DIRTY BLACK SUMMER : Seattle-Les-Pins

Le 21/05/2021

« La pandémie nous a finalement permis de nous dire c'est maintenant ou jamais ! »

Nouveau venu sur la scène azuréenne, Dirty Black Summer sort aujourd'hui "Great Deception", son premier EP, un retour aux sources du grunge donnant à la Baie des Anges des allures d'un Seattle du early 90's.
C'est si bien fait qu'on a eu envie d'en savoir plus.
Voici leur interview.

Actualite dirty black summerPhotographie © Mkp (Machine Kult)


Bonjour Dirty Black Summer. Je crois que vous arrivez tous d'univers musicaux différents et qu'on qualifiera d'abrasifs. Comment votre groupe s'est-il formé et qu'est-ce qui vous a donné envie d'élargir votre périmètre ?
Cyril (Guitare) :
Bonjour ! Effectivement, nous venons tous de formations issues de la sphère "Métal" pour parler au sens large, mais nos goûts musicaux sont finalement très variés. Quand JB m'a contacté - il y a déjà quelques années - avec quelques morceaux sous le bras, l'idée m'a tout de suite emballé ! Nous avons commencé à travailler sur le projet, rapidement rejoints par Michael, mais nos emplois du temps respectifs ne nous permettaient pas de le concrétiser pour de bon... En réalité, tout s'est accéléré il y a exactement un an, à la sortie du premier confinement. La pandémie nous a finalement permis de nous dire "c'est maintenant ou jamais !" Trois mois plus tard, nous avions notre line-up définitif et rentrions en studio.
Michael (chant) : Salut ! Pour ma part c’était en tournée, Cyril me faisait écouter des démos d’un projet qu’il avait avec JB. Ça m’avait foutu une bonne claque dans la gueule. C’était encore en phase d’audition chant, et de mon côté j’avais vraiment envie d’essayer de poser ma voix dessus. Pour moi c’était comme un retour aux sources. Ça me semblait aussi être le projet parfait pour dire ce que j’avais à dire de la manière la plus sincère possible.

Je confirme l'appellation "retour aux sources" mentionné par Michael : j'ai pu écouter "Great Deception", votre EP, qui sort aujourd'hui 21/05/21, et je vous avoue qu'il y a longtemps que je n'avais pas pris de plein fouet comme ça un projet grunge aussi percutant, aussi fidèle, aussi moderne...
Cyril :
Merci beaucoup ! Je pense que nous avons tenté d'insuffler à ce premier effort tout l'amour que nous avons pour la Musique, en faisant transparaître des émotions qu'il était parfois difficile d'exploiter pleinement dans nos autres projets mais qui nous tenaient à coeur... Si ça se ressent, c'est que nous n'avons pas dû taper trop loin de notre objectif ! (Rires)
Michael : Merci ! On y a mis du cœur et des tripes. On est super contents que ça sorte enfin et que le projet soit disponible pour tous. Ça fait plus d’un an qu’on a la tête dedans et qu’on bosse dessus sans trop penser a la réception du projet. Ça fait du bien !

Dans cette configuration, la voix de Michael Khettabi rappelle étonnamment celle de Eddie Vedder…
Cyril :
Ne le dites pas trop fort, il va finir par se la péter ! (Rires)
Michael : Merci beaucoup ! je le prends comme un énorme compliment ! Au risque de passer pour un inculte je ne connais pas trop Pearl Jam a part le titre "Daughter", et celui aussi dans Guitar Hero 3.  (NDLR : il s'agit de "Even Flow", de l'album "Ten")

Pouvez-vous m'expliquer le clin d'oeil à Danzig de votre patronyme ?
Cyril :
Le côté sombre et sulfureux qui émane de sa musique typée Rock/Hard Rock s'est imposé naturellement lorsque nous avons défini la direction artistique du groupe. Donc quand JB a débarqué en répète en proposant "Dirty Black Summer" (NDLR : titre d'une chanson du groupe américain Danzig), ça coulait de source ! D'autant qu'elle collait particulièrement bien à l'envers du décor de notre chère "Baie des Anges"... Derrière les strass et les paillettes, il y a un univers nocturne, terne et poisseux... Un monde perdu entre ombre et lumière qui nous définit finalement assez bien.
Michael : Cyril a tout dit. Le côté terne et poisseux qui a son charme... A une certaine heure, ici, tout le monde est fou, il n’y a plus de statut social, que des âmes perdues. Et tout se répète d’été en été. C’est ça pour moi Dirty Black Summer.

