...Non, il ne s’agit absolument pas de la toute première BD de notre toute nouvelle décennie...
Le groupe :
Ce groupe de Franciliens est formé aux alentours des années 2010 par un certain Bob, qui se languissait de pouvoir fouler de nouveau les planches encore toutes chaudes de certaines scènes. Le nom de ce front-man très aguerri par son extraordinaire expérience Watcha , raisonne encore dans nos oreilles :Butcho Vukovic , celui que certains surnommaient le “hurleur” du premier groupe français néo-métal ! - Hurleur, vous pouvez revoir votre copie messieurs les géniteurs de cette expression le concernant, car il pousse la chansonnette autrement que par vociférations rageuses déclencheuses d’acouphènes - (mon premier cri de guerre, ça défoule...).
Un autre membre talentueux vient le rejoindre ; Iann Lewis qui n’est autre que l’ex drummer de BlackRain. Bien ! quatre gambettes, mais pas suffisant... il faut s’encorder un peu plus pour oser l’ascension vers ce tentant projet. Un six cordes B Whore (babylon Whore), de son véritable nom Dino Orsetti,complété par un quatre cordes Will Atkins (Lady Liberty) viennent renforcer le duo. La machine de guerre est formée sous Rednekk Rampage, et très vite, dans une simple chambre d’adolescent et armés d’un simple ordinateur, ces quatre “péquenauds” titi parisiens vont nous concocter une p*** de playlist de plus d’une dizaine de titres tout aussi rapidement que peuvent défiler les images d’une bande dessinée!
Et oui , je confirme : tout a pris pied dans la chambre du guitariste qui squattait encore chez papa et maman dans le XIVème arrondissement. Non son véritable prénom n’est pas Tanguy.
Et éviter d’imaginer la chambre dans ces circonstances où chips, pizza aux quatre vingt dix-neuf fromages (et oui ils baignaient jusqu’au neck dans le monde des dessins animés) et C..a .o.a pour potion magique ( non je n’ai fait aucune Pub...) ; la bière se sera pour plus tard!
Leur musique :
Le combos’éclate à quatre entre ces quatre murs qui vont finir par se fissurer à force de décibelsbien envoyées. Et comme leur terrain de prédilection c’est le bon Hard Rock des années quatre-vingt , ils nous lancent une extraordinaire invitation à les rejoindre dans leur joli “foutoir” avec “Join Us In The House”, un trésor Hard US, pur jus, le genre d’élixir dont tous les amateurs de Hard des eighteens raffolent à s’en enivrer, à s’en faire exploser les esgourdes et à en devenir sourds (Investissez dans les actions “sonotones”, vous allez vous enrichir).Leur Hard Rock est parfois nuancé par des touches Glam, avec pour référence Mr Big, Mötley Crüe, ou Extreme. Des skuds envoyés par cette guitare tenue par un génie qu’est Dino (Dixit Butcho Vukovic), la basse endiablée de Will Atkinsen couple exemplaire avec les martèlements incessants et violents deIann Lewis, une voie puissante mais mélodieuse à souhait pour sublimer à la fois les textes et la musicalité décidée : telle est la recette de Rednekk Rampage . Et la mayonnaise monte. Les refrains sont largement fédérateurs et viennent investir les mémoires avec ou sans autorisation. On connaît la fascination que porte Butcho pour Georges Lynch et son style ; on ne s’étonnera donc pas d’en trouver référence dans le titre “Join us in the house”.
Les composition de Hard US sont bien envoyées, au groove qui vous fait headbanguer sans répit, à finir chez le kiné en urgence dès le lendemain. Monter les potards à fond la caisse pour “Pump up the Volume”, “Bored 2 Death” à la guitare bien lourde, “Valley Girl” ou tout autre morceau pêchu, qui demandent que les fadeurs soient à fond les manettes ! Une véritable musique Hard Rock des mieux construites dans ses compositions, des plus vivantes, et des plus dynamiques et percutantes sur scène où le combo fédère un public accrocheur et demandeur. On peut rappeler leur franc succès aux ROCKALIES du 02/11/2013, pour son onzième festival, près de Caen.
Et cela ne les empêche cependant pas de proposer des ballades dont “Hold On” qui se termine aux notes de piano qui prennent étrangement la couleur de Mr Big dans “ToBe with You” ou encore “Baby you’re Gone”, un joli slow qui dès la première mesure rappelle instantanément les Platters (le cri de guerre de fin en moins).
Discographie :
C’est bien là où le bât blesse!...
Un EP sort le 30 mai 2011 en auto-production, dont la tracklist propose trois titres :
1. All Night Long
2. Live Fast Die Slow
3. Reach for the Stars
Et malgré la qualité des compositions, malgré la qualité scénique du combo, malgré bien des qualités et des critères plus que positifs, les moyens financiers manquants et... malheureusement, aucun label qui s’intéresse au financement de cet opus tout prêt !!!
