Au sortir de sa trilogie futuriste (Walls Of Insanity/No Illusion/Steel Against Steel), trois concept-albums aux artworks réalisées par Stan W Decker (Blue Öyster Cult, Jorn), Silvertrain a annoncé que son prochain long format sortirait courant avril 2023.
Le nouvel album s'intitulera « Bring Back The Silence » et sa production sera confiée à David Potvin et au DOME STUDIO (Deficiency, Lyzanxia).
Deux single-clips sont déjà dans les projets du groupe.
Le line-up du futur opus sera composé de Phil "Rock Or Burn" York (chant), Micky Ramirez et Manu Drillin (guitares), Jean Lançon (basse) et Sébastien Cros (batterie).
« Bloodlines » alterne la réussite et l'anecdote, même s'il reste agréable sur la durée et donne envie d'y retourner, car le bon et le passable ont été heureusement répartis sur la galette.
Par Ahasverus.
Les plus anciens de nos lecteurs écraseront une larmiche au coin de l'oeil en se souvenant des premiers albums de Tygers Of Pan Tang. Citons-en deux : « Spellbound » et « The Cage ».
Ils constellaient le ciel de nos années 80, juste avant que ces piliers de la NWOBHM ne se délitent et que ce qu'il en reste ne cède totalement aux sirènes de la FM, se compromettant définitivement avec « Burning in the Shade », un désert artistique fatal, un écueil dont il ne reste pas grand chose à sauver... Tygers of Pan Tang jetait l'éponge après cet album insipide.
Ce n'est qu'au début des années 2000 que Rob Weir (guitare), ayant fini sa pénitence, décidait de raviver la flamme. Il reste le seul membre légitime au sein d'un line-up souvent remanié, mais certes pas manchot.
Pour compagnons de route : Craig Ellis (batterie) et Jacopo Meille (chant), depuis les années 2000 ; Francesco Marras (guitare) et Huw Holding (basse) rejoignent pour ce nouvel album, septième depuis la résurrection du félin britannique.
Le millésime 2023 a pour nom :
« BLOODLINES »
Un album qui commence plutôt bien, avec « Edge Of The Wolrd », un titre dynamique et séduisant, assez raccord à cette pochette qui voit notre Tigre prendre un bon bain de sang.
Si d'autres titres parviennent à garder le niveau, (« Fire On The Horizon », les zeppelinesques « Kiss The Sky » et « Believe », sur lequel les Robb ressort la talk box du grenier — que celui qui n'a jamais fredonné « Letter From LA » lui jette la première pierre), le soufflé connaît sur sa durée quelques rafraîchissements amenés par des morceaux tièdes, même si les guitares lead ne déméritent jamais.
Le chant et les rythmiques révèlent tout le savoir-faire de la formation, le problème n'est certes pas là...
Le son de Tue Madsen (Moonspell, Ektomorf) sait jouer des biceps et n'a rien à ce reprocher non plus.
La problématique tiendrait plutôt au niveau d'une composition pas toujours renversante.
Si l'une des ballades (« Taste Of Love ») foire plutôt son envol, l'autre (« Making All The Rules ») est un moment de grâce.
C'est assez significatif de cet album en dents de scie qui alterne l'excellence et l'anecdote.
Mais voila : on attend des Tigres qu'ils nous renversent, conformément à leur réputation.
Heureusement, « Bloodlines » reste agréable sur la durée et donne envie d'y retourner, car le bon et le passable ont été heureusement répartis sur la galette.
Si Tygers of Pan Tang souffre de sa trop bonne réputation , toujours hanté par les ombres de John Sykes ou de John Deverill, il poursuit avec conviction son parcours, allant de l'avant et générant des albums heavy qui peuvent s'avérer d'un bon calibre. Très agréable à l'écoute, « Bloodline » est de ceux-là. Il propose de bons moments de heavy metal et il mérite votre attention.
Pleines de niaque, les sorcières suisses imposent le respect avec une galette heavy qui trouvera une place de choix dans leur discographie.
Par Ahasverus
Burning Witches revient en cette année 2023 avec un album chargé jusqu'à la gueule (1h04mn avec ses deux titres bonus) :
« The Dark Tower »
L'artwork de cette cinquième galette représente le château d'Elisabeth Bathory, fil rouge de l'opus (la comtesse sanglante a déjà inspiré nombre d'albums et de groupes de Metal). Il a été dessinée par Gyula Havancsák (Accept, Stratovarius, Annihilator), illustrateur hongrois qui a conçu les pochettes de tous les albums de Burning Witches à l'exception de celle de « The Witch of the North » que signait Claudio Bergamin en 2021.
Contrairement à son prédécesseur, ce nouveau long format n'a pas bénéficié de la pause exigée par la pandémie. Ca tombe bien : après avoir eu du temps pour la composition et la mise en boite de « The Witch ot the North », Burning Witches souhaitait réaliser « The Dark Tower » plus rapidement et retourner aux sources du heavy.
C'est chose faite. Car l'intention est clairement formulée avec « Unleash the Beast », une première chanson qui s'élance épaules en avant, façon « Fast As a Shark » d'Accept.
Romana Kalkuhl (guitare rythmique) reste à la barre de la formation helvète en tant que compositrice principale de l'album, tandis que la Batave Laura Guldemond (chant), qui succèdait à Seraina Telli (Dead Venus) en 2019, s'occupe des textes. La recette reste donc la même que sur les opus récents.
Néanmoins, malgré sa durée plus que respectable, « The Dark Tower » paraît plus spontané, plus ramassé... C'est qu'il est mieux construit que son respectable prédécesseur ! Et il gagne en fraîcheur, en homogénéité et en efficacité !
Les rythmiques saignantes sont exécutées à tombeau ouvert (« Evil Witch ») et la ballade (« Tomorrow »), assez bien ficelée, permet encore de relancer la machine, la transition avec le morceau qui donne son titre à l'album opérant comme un second souffle.
Les titres sont percutants et vous accrochent à la manière d'un Judas Priest. On pense aussi aux meilleurs titres de la jeune formation parisienne Furies, (qui s'est malheureusement séparée récemment de sa redoutable chanteuse Lynda Basstarde).
Les compétences des musiciennes ne sont plus à débattre. Les rythmiques sont solides, le chant virtuose est bien accroché même lorsqu'il va chercher des notes très hautes. La lead se montre virevoltante.
L'ensemble est foncièrement offensif et testostéroné. Cette nouvelle production est taillée pour séduire l'amateur de heavy 80's/90's, et les nostalgiques du « Painkiller » de Judas Priest vont être servis ; le chant puissant et agressif de Laura Guldemond pourra d'ailleurs rappeler celui du Metal God (« Unleash the Beast », « Evil Witch », « Doomed to Die », « The Lost Souls », « World on Fire »).
« The Dark Tower » est donc un album de heavy metal qui s'échafaude avec hargne et sûreté, et qui tient incontestablement sur la durée.
Pleines de niaque, les sorcières suisses imposent le respect. Elles viennent de commettre un cinquième album inspiré et homogène qui trouvera une place de choix dans leur discographie et dans la CDthèque des amateurs de heavy.
« The Dark Tower » se voit agrémenté de deux reprises pour sa conclusion, l'une d'Ozzy Osbourne, l'autre de WASP.