Une formule italienne aussi séduisante à l'écoute qu'elle est épicée à l'image.
OCTO CRURA, le groupe aux deux frontwomen
Octo Crura est un nouveau venu sur la scène du métal italien. Il se distingue d'abord par une esthétique soignée et par la présence au sein du quintette de deux chanteuses, Katlin Dim et Van Is.
Musicalement, ses points de repères sont Jinjer, Arch Enemy, Butcher Babies et Infected Rain.
Début 2022, il donne un aperçu de son univers avec le single-clip « Sangre De Dios ».
Il revient le 29/04/2022 via le label allemand darkTunes avec un album complet...
« Tagmata »
« Tagmata » est un huit pistes de trente-et-une minutes.
Empruntant tout à la fois au rock, à l'indus, à l'électro (« Crimea »), au tribal (« Spirit Whole »), et dans une moindre mesure à l'univers pop (« I. C. B. (Bad) ») le métal est son fil rouge (d'un rouge-sang, bien sûr). Il est porté par des riffs heavy qui viennent faire exploser les mélodies.
Le chant à deux voix, l'une légère (Katlin Dim), l'autre médium, agressive et groovy (Van Is), est parfaitement exploité et complémentaire. Il multiplie les combinaisons à la manière des soeurs Debray (The SoapGirls), tandis que les chanteuses s'appuient ou se relaient au lead.
Ici cependant, les growls de Katlin Dim donnent du corps à l'ensemble et lui apportent sa note extrême. Il est d'ailleurs remarquable qu'elle amène en même temps cette nuance pop quand sa voix claire prend le chant principal.
Le son restitue parfaitement la volonté de puissance d'Octo Crura. Katlin Dim
Avec « Tagmata », Octo Crura réussit un saut dans le grand bain depuis le plongeoir de cinq mètres. Le visuel est excellent, la musique est agressive, la maîtrise est évidente aux instruments comme au chant, l'inspiration autorise des compositions tous azimuts et le groupe, s'il a trouvé déjà sa signature, ne s'enferme pas, loin s'en faut, dans un genre, s'ouvrant grand les perspectives.
La durée de la galette est parfaite pour conserver l'énergie de la première à la dernière note. Ainsi, côté Octo Crura, le taf est fait, du packaging au contenu. Le reste ne dépend que de votre curiosité, et on ne saurait que vous conseiller de vous laisser tenter par cette formule italienne, aussi séduisante à l'écoute qu'elle est épicée à l'image !
Les douze titres de « Furialis » sont taillés pour la scène et l'album sert un Metal punchy dont les riffs ne proposent pas douze fois le même morceau.
Praetorian est un groupe de metal punchy aux touches indus et aux textes en Français.
Il cite pour influences Rammstein, Metallica, Avenged Sevenfold, Clawfinger et Lofofora.
En ordre de bataille autour de 2007, le groupe sort son premier EP en 2012, puis un album, « La face cachée », en 2015.
Praetorian a fait ses armes en partageant la scène avec des formations telles que Tagada Jones, Aqme, No One Is Innocent, Lofofora et Mass Hysteria.
Fin 2022, ces Bordelais sortent leur deuxième album, un douze titres de cinquante minutes intitulé :
« Furialis »
Son artwork est signé Mathieu Aziza.
Il a été enregistré chez Mathieu Pascal (Gorod) au Bud studio puis mixé et masterisé par Anthony Chognard de CHS Prod.
Dès « Apostat » la batterie imprime son rythme à ce Metal puissant et maîtrisé, capable de structures complexes savoureuses (« L'Ennemi ») et de morceaux directs taillés pour le pit (« Hypnose », « Communion »). Précis, Praetorian sait aussi mettre de l'oxygène dans ses riffs nerveux (« Flashback ») en variant ses lignes mélodiques et en ne recherchant pas la vitesse à tout prix (« Face Aux Géants »). Il peut impulser du swing à sa musique à la façon d'un Malemort (« Le Nouveau Diable ») et garde sa puissance quel que soit son tempo.
Les textes en Français sont sociaux et imagés, ils transforment votre téléviseur en « écran de fumée » devant lequel chacun se sent « expert de canapé ».
