STRUGGLEHEAD rompt le silence (interview)

Le 27/09/2020

Groupe : Strugglehead
Genre : Heavy Thrash
Origine : Toulon

Interview réalisé par Ahasverus le 18/09/2020

 

Nouveau venu sur la scène varoise, Strugglehead vient de sortir son premier album, “When Silence Fades”. L’occasion rêvée pour vous présenter ce trio de Heavy Thrash qui a accepté de répondre à nos questions.
 
      
Bonjour Strugglehead. Un mot sur la naissance et le line-up du groupe ?
Alex :
Salut Ahasverus. Je suis Alex, guitariste et chanteur de Strugglehead.
Le projet de faire de la musique ensemble débute en 2011 quand, avec Robin, le batteur, et quelques potes du lycée, nous montons un premier groupe de reprises pour le plaisir. Rapidement, avec Robin, nous commençons à écrire nos premières bribes de compos et nous commençons à prendre la chose beaucoup plus au sérieux. Cependant, à cette période de nos vies, ce n'était pas évident de trouver des gens prêts à s'investir, donc à l'été 2015, après plusieurs changements de line-up, nous ne nous retrouvons finalement plus qu'à deux avec Robin. Nous avons fait quelques auditions, mais nous ne nous voyions pas jouer avec un total inconnu qui, potentiellement, pouvait encore nous planter. Après un tour au Hellfest où j'ai pu voir pas mal de power trios qui déboîtaient, j'ai proposé à David, mon frère, batteur de formation, de prendre la basse afin de continuer à trois, quitte à perdre un peu du côté "Metal à deux guitares" que nous voulions au départ, car je savais que lui ne me ferait pas faux bon et s'intègrerait sans problème.
David : Je n'étais pas réellement partant au départ, je n'avais jamais joué de la basse hormis sur Guitar Hero... Donc j'ai refusé au début. Mais arrivé à mon anniversaire, j'ai déballé une basse et un ampli de leurs emballages, et je me suis dit : "Bon, bein autant essayer".
Robin : À partir de là, nous avons stabilisé le line-up, repris les répètes et l'écriture, et depuis 2015 nous n'avons pas bougé et nous tenons bon ! Et Strugglehead était officiellement créé.

STRUGGLEHEAD par Icesphoto
Comment décririez-vous votre musique ?
Alex :
C'est une musique multi-influencée, sans attache particulière. Certains diraient que nous nous cherchons encore, mais de mon point de vue, j'ai écrit ce qui me venait au gré de mes envies et des sujets que je voulais aborder.
Robin : Plus précisément, nous sommes surtout influencés par le Thrash Metal et le Heavy Metal mais nous piochons d'autres influences dans nos goûts personnels. Peut-être que pour le deuxième album notre façon d'écrire sera plus uniforme, plus cadrée, mais rien de concret n'est encore fixé.
Dav : Pour citer un exemple, une fois Robin a parlé d'écrire quelque chose sur la peur des profondeurs marines. Alex s'est très vite lancé dans l'écriture du morceau, nous avons ajouté des passages en 3/4 pour rappeler les sea shanties (les chants de marins). Le thème du morceau part des abysses et remonte à la surface, musicalement on part de très calme et on monte jusqu'au point de rupture où on arrive à la surface... En gros, nous avons globalement une manière assez conceptuelle de composer.

Une démo sur votre parcours ?
Robin :
Oui, nous avons sorti une démo en 2018, assez modeste, pour pouvoir démarcher facilement les salles en leur présentant ce que nous faisions, pour commencer à nous faire entendre. Ça coïncide avec le moment où nous avons commencé à monter sur scène.
Alex : Nous avons enregistré cette démo, avec d'abord quatre titres (Jack, Oh Jack ; From First To Last ; Under A Mask et Spins Your Head). Nous avons tout enregistré à la maison, comme dit Robin, de manière très modeste. Nous avons enregistré les guitares et la basse en passant par des plugins directement en line sur le logiciel, et la batterie sur un programmateur. Enfin bref, nous n'étions pas du tout satisfaits. Du coup, nous avons sorti un cinquième titre, “Silicosis”, où nous avons enregistré en live avec de vrais amplis, une vraie batterie, de vrais micros.
Dav : Ca nous a permis d'écouter nos morceaux d'un point de vue extérieur. Nous avons pu nous rendre compte de choses qui n'allaient pas ou qui ne nous plaisaient plus, du coup nous avons changé pas mal de choses, notamment sur “Jack, Oh Jack”, que nous avons quasiment reprise à zéro.

