DREAMCATCHER, The Road So Far (2021)

Le 16/01/2022

Groupe : Dreamcatcher
Album : « The road so far » (Edition vinyle spéciale 20ème anniversaire & Digipack livret 8 pages + bonus trois titres acoustiques enregistrés pour l’occasion)
Genre : Heavy/Trash/Power
Influences : Iron Maiden/Judas Priest/ Saxon/Black Sabbath/Megadeth
Origine : Paris (2001)
Sortie : 05 novembre 2021

Par Pépé St@kaTTo

Dreamcatcher par chloe bazaud

 DREAMCATCHER par Chloé Bazaud Photographe & Graphiste

Line-up actuel :

  • Chris Garrel (chant, ex Dreadline, ex Opium)
  • Bastien Lemoine (guitare, Steel Rangers)
  • Alexxandre Qen (basse, Fatal Facial)
  • Thierry Tuane (batterie, ex Ghost Opera)

Anciens membres :

  • Guitare : JC Tassin/Sébastien Allier/Gérald Le Huec/Carlos Gonzalez/Geoffroy Lacarrière/Denver/Djo De Keiser
  • Basse : Jérome Lhôtellier/Nicolas Giron/ Radojica Pretovic/Vincent Liard
  • Batterie : Aurélien Ouzoulias/Josselin Beguier/Nicolas Costes/Jesse Haddad

Discographie :

  • Demo 4 titres (2006)
  • « Emerging from the shadows » (2012)
  • « Blood on the snow » (2017)
  • « The road so far » (2021) Mixed & Mastered by Axel Wursthorn (Walnut Groove studio)+co-production Chris Garrel

Photos et album artwork by Chloé Bazaud

Dreamcatcher the road so far

Track List :

01.Faster higher stronger - 02.It’s a good day to die - 03.Thunderbird - 04.The woman in white - 05.The man would be god - 06.Whitechapel 1888 - 07.The Phoenix will rise - 08.The world is falling apart - 09.Silent bloody night (bonus) - 10.Mother Earth (bonus acoustic version) - 11.Dreamcatcher (bonus acoustic version).

Comment ne pas commencer cette chronique sans souhaiter un excellent vingtième anniversaire aux Dreamcatcher  (certes un peu en retard car c’était en 2021, mais j’avoue que depuis quelque temps je suis un peu à la bourre dans mes rédactions de sorties de skeuds …) ; durer autant d’années en gardant la foi pour un groupe de Heavy hexagonal mérite d’être souligné !
Dreamcatcher a vu le jour en 2001, grâce à la collaboration de Chris Garrel (chant) et JC Tassin (guitare), rencontre musicale intense entre deux fans d’Iron Maiden, et de Megadeth. Ce qui au départ, comme beaucoup de groupes qui se lancent, n’est qu’un projet studio avec à la clé un premier EP, devient rapidement un enchainement de répet’/concerts avec le recrutement de plusieurs musiciens.  Cependant ce line-up ne durera que quelques mois et notre chanteur Chris se retrouvera mi-2007 seul survivant de cette première aventure…
L’arrivée de nouveaux zikos permettra en 2012 d’enregistrer le 1er album « Emerging from the shadows », puis en 2017 « Blood on the snow », et enfin l’album qui nous intéresse aujourd’hui « The road so far ».

Dreamcatcher chloe bazaud

 DREAMCATCHER par Chloé Bazaud Photographe & Graphiste

Le nombre des années aura vu défiler pas mal de musiciens dans le groupe, chacun y laissant l’empreinte de ses influences musicales pour former aujourd’hui l’ADN de sa propre identité sonore.
Malgré vingt ans d’épreuves, de galères, de doutes, de bons et de mauvais moments, de belles rencontres, de tempêtes diverses et variées, et contre vents et marées ce troisième opus sort donc le 05 novembre 2021, avec toujours aux commandes Chris Garrel associé à de nouveaux acolytes (Bastien Lemoine à la guitare, Alexxandre Qen à la basse et Thierry Thuane à la batterie).
Ce nouvel album a commencé à voir le jour début 2021 pendant une période particulièrement compliquée (confinements et couvre-feu), chacun devant bosser depuis chez lui. Chris a écrit tous les textes et à l’exception de « The World Is Falling Apart » qu’il a composé seul, les autres titres ont été produits en collaboration avec Alexx le bassiste. Thierry le batteur a quant à lui co-écrit « Thunderbird » avec les deux compères. Bastien le guitariste s’est chargé de l’écriture des solos et des arrangements. Un vrai travail d’équipe !
Ce renouveau, tel un phénix qui reprend son envol se retrouve dans l’artwork de l’album (Cf. titre 7, « The Phoenix will Rise »), l’aigle peut ainsi être associé à l’animal totem du groupe et représenter son guide spirituel. Dreamcatcher est donc prêt à de nouveau tutoyer les plus hauts sommets des montagnes du Metal !