Les douze titres de « Furialis » sont taillés pour la scène et l'album sert un Metal punchy dont les riffs ne proposent pas douze fois le même morceau. Il dispose cependant d'assez de liant pour rester homogène.
Lofofora, Mass Hysteria et Malemort sont les noms qui ont pu nous venir à l'esprit en écoutant cet opus aux reins solides.
LIVE-REPORTEVER AFTER-ANTIPOD-STEREOSUCKERSauROCK N EAT (Lyon-13 janvier 2022)
Par Dam'Aël
Habitant sur Saint-Raphaël, je n'étais pas revenue au ROCK N EAT official(by céd & mike) située quai Arloing dans le 9e arrondissement de Lyon, depuis le passage de Mobius, Altesia et Talvienkeli le 28 octobre 2021. Je me replonge dans l'univers bien particulier de cet endroit atypique de par son architecture. Au niveau "déco", on confirme le fidèle flipper Iron Maiden, une section de carcasse de voiture parée d'un drapeau anglais (Iron Maiden oblige), une sculpture par soustraction de Eddie (Iron Maiden oblige), un baby foot sur roulettes mais oups banal (Iron Maiden évincé). Pizza, burger, frites défilent sous mon nez, beer, bier, birra, cerveza, bière pétillent dans les gobelets à l'effigie du Rock N Eat.
Venue principalement pour soutenir et assister à la première de Antipod, j'en profite aussi pour découvrir en live ce vendredi 13 janvier Ever After et Stereosuckers.
STEREOSUCKERS :
Le quartet est composé deTerence Bougdour (Filthy Brats) au chant, Dizzy Viper (Sleekstain) aux guitares et Gregg Erin (8Ball Ink) à la basse et CJ Butcher à la batterie et investit la petite scène avec le sourire franc et communicatif de Terence. Il le gardera tout au long de ce set qui nous envoie en pleine face, en mode bonne droite de boxeur, leur hard Rock old school posé sur une voix très identitaire, parfois même avec un mélange de Billy Idol et de Brian Johnson qui a attiré mon attention. C'est efficace, carré, joué avec passion. ils sont là pour se faire plaisir les guys, ça se voit et ça se transmet au public bien présent. Les quatre singles de la formation Revolutiön, Moments Like These, Still In my Dream et My Home Town sont proposés dans une setlist de dix titres, ponctuée d'une magnifique balade électro-acoustique qui narre avec beaucoup d'émotion une déception sentimentale vécue par le guitariste lui-même. Le groupe prévoit la sortie de son premier EP, on garde donc un œil de Rockeur sur eux. Stereosuckers, vous avez parfaitement chauffé la scène pour l'entrée du groupe Antipod.
ANTIPOD :
La formation lyonnaise formée par Sébastien Lelong attendait cet évènement depuis des mois et imaginez sept bipèdes qui piétinent depuis de longues journées avec cette envie irréductible de fouler les planches du Rock N Eat! Non seulement ils ont soulevé la poussière résiduelle de cette scène mythique, bousculé les nuages de fumée imaginés par la scénographie, libéré les watts haute tension, mais ils sont allés jusqu'à déclencher l'alarme incendie à la fin de leur set. Quand Antipod décide de marquer les esprits, il sait s'y prendre!
L'entrée du groupe s'effectue membre par membre fédérant un public déjà bien excité et encore plus interactif avec le groupe; il est aussi là pour Antipod et sa toute première prestation scénique!.. Un vendredi 13 !!! Je pourrai même les soupçonner d'avoir acheter sept billets de loterie...
Revenons sur leur set d'une durée d'environ quarante minutes : après une intro au séquenceur, les Lyonnais s'échauffent avec élégance, talent et force sur Heylel au chant féminin proposé par Jemina Robineau, très maîtrisé et délicat. Naufrage suit avec l'arrivée masculine, en second lead vocal, de Stéphane Monserrat en tenue de rockeur accompli (Il sévit aussi dans le groupe clermontois depuis plus de trente ans Awacks). La complicité est réelle et magique et les deux chants offrent une précision et une justesse irréfutables. Aucun doute, le potentiel est là et confirmé de surcroît par une section rythmique de haut niveau. A n'en point douter, Antipod et son avenir sont à surveiller et à suivre avec beaucoup d'assiduité.