La pochette de votre EP est d'Alex Eckman-Lawn. Qu'est-ce qui vous a intéressé chez cet artiste spécialisé dans les collages et que souhaitiez-vous véhiculer avec son artwork ?
Cyril :
J'aime laisser à chacun le loisir de se faire sa propre interprétation d'une œuvre, mais elle représente pour moi la difficulté qu'on rencontre à trouver sa place dans la société moderne. Une quête d'identité qui passe souvent par un retour aux sources et aux icones qui ont su s'imposer à travers le temps afin de mieux construire son avenir. En somme, une référence à notre univers encré dans le Seattle désenchanté des débuts 90's, encore éclairé par les néons de la décennie précédente.
Michael : On avait quelques artistes en tête et on pointait globalement vers la même vision. Les collages d’Alex Eckman Lawn nous permettaient d’avoir ce côté peinture, organique et aussi ce côté sincère qu’apporte une photo. Avec le talent d’Alex, on était sûrs de ne pas tomber dans un truc trop “kitch” ou trop “artistique”. Au final, une femme qui regarde un homme en chute libre c’est beau, et ça synthétise bien les textes de l’EP.

Dirty black summerDIRTY BLACK SUMMER, "Great Deception" (EP - 2021)

A ce propos, quelles sont les thématiques abordées dans vos chansons pour les auditeurs non anglophones ?
Michael :
Les thématiques tournent autour de la déception, la désillusion et la dépression. Mais aussi de l’addiction, que ce soit à la drogue ou à l'amour.  
Cyril : Celle qui me touche le plus personnellement est "Forget My Name", qui traite du sujet parfois épineux des relations "Père/Fils"…

Et d'où sortent les cinq compositions originales, puis comment ont-elle été mises en boîte ?
Cyril :
Elles sont le fruit d'un effort commun, chacun a posé sa pierre à l'édifice. Certaines, comme "The Descent" ou "Forget My Name", étaient en gestation depuis déjà un moment, tandis que "You and I" ou "Know Better" sont plus récentes. Mais elles ont toutes été finalisées durant cette période post-confinement, enregistrées et mixées au Snapcut Studio par Rémi Mayot et Jimbo, puis masterisées par Thibault Chaumon au Deviant Lab Studio.
Michael : Je recevais des tracks sur lesquelles je pouvais poser mes voix de mon côté, on a tous trouvé notre rythme de travail assez naturellement et instinctivement. Certains morceaux ont été bouclés en quelques heures et d’autres ont été modifiés jusqu’au dernier moment.

112859Photographie © Mkp (Machine Kult)
Qui parmi vous est le fan de Britney Spears qui a proposé de mettre sur cet EP l'un de ses tubes à la sauce Seattle, et ce choix a-t-il fait l'objet de discussions ?
Cyril :
C'est JB qui a apporté l'idée et j'ai tout de suite signé ! (Rires).
Michael : Cette idée de JB m’a directement parlé. Britney, c’est une icône qui a marqué notre génération, au final le public l’a consommée comme une drogue. L’idée aussi d’interpréter "Womanizer" par cinq mecs, c’était quelque chose. C’était aussi intéressant de reprendre le titre le plus connu de Britney avec le moins de covers en ligne...

C'est pour conjurer le sort que vous avez choisi d'appeler cet EP "Great Deception" ?
Michael :
“Your Great Deception” était l'un des premiers titres qu’on a bouclé, et c'est aussi le morceau qui ouvre l'EP. On avait donc la réponse sous les yeux depuis le début, ce qui nous a évité de chercher trop longtemps.

Sous quels formats et comment "Great Deception" sera-t-il distribué ?
Cyril :
Il sera distribué au format physique (CD) et évidemment digital… On planche sur une version Vinyle également...

Quels sont vos projets avec Dirty Black Summer ?
Michael :
Enregistrer de nouveaux titres et faire de nouveaux clips, en espérant les amener sur scène dès que possible !

Merci Dirty Black Summer de m'avoir consacré du temps, et à bientôt sur la route.
Cyril :
Merci à vous ! Croisons les doigts !
Michael : Merci à vous !


Les Liens :

http://dirtyblacksummer.bandcamp.com/

 

 

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