Un album dont la réalisation a été contrariée par la pandémie ?
Robin :
Contrariée par la pandémie, oui et non. Nous devions initialement sortir notre album en avril 2020, car nous étions passés en studio en janvier et il nous tardait d'avoir une copie dans les mains de notre album, après tant de travail...
Alex : Finalement, nous avons dû reporter ça à septembre, et ça a été un mal pour un bien, car nous avons eu le temps de bien peaufiner les détails de l'artwork, de la mise en page, de la pochette d'album etc.. Et même pour les morceaux, Rondi Gordon, notre ingé qui nous a enregistrés au Studio 18 à Hyères (petite pub), nous a proposé dans l'été de retoucher les mixes car il avait trouvé par hasard un détail qui rendait le tout beaucoup plus sympa.
Dav : Et surtout, en sortant du studio, nous n'avions plus d'argent du tout dans notre cagnotte qui avait été remplie grâce aux entrées de nos concerts. Donc si nous avions fait la sortie en avril, nous aurions réellement dû nous ruiner pour payer le merch et les CDs. Là, ça nous a permis de voir plus loin et de mieux prévoir. Une bonne leçon que nous retiendrons pour le prochain album !

STRUGGLEHEAD par Yves Tennevin
Cinq ans de travail sur cet album ?
Alex :
Eh bien pas loin ! Déjà, certains morceaux de l'album existaient avant même que Dav ne rejoigne le groupe et que Strugglehead ne soit vraiment formé. Puis nous avons recruté Dav fin 2015, le temps qu'il prenne ses marques, qu'il apprenne ce que nous jouions déjà, donc la première année a été relativement peu productive, nous avons surtout bien rodé ce que nous avions déjà. Le temps a passé, nous avons continué à travailler sur l'écriture, sans nous imposer de date limite. Nous avons écrit sur ce que nous avions envie, nous n'avons pas voulu nous précipiter. Résultat, en 2019, notre set était bouclé et rodé par quelques concerts locaux, et nous avons donc réservé le studio pour la première semaine de janvier 2020.
Robin : Par manque d'expérience, nous avions réservé trop peu de jours, car cinq jours n'étaient pas suffisants pour enregistrer à la perfection l'album, d'autant qu'Alex a été malade sur les derniers jours, et ça a eu un impact sur les prises chant. Rondi Gordon, l'ingé son, nous a offert un jour pour peaufiner le tout, et nous avons donc eu six jours pour enregistrer l'album (encore merci à lui) ! Nous avons aussi ré-enregistré deux ou trois prises de chant à la maison sur une journée, pendant le confinement, ce qui peut arrondir la durée d'enregistrement à une semaine. Cela a permis à Alex de refaire les prises où il avait été malade.
Dav : A un moment, nous nous sommes demandé si nous ne devions pas encore rallonger de quelques jours pour faire un truc parfait. Puis nous en avons discuté et nous nous sommes dit que c'était parfait comme c'était, que ça nous ressemblait, que c'était une musique de “sauvages” comme dirait notre père, que c'était loin d'être chirurgical mais que c'était ce que nous voulions : un truc vivant et humain.
 
J'ai noté déjà quelques concerts sur les scènes du Sud-Est. Depuis quand tournez-vous ?
Robin :
Nous avons fait une petite date en 2017, mais nous considérons notre vraie première date comme étant celle de septembre 2018, au MC Morts Subites à La Garde. Cela fait donc deux ans, une période sur laquelle nous avons joué une dizaine de fois en tout. Le plus loin où nous avons joué est Nice. Nous avions d'autres dates de prévues, notamment le festival Feria In Hell à Nîmes au mois de mai 2020, organisé par l'association La Forge... Mais c'est malheureusement tombé à l'eau à cause du Covid. Nous avions aussi des dates prévues à Marseille, Aix-en-Provence, et des discussions pour aller jouer même un peu plus loin... Mais cela attendra !

Release Party le 25 septembre 2020 à La Garde, puis sortie en digital et en physique ?
Alex :
Oui, enfin ! C'est la concrétisation, le projet prend enfin vie, comme un écrivain qui tient son premier bouquin dans les mains, nous tenons notre premier CD ! Nous ne remercierons d'ailleurs jamais assez les bénévoles qui nous ont aidés à le finaliser, Aurélien Chevalier pour la typo, Mélody Techer pour l'artwork complet, Rondi Gordon pour ses heures supp, sa patience et sa dévotion légendaires sur le mixage et le mastering, le soutien moral et physique de nos proches... Nous aurions vraiment fait un truc tout pourri sans eux !
Dav : Maintenant, nous allons préparer la suite, à savoir, essayer de viser les plateformes de streaming musical pour toucher le plus de monde possible. Et surtout, nous avons hâte de nous remettre à composer pour attaquer notre deuxième album.

STRUGGLEHEAD, "When Silence Fades" (2020)
Merci Strugglehead d’avoir bien voulu répondre à mes questions.
Robin :
Merci Ahasverus, c'était notre première interview. Vous apportez un coup de pouce aux petits groupes dans leur promo et c'est une aide précieuse, continuez !
       
Line-Up :
  • Alex : Guitare, chant
  • David : Basse
  • Robin : Batterie
         
Discographie :
  • Démo (2018)
  • “When Silence Fades” (2020)
          
Les Liens :
         
Crédits photographiques :