Son nom ne vous est pas inconnu ? C'est normal ! Cheyenne Janas disputait la saison 9 de « The Voice » en 2020. Dans l'équipe de Lara Fabian, elle atteignait la demi-finale de la compétition.
C'est donc cette jeune femme qui rejoint le groupe de heavy parisien Furies au poste de chanteuse.
Originaire de Fameck, en Moselle, Cheyenne n'a bien sûr pas attendu The Voice pour s'intéresser à la musique ; elle commence le chant dès l'âge de quatre ans et monte sur scène avant sa dixième année. Elle a quatorze ans lorsqu'elle participe à l'émission « La France A Un Incroyable Talent » où elle va jusqu'en... demi-finale ! A cette occasion, Hélène Segara lui prédit « une longue carrière ».
A quinze ans Cheyenne est remarquée par le Luxembourgeois Steven Pitman, un sosie vocal d'Elvis Presley, qui propose de la « prendre sous son aile » et devient son manager. En 2016, Cheyenne sort un album de reprises acoustiques, de Nirvana à Presley. Intitulé « Me myself and I ». Il voit la jeune fille jouer du piano et de la guitare et se conclut par une chanson signée par son père, musicien de country doté d'un joli brin de voix, qui lui a inoculé le virus de la musique.
Depuis 2018, Cheyenne est la chanteuse du groupe chambérien Chey 'N' Shiners.
Si les choix de Lucie Sue (basse, chant) et de Fred Bend (guitare) sont assez confortables, celui de Cheyenne Janas, plus connue pour son registre rock/country/blues/gospel, est une option que l'on n'attendait pas de la part du noyau dur de Furies. Un beau challenge en tous cas, qui ouvre certainement des perspectives excitantes pour les songwriters de la formation parisienne, et qui manifeste un choix de coeur de la part de leur nouvelle frontwoman. Furies est désormais prêt à en découdre. Prochaine étape le 28/10/2023 au Rock N' Eat de Lyon pour un concert. La soirée sera complétée par la formation heavy lyonnaise ANIMALIZE.
Lucie Sue vient de rejoindre le groupe parisien Furies dans lequel elle assurera désormais la basse et les choeurs ! Par Ahasverus Rappelons que Lucie, outre sa carrière solo qui la voyait sortir l'album « To Sing In French » début 2023, faisait partie des candidatures envisagées au poste de bassiste par la formation américaine Steel Panther en remplacement de Lexxi Foxx !
Beaucoup de mouvements dans le line-up du groupe Furies après la sortie de l'album « Fortune's Gate » (2020) et le départ de sa chanteuse et bassiste, la très estimable Lynda Basstarde. Le nouveau line-up est donc composé comme suit :
Batterie : Elisabeth Lavarenne
Guitares : Guillaume Jockey et Fred Bend
Basse : Lucie Sue
Il semble que le featuring avec Alessia "Melany" Scolletti en reste au stade de la collaboration (au demeurant avec un excellent morceau !).
Le nom du frontman ou de la frontwoman qui permettra à la formation parisienne de se remettre en ordre de marche n'a toujours pas été dévoilé. On devrait l'apprendre très prochainement car Furies se produira au Rock N'Eat de Lyon avec Animalize, un très bon groupe issu de la scène lyonnaise, le 28/10/2023.
Même s'il ne fait plus souffler ce petit vent rebelle qui vous occasionnait cette chair de poule lorsque vous découvriez ses albums dans les années 80, vous vous abreuverez encore avec plaisir à ces rythmiques en béton et à cette voix d'écorché. Par Ahasverus
« Touchdown » est le nouvel album studio d'U. D. O., l'une des grosses sorties de ce mois d'août 2023.
Udo Dirkschneider... Grand monsieur du Metal ! Chanteur originel d'Accept, avec qui il sortait trois albums monstrueux entre 1982 et 1985 : « Restless And Wild », « Balls To The Wall » et « Metal Heart ».
Classiques entre les classiques !
Tiens, à propos de « Restless And Wild , ouvrons la parenthèse : Accept suscitait la controverse en démarrant cet album par un extrait d'un disque rayé de « In Heller Und Ein Batzen » suivi d'un cri suraigu de Dirkschneider. L'effet était saisissant. « C'est juste une vieille chanson folklorique » se défendait Wolf Hoffmann, le guitariste du groupe allemand. Arrête le schnaps, Wolf ! Si l'impact du fameux « Heidi, heido, heida » s'est dilué en 2023, n'importe quel ado qui vivait en France voici quarante ans, et probablement plus encore en Allemagne, était capable d'identifier ce chant de marche des armées nazies pendant la seconde guerre mondiale ! Cette provoc' a permis de braquer l'attention sur Accept à ses débuts, et on imagine bien que le groupe savait qu'il allait donner un petit coup de pouce au destin en créant le buzz autour de ce morceau. Il ne faut rien y voir d'autre qu'une stratégie commerciale, mais tout de même : appelons un chat un chat !