A noter que même l’Artwork était finalisé ! Tous les dessins de cette possible galette, qui vous sont présentés dans cette chronique, ont été dessinés par Butcho Vukovic, évidemment en clin d’oeil à Beavis and Butt-Head .Avec au minimum quatorze titres possibles qui déménagent au point de penser que Rednekk Rampage aurait pu être en tête d’affiche dans l’hexagone et outre hexagone avec un Hard US des plus solides et ciselés, aux g-Riff-es Dinosiennes acérées et aux notes azymutées du combo, la formation ne verra jamais sa galette se matérialiser et dans les bacs. Bien triste!... Et quel gâchis!...
En remerciant très chaleureusement Butcho Vukovic pour son aide très précieuse, son énorme gentillesse, son indéniable patience à préciser certains éléments et surtout à m’avoir permise de vous offrir ces documents inédits dans cette modeste chronique. Merci aussi à Nikki de HardRock80 dont la chronique du 23 septembre 2019 m’a très précieusement aidée (https://hardrock80fr.wordpress.com/2019/09/23/rednekk-rampage-join-us-in-the-house-2012/)
ECOUTER REDNEKK RAMPAGE SUR BANDCAMP :
https://rednekkrampage.bandcamp.com/album/join-us-in-the-house
L'album du mois de janvier 2024 : SILVERTRAIN, « Bring Back The Silence»
Un skeud de hard au son unique. Par Ahasverus
Après la trilogie « Walls Of Insanity »/ « No Illusion » / « Steel Against Steel », Silvertrain revient avec un nouvel album, « Bring Back The Silence ».
Attentif aux influences modernes, le vétéran du hard/heavy ne renie rien de son passé, mais c'est bien un album des années 2020 qu'il entend nous proposer en toute conscience.
Phil York a un timbre unique, très pur, exactement sur sa ligne. « Ma voix, on aime ou pas. Mais en tous cas, quand je chante, on sait qui c'est ! » affirme-t-il. C'est vrai qu'elle domine les débats et impose à la galette une identité, celle de Silvertrain.
Son line-up est capable d'attaquer sec et heavy.
Le style est hard-rock, avec un son et des aspirations modernes.
Si « Bring Back The Silence » ne bénéficie pas de l'exposition des opus des grands du genre, son caractère est unique. Encore faut-il pour le savoir faire l'effort d'aller chercher l'album chez Brennus ou via la page Facebook du groupe car pour l'instant Silvertrain a fait le choix de ne pas lui lâcher la bride. De même on ne dispose pour l'heure aucun clip pour soutenir sa sortie.
Underground n'est pas antonyme de qualité, et le soin apporté à la production par le groupe lui permet de rivaliser avec les meilleurs sur leur terrain.
Les dés sont jetés, Silvertrain, généreux par nature, reste dans la course et assurera sa promo sur scène, en forme et plus motivé que jamais. Ce sixième album, un bon skeud de hard au son unique, bien servi par une production soignée, sera au stand de merch. Il mérite d'être mis en avant.
L'artwork est signé Stan W. Decker.
« Gotus » est un album qui saura briller sur votre platine, plus par sa fiabilité que par son originalité. Par Ahasverus
Formé en 2019, Gotus est initialement apparu comme un projet live conçu par le guitariste Mandy Meyer et le batteur Pat Aeby. Le groupe, composé de membres anciens et actuels de la formation suisse Gotthard, Krokus (d'où Gotus) et Storace, s'est constitué en 2022 après une interruption des performances live provoquée par la pandémie.
La formation s'est consolidée avec l'arrivée de Ronnie Romero (Lords Of Black, CoreLeoni, Rainbow), du bassiste Tony Castell (ex-Krokus, Crystal Ball) et du claviériste Alain Guy.
En formation de bataille, Gotus propose un premier album éponyme. Il pioche dans la vaste discographie de Mandy Meyer avec des interprétations de morceaux tels que « When the Rain Comes » (Katmandü) et « Reason to Live » (Gotthard), mais il comporte aussi de nouvelles compositions.
L'album « Gotus » s'ouvre sur « Take Me To The Mountain », qui n'est pas sans rappeler Deep Puprle et qui démontre que le groupe sait se fendre d'un hard-rock nerveux.
Nappé de claviers, agrémenté de ballades (« Love Will Find Its Way », « Children Of The Night »), de facture classique, le hard de Gotus est solide ( Beware of the Fire »), mais plus proche d'un Whitesnake que d'un Krokus ou d'un Gotthard, flirtant avec le blues (« When The Rain Comes », « What Comes Around Goes Around ») ou l'AOR (« Without Your Love »).
Particulièrement bien servi par ses musiciens, fort d'une tracklist sans faiblesse, « Gotus » est un album qui saura briller sur votre platine, plus par sa fiabilité que par son originalité.
Il est disponible depuis le 19 janvier 2024 via Frontiers Music.