  1. Les riffs d’intro de « Faster higher stronger » démarrent l’album sur les chapeaux de roues ! La batterie bastonne tout le long du morceau comme des tambours de guerre, Chris a déterré la hache de guerre et repart au combat pour dénoncer tous les excès : tout doit aller plus vite, plus haut, plus fort ! Un titre bien Heavy, limite Speed, c’est beau comme un vieux Maiden de la belle époque …  
  2. « It’s a good day to die » lance dans la foulée le second morceau, sans aucun temps mort. Un titre également très Heavy sur sa rythmique, et très speedé sur sa partie chant. J’ai particulièrement apprécié : les chœurs sur les chorus, les slaps de basse sur le pont et son solo de guitare bien percutant. Le thème aborde ici un évènement tragique de la culture Amérindienne (dont Chris est féru) et on croirait presque revivre la célèbre bataille de Greasy Grass Creek (Little Bighorn) ; cet épisode le plus célèbre et sanglant de la guerre des « Black Hills » verra la victoire écrasante des Cheyennes et Sioux de Crazy Horse et Sitting Bull sur le 7ème de cavalerie de l'armée américaine de Custer.
  3. C’est par de sublimes arpèges d’une minute que « Thunderbird » amorce ce troisième titre. Les guitares deviennent ensuite tranchantes comme des lames, la section basse/batterie apportant toute sa puissance au morceau. Le chant de Chris s’alternant entre les mid-tempi et les passages plus soutenus pour coller le plus possible aux paroles, entre rêve et réalité, obscurité et clarté…
  4. Avec « The woman in white » Dreamcatcher nous conte le drame de « la Dame blanche » devenue légende urbaine dans l’Hexagone. Dans les années 1960, elle se serait tuée sur une route sombre le long de la forêt. Depuis, son fantôme erre sur la route, dans la nuit noire. Drapée dans sa robe blanche, les cheveux au vent elle fait du stop. Si vous vous arrêtez elle prend place sur le siège arrière et à l'endroit où l'accident fatal s'est produit, elle crie « Attention freinez, ce virage est dangereux, plusieurs personnes y ont perdu la vie ! », puis elle disparait. Il se dit même que si l'automobiliste refuse de la prendre en stop, « la Dame blanche » (dont le regard blafard tue) attendra dans le virage le conducteur pour l’amener dans l’au-delà, victime à son tour d'un accident mortel. Brrrrr !
    C’est donc par un riff très sombre que débute ce morceau, la rythmique devient ensuite plus rapide, tel un road-trip dans un environnement hostile et pesant. La voix narrative et puissante de Chris, le mid-tempo basse/batterie, ainsi que le solo d’influence Sabbath/Maiden, renforcent cette ambiance ténébreuse. Un sublime morceau, mon préféré d’ailleurs !  
  5. On retrouve avec « The man would be god » un Heavy comme on les aime avec encore ici une grosse influence Maiden, la voix de Chris prenant même naturellement des intonations de Bruce Dickinson. Les riffs guitares sont implacables, les lignes de basse bien misent en avant. Un titre qui musicalement fait mouche ! Encore une belle histoire qui puisse ses racines dans les mythes modernes les plus significatifs de notre culture, celui de « Frankenstein », l'histoire d'un monstre créé par un savant fou à partir d’un cadavre, où quand la science essaye de supplanter la religion …
  6. « Whitechapel 1888 » et son ambiance obscure nous fait toute la lumière sur l’épopée de « Jack l’éventreur », sans jamais le nommer. Un titre Heavy, somme toute assez classique, mais qui a le mérite d’avoir un riff bien calibré et immédiatement identifiable, ainsi qu’un refrain qui tourne en boucle dans nos têtes.
  7. « The Phoenix will Rise » annonce avec ce titre catchy le renouveau de Dreamcatcher, je ne sais pas si on peut à proprement parler de résurrection, le groupe n’ayant jamais splitté, mais après quatre années, tel un phénix le nouveau line-up reprend son envol. Le riff d’intro associé à une rythmique basse/batterie endiablée lance un Heavy Speed qui ne pourra que vous faire headbanger et taper du pied ! Les chœurs « des guerriers » et le « tambour de guerre » sur le riff/solo final sont de toute beauté. Ce morceau résume à lui seul toute la genèse de l’album : il raconte l’histoire du groupe, ainsi que celle de son chanteur Chris Garrel qui malgré les épreuves et les obstacles a toujours été de l’avant et n’a jamais baissé les bras. le titre de l’album « The Road So Far » est d’ailleurs issu des paroles de « The Phoenix Will Rise ».
  8. « The world is falling apart » débute sur de puissants arpèges de « twin-guitars » en son clair, c’est beau et ça rappelle « qui vous savez ». Le chant de Chris est envoutant et puissant à la fois. Un titre qui alterne les mid-tempi et des passages plus « énervés »,  et ce qui démarre comme une Power Ballade trouve rapidement son rythme de croisière dans un Heavy beaucoup plus racé.