Le duo enchaîne sur Ne Jamais Douter. Si jamais les membres d'Antipod ont un quelconque doute sur leur talent, on les rassure immédiatement "Ne Jamais Douter" doit être la devise princeps de la formation. La vie au Temps prend le relai avec pour terminer leur passage sur scène, Nouvelle Ere qui devrait être désormais l'horizon de vie de Antipod. Il est indéniable que la qualité instrumentale fait mouche, et on fait un clin d'œil au tout nouveau batteur Aurel Haddock qui a su reprendre au pied levé les baguettes de Greg en y apportant une touche personnelle sans revisiter totalement le travail originel des percussions, une touch plus métalleuse pour cette section rythmique qui explore avec une réelle alchimie Heavy, Symphonique et Progressif dans un espace très mélodique. Les compositions sont riches, variées : l'auteur, compositeur n'est autre que le claviériste et fondateur du groupe, Sébastien Lelong. On cite Bilel Adda à la guitare rythmique, Matthieu à la basse et Elias Bouabib à la guitare lead, qui lâche des soli solides, parfois shreddés qui déchirent et qui font leur effet. Un potentiel dans les cordes d'Antipod.
Je rejoins Noise Injection sur la perception du son selon l'endroit où l'on se trouve. Les voix de Jemina et surtout celle de Stéphane auraient mérité un peu plus de mise en avant sur l'instrumental.
Antipod est en train de finaliser son tout premier album EVEIL qui sortira dans les bacs vraisemblablement dans les semaines voire les mois à venir ; un album qui devrait prendre sa place dans le catalogue international du label italien Wormholedeath.
Merci encore à Sébastien Lelong et sa petite famille pour l'accueil particulier qu'ils m'ont accordé.
EVER AFTER :
Ever After en chiffres :
2017 : formation du groupe par Hélène Finaud (chant lead) et Laurent Moulin (basse et chant), basé sur des reprises
2018 : Eclosion du groupe sur des compositions
2019 : 1er EP "Lost Control" un 5 titres
2020-2021 : vide temporo-spatial Covid
2022 : clip de "Earth Rehab" (27/11/22)
2023 : Sortie du premier album Fucking Phoenix et sa release party au Rock N Eat (13/01/23), avec Romain Thual à la guitare, Anthony Sejalon à la batterie, Loïc Dole à la guitare et Jérémy Gubian au clavier.
Ever After est prêt à en découdre car l'ambiance est électrique, le public réintègre la salle du Rock N Eat après la fausse alerte incendie, une façon originale de la part d'Antipod, de passer le relai à leurs confrères Lyonnais. Le combo est là pour défendre son premier album Fucking Phoenix, tout frais, rempli de motivation, de plaisir, d'énergie. Le ton est très rapidement donné avec une ligne vocale féminine qui aiguise quelque peu notre curiosité. Le spectre vocal de la chanteuse est très intéressant et son songwriting l'est tout autant. Je serais même tentée de dire qu'elle ne nous a peut-être pas donné la totalité de son potentiel dans cet opus. Hélène au fin fond de ses retranchements pourrait être une sacrée surprise. C'est pourquoi j'attendrai le second album avec beaucoup d'impatience. Cela dit, les six membres de Ever After, avec les dix titres de Fucking Phoenix, ont offert une prestation sérieuse, passionnée et digne d'un groupe qui en a sous les fers. Un Metal Symphonique qui n'a pas à faire rougir tant le travail est sérieux, accrocheur et pour lequel la patte Ever After marque au fer rouge un "Symphonique au cachet dingue" comme l'a très bien écrit mon confrère Ahasverus ( sa chronique : http://www.ahasverus.fr/blog/ever-after-fucking-phoenix-13-01-2022.html). Une véritable surprise malgré la panne vite résolue de la tête d'ampli guitare qui est venue compléter le monde de l'imprévu. Une soirée pleine de rebondissement sur fond de talent et de bienveillance.
On rappelle que Ever After sera présent au PLANE 'R FEST qui se tiendra les 6 et 7 juillet prochain dans la région lyonnaise.
Merci à tous pour cet excellent moment musical, festif et bienveillant.