URAEUSES, Slithering through ancient catacombs (EP - 2022)
URAEUSES, Slithering through ancient catacombs (EP - 2022)
Le 10/05/2022
Noirceur au pays des pharaons
Par Apolline
« Dans l'antiquité égyptienne, l'uræus est le cobra femelle qui a pour fonction de protéger le pharaon contre ses ennemis. »
Eh bien il se trouve que dans l’ère moderne égyptienne, depuis 2018 plus précisément, Uraeuses (traduction anglaise de uræus) , c’est un groupe de black metal pas piqué des vers.
Ils ont d’ailleurs sorti leur premier EP en janvier 2022, du nom de « Slithering through ancient catacombs »
Ce petit 7 titres d’une trentaine de minutes nous emmène loin, très loin, dans le temps comme dans l’espace, avec leurs ambiances obscures et possédées qui rappelleraient le Mayhem de fin 80 début 90 ou Emperor magnifiées par quelques notes atmosphériques. Et si on est tout de même loin de Summoning et de leur univers, ces pointes atmosphériques ajoutent une identité au groupe et à son album, et rendent l’ensemble d’autant plus agréable à écouter.
Quant aux textes, eh bien c’est simple, ils tournent tous autour de la mythologie égyptienne et des principaux Dieux qui la composent : Râ, Isis, Sekhmet…
Découvrez le deuxième titre de l'opus, « The Origins of Sand Storm » juste ici :
Il n’est pas superflu de se pencher sur la pochette de l’album, qui représente somptueusement bien ce qu’elle renferme : de multiples symboles liés à l’Egypte antique comme l’ânkh, le scarabée, le benben... et bien-sûr les fameux serpents, des uræus qui font écho au nom du groupe. Le tout s’enchevêtre sur un fond sombre et mystérieux, à l'image de leur musique.
Bref, on espère qu’après la lecture de cet article, vous vous empresserez d’aller découvrir cette petite pépite venue d’un autre monde, et que vous voyagerez avec nous vers d'autres horizons.
Les amateurs d'univers fantastiques auront identifié la référence à Lovecraft. C'est en effet le géniteur du mythe de Cthulhu qui inspire aux sept musiciens Lyonnais, réunis dans cette aventure, rien de moins que trois albums et deux romans !
Les Enfants de Dagon placent leur histoire aux alentours de 1920, et leur personnage, Pierre Duval, est un prêtre catholique qui quitte la France pour exercer son ministère dans une ville portuaire des USA. Il y découvre une communauté vouant un culte à une étrange divinité.
Un premier roman, « Sous Ces Profondeurs », est disponible sur Bandcamp depuis juin 2022.
Le 04/10/2022 le collectif a livré le premier volet de sa trilogie musicale :
« De Profundis »
Le groupe est présenté comme un mix de death, de black et de doom metal. Nous lui trouvons une connotation symphonique importante, et c'est d'ailleurs l'opposition des univers métalliques du black et du sympho qui nous séduit et qui nous semble l'atout-maître de ce premier volet.
« De Profundis » est donc autre chose qu'un album de black : La richesse de son univers ouvre ses portes à un public plus large et curieux. Il s'écoute d'une traite, tel un voyage musical.
L'album bénéficie d'un son capable de merveilles, il accorde beaucoup de profondeur à certaines pièces. Cet excellent travail est signé Thomas Combépine et Mickael Kassapian (Warmaudio Décines).
Les Enfants de Dagon ont eu la bonne idée d'inviter Jeanne Soler à les rejoindre sur le morceau « Beyond ». L'intervention de son violoncelle aux côtés d'un piano et du chant lyrique remarquable de Céline Chassy fait naître une pièce baroque particulièrement réussie.
La technique vocale est d'ailleurs à souligner (« Facing Darkness Part. I et II »), tenant parfois de la performance et ménageant quelques surprises et de belles oppositions de styles. Les interventions narrées ou chantées mélangent Anglais et Français.
« De Profundis » relève de l'engagement artistique, les Enfants de Dagon ont veillé à lui apporter un soin extrême et tout est parfaitement en place. La qualité est au rendez-vous et l'écoute est recommandée au casque.
Les Enfants de Dagon sont en concert le 28/01/2023 à Ambérieu-en-Bugey (Les Triplettes Social Club) avec la Fanfare Karlek (un très bon brass-band qui aime taper dans le catalogue Metal underground) et Hysteria. Ils proposeront à cette occasion en exclusivité un coffret limité, numéroté et signé à vingt exemplaires comprenant :
L'album en CD et un livret collector « De Profundis »
Le roman « Sous Ces Profondeurs »
Une carte d'un visuel d'une des chansons signée par les membres du groupe
Ce coffret sera disponible au tarif de 25€ (CB ou espèces acceptées).