Fermons la parenthèse et partons directement en 1987. Accept veut prendre un virage plus commercial pour conquérir le marché américain, Udo n'a pas le profil pour ce style de musique. Il décide (on l'a peut-être un peu poussé) de partir fonder son propre groupe. Un accord amiable est passé avec ses camarades qui lui fournissent clé en main l'album « Animal House », entièrement composé de chansons qu'Accept a enregistrées en démo mais juge trop agressives pour le successeur de « Russian Roulette ». C'est sur ce cadeau de départ que Dirkschneider fonde U. D. O. tandis qu'Accept se vautre avec « Eat The Heat », un long format que pas un fan d'Accept n'a écouté jusqu'au bout... Dix-huit albums studio plus tard, et malgré quelques allers/retours dans sa formation d'origine, U. D. O. est toujours là, avec la même musique.
Alors je vous vois venir : « On a beaucoup parlé d'Accept dans ce papier sur U. D. O. ! » C'est vrai. Mais c'est qu'U. D. O. et Accept sont indissociables car Dirkschneider fait du Dirkschneider, qu'il soit dans ceci ou dans cela. Par ailleurs, on trouve désormais plus de membres historiques d'Accept dans U. D. O. que chez la formation-mère, où Wolf Hoffmann reste seul pour tenir la barre. C'est que le bassiste Peter Baltes, qui jouait avec Hoffmann depuis le premier album et jusqu'en 2018, a désormais rejoint Dirkschneider ! Enfin, pour le mastering de son nouvel opus, Udo a fait appel à... Stefan Kaufmann, batteur d'Accept durant les grandes années !
Tout cela a des allures d'affaire de famille, jusqu'à Sven Dirkschneider, le fils d'Udo, qui a commencé à jouer de la batterie à l'âge de quatre ans, et qui martèle les fûts aux côtés de son paternel depuis près de huit ans. U. D. O. par Martin Hausler
Voila pour le contexte général. On parle un peu de l'album ?
« Touchdown »
« Touchdown » désigne un essai au football américain.
Udo explique au magazine Defenders Of The Faith :
« Nous cherchions un titre pour cet album depuis longtemps. Nous étions en Amérique du Sud, assis dans un bar sportif à l’aéroport. Il y avait un match de football et nous n'arrêtions pas d'entendre le mot "Touchdown ! Touchdown !" J'ai dit : "Hé les gars, je suppose que c'est le titre de l'album !" »
Ainsi, estimant que l'idée colle parfaitement à son propos et à sa musique, le groupe a axé le packaging de son nouvel opus sur cette thématique.
C'est à Martin Häusler qu'il a confié l'artwork. Martin a collaboré avec Helloween, Pink Cream 69, Krokus. Depuis 2004 il a travaillé à plusieurs reprises avec U. D. O.
Pour l'écriture des paroles et les mélodies vocales, Udo a bossé avec son fils. Il considère que cet album est plus direct et plus agressif que son prédécesseur et l'explique par le fait que plusieurs drames ont frappé directement les membres du groupe pendant la conception de « Touchdown » : le COVID bien sûr, mais plus personnellement une inondation qui ravageait la maison de Sven Dirkscheider, et enfin la guerre en Ukraine, où résidait Andrey Smirnov. Andrey ne réussirait à rejoindre l'Allemagne qu'avec les difficultés que vous imaginez.
Musicalement, U. D.O. nous propose ce qu'il sait faire de mieux : un heavy à l'Allemande ! Très efficace, agressif (« Isolation man », « Touchdown »), une machine aux rythmiques bien carrées (« The Flood », « Heroes Of Freedom », « The Battle Understood»), aux choeurs virils, avec une batterie qui cogne et d'excellentes guitares lead. La voix d'Udo est toujours aussi caractéristique, rocailleuse, si typiquement heavy ! Capitalisant sur son savoir faire, U. D. O. use de grosses ficelles et sert de grandes rasades de Marche Turque (Mozart) dans son « Fight For The Right », comme Accept postait jadis la Lettre à Elise de Beethoven à l'intérieur de son « Metal Heart ».
Parmi les titres bankable, on relève « Forever Free », chanson la plus typique de l'album, mise en avant par le label et sortie comme premier single, à propos de laquelle le batteur Sven Dirkscheider expliquait :
« Forever Free est censée inciter les gens à ne pas se contenter de croire ce qu’ils entendent ou ce que leur montrent les médias, par exemple, mais à réfléchir individuellement. Bien sûr, nous ne voulons pas dire qu’il faut tout remettre en question. La chanson exprime simplement qu’il vaut mieux se forger sa propre opinion sur les conflits et les autres sujets que l’on défend, même si elle est parfois erronée, plutôt que de suivre la masse aveuglément. C’est un hommage musical au privilège que nous avons de vivre dans un monde libre, comme c’est heureusement le cas. »
Voila, vous savez où vous mettez les pieds avec« Touchdown ». On notera enfin que le violoniste Stefan Pintev intervient sur le morceau qui donne son titre à l'album. C'est très efficace..
En conclusion, pour paraphraser Anvil, « Dirkschneider is Dirkschneider » et, si vous appréciez le bonhomme, même s'il ne fait plus souffler ce petit vent rebelle qui vous occasionnait cette chair de poule lorsque vous découvriez ses albums dans les années 80, vous vous abreuverez encore avec plaisir à ses rythmiques en béton et à sa voix d'écorché. La proposition 2023 d' U. D. O. est un cru qui fonctionne bien et le groupe fait ici encore une excellente impression.