Si vous écoutez (comme moi) la version digipack, vous aurez droit à trois titres bonus Anniversaire. « Silent bloody night » piste numéro 9 est un habile mix entre la chanson traditionnelle « Silent Night » et « Blood On The Snow » qui figurait sur le précédent album du groupe. Chris, grand fan des chansons de Noël (c’est un scoop !), souhaitait depuis très longtemps réaliser un tel titre. Une vidéo de Noël de cette chanson a donc été tournée et a tout simplement été appelée « Silent Bloody Night ». Devant l’engouement des fans lors de sa diffusion, le groupe a décidé de l'enregistrer à nouveau comme piste bonus pour le nouvel album. On plonge également avec ce titre dans un rite chamanique Amérindien, véritable « Pow-Wow de Noël ». Tout y est, le tambour tribal, les arpèges « dissonants » à l’acoustique donnant une certaine couleur indienne, la ligne de guitare électrique qui joue habilement le thème de « Douce nuit », les parties chants doublées, d’abord en anglais puis en français … Un véritable petit bijou !  

Les deux autres bonus sont les versions acoustiques de « Mother Earth »  et « Dreamcatcher » tirés du second album « Blood on the snow ».

Voilà pour ce « The road so far », un troisième opus toujours fidèle à ses références Heavy/Power mais qui, par rapport aux précédents albums, propose des titres beaucoup plus courts et plus directs qui ne conservent que l’essentiel. On ne pouvait mieux « rêver » pour fêter les vingt ans du groupe qu'’un album aussi homogène et abouti ; car Chris Garrel après autant d’années n’a plus rien à prouver en termes de performance vocale et de composition.
Si comme moi vous êtes un aficionado de « Heavy Old School », alors Dreamcatcher et « The Road So Far » ne pourront que vous émerveiller ! Et, si le Père Noël a eu l’indélicatesse d’oublier de déposer ce skeud sous le sapin, courrez vous le procurer d’urgence, vous ne le regretterez pas !

Matoscope :

  • Chris    : Micro chant Shure SM58.
  • Bastien : Guitares : JB Lorin/Lag Bédarieux/Jackson/Têtes EVH 5150/Laney Ironheart + Baffle Engl/Pedal Board Line6/ Delay Highlight Lna Effects (le Delay signature de Nono Néogeofanatic !)/Clone de Full Throttle Mesa Boogie/Distorsion Mooer Hustle Drive/Octaver/Atténuateur de puissance Two Notes Captor X.
  • Alexxandre     : Basse Spector Performer splitée dans une DI Eden World Tour (direct sono) et dans un Sans Amp Tech 21 Paul Landers (direct console également).
  • Thierry : Batterie Tama Starclassic Edition limitée/fûts 8,10,12,14,16,22,14x5,5/cymbales  Paiste Signature et Dimension/Stack Meinl/china Istanbul/fût Alu Tama 6/accessoires Tama Speed Cobra/rack Tama

Le Lien :

Ecoutez/Achetez l'album ICI


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*** Un Big-Up à JP Binois, organisateur de concerts et d’évènements metals sur la Capitale et ses environs, un membre très actif et respecté de la scène Francilienne ***

Pépé St@kaTTo