DAGOBA, By Night (2022)

Le 18/02/2022

Voici une chronique bien intéressante à préparer, sinon à lire ! Car il y en a à dire, et il s'en dit, des choses, sur cet album !
Vingt-cinq ans de carrière, huit albums, un tous les trois ans. Joli palmarès pour Dagoba, l'un des piliers du rock français.
Voici son petit dernier :

« By Night »

Dagoba the hunt

« By Night » étrenne une collaboration signée pour trois albums avec le géant Napalm Records. Le deal avec le label autrichien devrait ouvrir à nos Frenchies les portes de l'international.

D'opus en opus, Dagoba fait évoluer son style, un métal puissant désormais saupoudré d'électro.
Shawter (chant, songwriting) explique à United Rock Nations l'était d'esprit dans lequel il a initié son écriture :
« Avant de proposer un album, je commence par me retourner sur ce que j'ai fait auparavant. Je sais au moins ainsi ce que je ne veux plus refaire. Je n'aime pas trop la répétition, et même je déteste ça ! » Il poursuit : « Je ne sais pas où je veux aller, mais je sais où je ne veux pas aller. La suite est au gré des inspirations du moment et de la maturation de certaines choses. Pour By Night, cela fait une dizaine d'années que je suis vraiment tourné vers la scène électro, donc il a fallu le temps de l'assimiler et de savoir le retranscrire. C'était le moment idoine pour le faire... C'est ainsi que j'envisage la conception d'un album : ne pas nous répéter tout en conservant l'âme de Dagoba. »
(Retrouvez l'interview intégrale de United Rock Nations ICI)
Dagoba par morgane khouni
DAGOBA photographie Morgane Khouni photographies
Plus de quatre ans séparent « By Night » de « Black Nova », un prédécesseur, selon Shawter, annonciateur de la suite. C'est le plus long silence discographique du groupe, qui l'a mis à profit pour ciseler sa production :
«  Nous avons eu tellement de temps pour nous concentrer sur la production de l'album au cours des semaines et des mois de confinement. Nous avons pu examiner chaque détail de chaque morceau et By Night est ainsi devenu notre album le plus abouti à ce jour. Nous sommes vraiment satisfaits de ce nouvel album et nous avons hâte de le partager avec nos fans et tout le monde. »

« By Night », le titre de l'album, résulte d'une écoute collective des pré-productions. La musique projetait au groupe les images d'un voyage au sein d'une mégapole futuriste... de nuit.

La vie, la mort, et surtout l'amour et ses inépuisables déclinaisons, sont les thématiques abordées au long de ce voyage musical.

« By Night » commence par une introduction instrumentale telle que la formation marseillaise aime en poser - Dagoba sait structurer ses albums (intro/interlude/outro) pour mieux conduire ses auditeurs.
Puis la machine se lance avec  « The Hunt ».

Les riffs sont puissants, modulés par quelques touches électro, avec une voix essentiellement growlée. Le titre est servi par un clip énorme, le plus ambitieux jamais conçu par groupe, à l'univers proche de « Blade Runner », incluant de la 3D et de multiples effets spéciaux. Suivent « Sunfall » et des titres qui cognent bien, mettant en avant la touche métallique du combo (« Bellflower Drive », « Nightclub ») qui ne craint toujours pas de monter au baston (« The Last Crossing »).
La surprise de l'album - elle est de taille ! - vous saisit en cinquième piste. Sur « On The Run », le chant masculin rugueux fait de la place à une voix féminine aux intonations très éloignées de la scène métal (une amie anglaise du groupe qui restera anonyme pour l'instant).

