage qui se retrouve figé face à ces certitudes. On a donc combiné les deux idées avec l’image de la Gorgone mythologique. »
Certes, d'autres morceaux sont possiblement plus radicaux, et le son préparé par Pascal Mondaz est peut-être légèrement plus brut, plus crissant. Mais l'identité de 7 Weeks est affirmée et sa signature reste heureusement omniprésente.
Entre explosivité (« Blackhole Your Heart ») et émotion (« Mute »), le trio ne tranche pas.
Il alimente son fourneau avec la même classe, et bien que ses ingrédients soient différents de cette formation, nous sommes tenté de le comparer à Screaming Trees pour sa marginalité dans le grunge rock et pour la beauté évidente qui habille certains morceaux.
Finalement la parenté de « Sisyphus » à « Fade Into Blurred Lines » s'impose, non par une gémellité mais bien par un air de famille. « Fade Into Blurred Lines » suit son propre chemin mais n'aura rien à envier au remarquable « Sisyphus ». Comme lui, il fait mouche, qu'il serpente paresseusement (« Shimmering Blue », « Castaway »), qu'il parte à bride abattue, effréné et strident (« Wax Doll »), ou qu'il évoque des images western (« Windmills »).
« Fade Into Blurred Lines » se referme en finesse avec l'intime « Travellers ».
On apprécie que 7 Weeks n'ait rien lâché après « Sisyphus » : il a posé sa patine sur chaque note de « Fade Into Blurred Lines ». Le résultat est infiniment séduisant et conduira vos émotions aussi sûrement que le cuivre conduit l'électricité.
« Fade Into Blurred Lines » est notre Album du Mois. Il saura illuminer votre octobre 2023.