Le pitbull du death signe probablement avec « Veni, Vidi, Vici » son meilleur album.
Il y a des groupes — On les compte sur une poignée de main — dont on perçoit dès la première apparition discographique qu'ils ont été bénis par les dieux du Metal. C'est le cas d'Akiavel. AKIAVEL par Mr Cana Photography.
Dès son premier EP (2018), la formation varoise nous impressionnait par la mise en place de sa musique. On pensait « pour eux, c'est possible ». Petite vérification dans le background : bon sang mais c'est bien sûr ! Les quatre musiciens avaient fourbi leurs armes dans plusieurs formations du Sud-Est.
L'album « V » (2020) marquait le début de la conquête, sans se laisser corrompre par l'apparition de la pandémie Covid-19 en France. Auré (chant) déroulait ses lyrics autour des cinq blessures de l'âme de Louise Bourbeau : la trahison, le rejet, l'abandon, l'humiliation et l'injustice. La growleuse s’expliquait sur cette thématique :
« J'ai eu l'idée de prendre ces cinq blessures et de les travailler en deux parties : côté bourreau et côté victime. »
Un an plus tard sortait « Vae Victis ». Auré avait fait un gros boulot sur les tueurs en série et lié le tout en dix chapitres. L'opus était servi par des clips remarquables. C'est qu'Akiavel ne lâche rien, et surtout pas l'image : ces beaux gosses en costards sont entourés par une équipe de fidèles : TOO MANY SKULLS (by Raf The Might) pour l'artwork, , Mr cana production pour les clips et Mr Cana photography pour les photographies. Ils les aident à développer un univers visuel macabre mais élégant, diaboliquement esthétique et fascinant.
2022. Adoubé par ses pairs (Loudblast, Benighted), Akiavel assoit sa réputation scénique (dates de concerts in fine).
Nonobstant, il piétine dans sa stalle de départ, impatient d'en découdre à nouveau sur sillons. C'est décidé, il lâchera son troisième album en version digitale avant la fin de l'année 2022. Son titre :
« Veni, Vidi, Vici »
« Veni, Vidi, Vici »... Une locution latine taillée sur mesure pour Akiavel !
Neuf morceaux plus un bonus pour l'emporter.
Artwork Raf the Might, bien sûr.
Derrière l'enregistrement et le mixage, on trouve à nouveau la figure hexagonale de Sebastien Camhi et son Studio Artmusic, tandis que le mastering sera l'affaire de Jacob Hansen (Volbeat, Arch Enemy, Evergrey, Pretty Maids, Epica).
Quarante-trois minutes. Furie !
Pour l'intro, Akiavel lance une rythmique très sûre. La batterie s'installe. L'auditoire ronronne. 1:15. Explosion ! Tourbillon ! Beaucoup de maturité dans les vocaux. Le titre claque : « Purgatory » !
« [Help] Me Too » poursuit à un rythme effréné. Courte éclaircie apportée par la batterie et les guitares — on sait le Diable dans le détail. Féline, Auré variante (« Souls of War »). Rien n'est laissé pour compte.
Surprise en piste 4 : une voix claire fait son apparition. Qui ? On pencherait pour Ivan Pavlakovic, le chanteur de Disconnected. Sans certitude aucune... Mais la voix claire assure !
Démarrage hardcore pour « Witchcraft », l'un des premiers morceaux clipés de l'album.
Au coeur du plus bestial, Akiavel garde la musicalité. Les quelques phases mid-tempi restent denses (« Thoughts of a survivor »).
Brutal, savoureux, malsain, implacable. Du Black, Death, du Hardcore. Mais la mélodie reste perceptible jusque dans l'oeil du cyclone.
« Reign of lights », « Salvation », « A Few Words for Love » et sa rythmique Death'N Roll tellement addictive...
Chaque titre est servi par un tableau sublime, lumineux, et pourtant mystérieux, qui flatte notre fascination morbide.
En bonus, « Rape the limit ». Son final puissant termine la correction. Akiavel rappelle avec ce titre extrait du tout premier opus à quel point il était prêt à mordre et à ne plus lâcher dès son début de carrière. Parole tenue.
Akiavel impressionne. Le pitbull du death signe probablement avec « Veni, Vidi, Vici » son meilleur album. Dense, accrocheur, il porte la mélodie au coeur du hardcore. Il continue d'ouvrir le champ des possibles. Avec une grande classe. Toujours.
« Veni, Vidi, Vici ». Soumettez-vous. On vous le recommande évidemment.
L'opus sera dévoilé dès demain en version digitale, mais il vous faudra patienter jusqu'au 03/03/2023 pour profiter des premiers supports physiques.
Quant à nous, on guettera la sortie des vinyles numérotés pour embellir notre discothèque, parce que côté merch' aussi, Akiavel met généralement le paquet ! Précommandez ici :