Le titre est clivant, on l'a bien perçu lors de la sortie du single sur les réseaux sociaux, en janvier dernier.
Shawter confie à Long Live Metal : « On savait pertinemment qu’on prenait un risque parce que c’est un format de chanson qu’on n’avait jamais proposé. Malgré tout, on a toujours eu ce penchant pour l’exploration et proposé des chansons calmes avec des refrains clairs… Ça faisait des années que j’avais envie de proposer un piano-voix pour Dagoba, et ça fait quelques albums que j’avais envie de refaire un featuring. Être un artiste c’est aussi prendre des risques. »
(Retrouvez l'interview intégrale de Long Live Metal ICI)

Les touches électro, très présentes sur l'ensemble de l'album, plus prégnantes sur certains morceaux (« City Light », l'intro de « Summer's  Gone»), enfoncent le clou de l'évolution.

A ce propos, Shawter rectifie sur MUSinc : « Ce n'est pas le ratio de touches synthétiques ou électro qui a augmenté sur cet album. C'est l'épuration des riffs du groupe, basse/batterie/guitare/voix, qui a un peu baissé. Ce nivellement a fait que les touches électro prennent un peu plus d'importance. C'est un peu compliqué de tout mettre - des instruments classiques, un synthétiseur, un groupe de métal avec un chanteur qui gueule - et de réussir à en faire quelque chose d'ordonné. Il a donc fallu revoir un peu les curseurs.  »
(Retrouvez l'intégralité de l'interview de MUSinc ICI)

Ainsi avec des qualités évidentes et une puissance de feu inaltérée, Dagoba  continue à travailler son métal pour le faire évoluer, assumant une prise de risque mise en évidence par la présence de quelques titres clivants qui dérouteront peut-être certains fans. Il a ce faisant le mérite de ne pas s'endormir sur ses positions, de ne jamais refaire le même album, de partir à la conquête de nouveaux territoires (l'étranger ? On le souhaite !). Les fondamentaux n'en sont pas pour autant oubliés : « By Night » est foisonnant, percutant, pas aussi instantané qu'il n'y paraît, et il mérite d'être digéré pour être pleinement savouré.
De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace ! N'est-ce pas là que réside la véritable  force de l'artiste ?


Les Critiques :

  • Dagoba a très clairement évolué. Le son est beaucoup plus moderne, beaucoup plus accessible, mais toujours très efficace.
    Acta infernalis - Deathliger's Reviews
  • Un album cohérent et contrasté : les néons fluos illuminent la noirceur, l’émotion atténue la violence.
    Long Live Metal
  • Dagoba ne s’éloigne pas du son musclé qui a fait son identité, mais tente dans By Night des explorations et des jeux d’influences résolument modernes.
    La Grosse Radio
  • Globalement puissant et parfois très clairement mainstream, l'univers des Marseillais coche de nombreuses cases et c'est peut-être cela qui, au bout du compte, explique quelques froncements de sourcils un brin dubitatifs.
    United Rock Nations
  • Dagoba n’a pas fait fi de sa brutalité, il cherche simplement à l’accorder avec ce qu’il considère comme une écriture mémorable, en puisant notamment dans l’EDM et la pop.
    Radio Metal
  • Presque vingt-cinq ans de carrière pour ce groupe originaire du Sud de la France qui parvient encore à surprendre son public et à évoluer.
    eMaginarock

Dagoba
DAGOBA photographie Morgane Khouni photographies

Line-up :

  • Shawter : chant, samples (produit et composé)
  • Théo Gendron : batterie
  • Kawa Koshigero : basse
  • Richard De Mello : guitare

Tracklist :

1. Neons
2. The Hunt
3. Sunfall
4. Bellflower Drive
5. On the Run
6. Break
7. City Lights
8. Nightclub
9. Summer’s Gone
10. The Last Crossing
11. Stellar
Durée : env. 40mn

Discographie :

  • Dagoba (2003)
  • What Hell Is About (2006)
  • Face The Colossus (2008)
  • Poseidon (2010)
  • Post Mortem Nihil Est (2013)
  • Tales of the Black Dawn (2015)
  • Black Nova (2017)
  • By Night (2022)

Les Liens :

 

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