Le monde de MÛ

Le 15/05/2019

«  Progressivement, Ep après Ep, on a élaboré un son particulier. »

Ce duo stéphanois mélange des éléments Rock et Trip Hop avec, parfois, un zeste de Rap.
En 2014, il nous emmenait en Guyane avec
Emerillon.
En 2018, il nous proposait de le suivre dans l’océan Indien avec
Kergelen un EP délicat et racé, servi par de magnifiques harmonies vocales et par une suite de clips ambitieux.
Le 24 mai 2019, Mû se produira à Oytier, pour le huitième
Festival Du Tonton.
C’est le moment idéal pour faire leur connaissance.
Voici le monde de Mû.

Clement gaumont

Mû, par Clément Gaumon.
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Bonjour Mû. Revenons aux origines : premier album acheté ?
Cécile Maître (Claviers) :
Je ne me souviens plus vraiment si c’était Homogenic de Björk ou un album de Daniel Balavoine.
David Honegger (Beatbox) : Le premier album acheté en pleine conscience doit être Around the Fur des Deftones à mon adolescence. Plus tôt dans l’enfance, ma mère m’a acheté toutes les cassettes de Francis Cabrel ! Entre ces deux périodes, c’est pas intéressant...

 

Qu'est-ce qui vous a amené à la musique ?
Cécile :
J’ai commencé la musique par des cours de piano quand j’étais enfant. Depuis, chaque arrêt me crée un manque. J’y retourne toujours, c’est un besoin.
David  : Les émotions et les plaisirs physiques que le chant procure.

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Mû, par Valeria Pacella.
Comment vous êtes-vous rencontrés, et comment s'est formé Mû ?
David :
On s’est rencontrés sur une péniche à Lyon pour une soirée bœuf. On a ensuite décidé de monter un projet ensemble, la première forme de Mû : nous deux, un bassiste et un guitariste. On est passés par de multiple configurations, à trois ou quatre musiciens pour se retrouver à deux en 2011. Mû est alors né sous sa forme actuelle.

 

C'est pour vous distinguer des groupes lambda que vous avez choisi de vous appeler Mû ? (Nota : Mû est la douzième lettre de l'alphabet grec, Lambda est la onzième)
Cécile :
Le nom Mû est un tiré d’une légende un peu semblable à celle de l’Atlantide. Mû serait un continent mythique désormais englouti sous les flots. La Bande dessinée de Corto Maltese du même nom à aidé à conceptualiser le nom du groupe.

Comment décririez-vous l'évolution de votre univers depuis sa création ?
David : j’ai l’impression d’une évolution douce. Progressivement, Ep après Ep, on a élaboré un son particulier.
Les débuts du duo étaient très simples dans l’approche du son : un piano, un Beatbox classic, et des voix, et doucement la synthèse s’est greffée aux mélodies, donc plus de timbres et de couleurs dans les sons de claviers. Le Beatbox a, pour sa part, été trituré, distordu par différentes technique d’enregistrements. Des chansons sont devenues plus sombres et d’autres plus lumineuses.
 
"L’inspiration pour ces îles est partie 
de la découverte de bobines de films."  

Comment s'élaborent vos compositions ?
Cécile :
Pour la composition dans Mû il n’y a pas de règle. Soit on arrive chacun avec une chanson toute faite et l’autre rajoute un peu sa touche, soit, le plus souvent, l’un de nous dispose d’un bout de mélodie, David avec des textes (c’est lui qui s’en charge le plus souvent), et moi avec des idées de sons ou de mélodies aux claviers. On compose ensuite ensemble, à partir de ces bribes d’idées.

Votre EP Emerillon (2014) s'attachait tribus amazoniennes guyanaises ?
David :
C’est un peu par hasard... Les chansons parlaient de besoin de liberté et rendaient hommage à toutes formes de vie en harmonie avec la nature, pour ne pas dire sauvages. En recherchant des noms d’oiseaux, le mot Emerillon est tombé comme une évidence. C’est à la fois le nom d’un rapace et d’un peuple amérindien.
La musique, pour sa part, n’a pas été influencée par quelque musique guyanaise que ce soit.

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Mû, Kergelen (2018)
Votre dernier EP s'intitule Kerguelen (2018). Quelle est l'atmosphère de cet opus, et qu'est-ce qui l'a conduit aux “Îles de la Désolation” ?
Cécile :
L’inspiration pour ces îles est partie de la découverte de bobines de films Super 8 dans le grenier du grand-père de Clément Gaumon, (le réalisateur du Film Kerguelen qui accompagne l’EP). Ces films ont été tournés sur les îles dans les années 70. Nous les avons numérisés, et nous en avons fait un premier clip : Dead Reckoning. Vous pouvez le retrouver sur notre chaine Youtube. Ce premier titre a inspiré notre envie de parler des Kerguelen et de raconter l’histoire de son naufragé, John Nunn.


 

Pour illustrer l'album, vous avez tourné Primitive II, un très beau clip, très ambitieux. Pouvez-vous nous en parler ?
David :
Primitive II a été tourné dans la Loire, vers Saint-Étienne, dans une combe plutôt fournie en végétation, notamment en fougères. Le choix du cadre a été décidé pour faire écho à l’état du personnage à ce moment là, c’est à dire, foisonnant, débordant, presque saturé. Tous les clips de Kerguelen sont réalisé par Clément Gaumon et son équipe. Pour ce clip en particulier, on n’était souvent que quatre sur le tournage : le réalisateur, un cadreur, l’acteur ( David Cartier, également sondier du groupe depuis le premier concert, il a enregistré et mixé l’album.), et moi même pour aider à faire le café et garder un œil sur le script car nous avions vite tendance à sortir du cadre.  

Que va faire Mû dans les mois à venir ?
David :
Quelques dates de concerts, en festivals, et surtout finir la série des sept clips pour les présenter dans des festivals de courts métrages.

 

Deux albums absolus à placer sur l'Arche de Noé pour réinventer la musique si la terre venait à disparaître ?
Cécile Maître :
An Awesome Wave de Alt J et Kid A de Radiohead.
David Honegger : Purple Rain de Prince, pour ne pas perdre notre sensualité, et l’album I_Con de De Staat, pour se motiver à rebâtir le monde.

 

Merci Mû d'avoir accepté notre interview.
David et Cécile :
Merci à toi

 

 

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