Chronique d’Album : THE TOGS (Folk Rock Blues), “Thirteen” (2020)
Chronique d’Album : THE TOGS (Folk Rock Blues), “Thirteen” (2020)
Le 10/09/2020
Groupe : THE TOGS
Album : Thirteen (2020)
Genre : Folk Blues Rock
Origine : Lyon
Par Ahasverus
Le Groupe :
L’idée de The Togs germe en 2015 dans l’esprit de Peter Callate. Rangé des guitares (il a joué dans plusieurs formations vingt ans auparavant), il dispose d’un catalogue de vingt-trois chansons qui le démangent malgré qu'il ne souhaite plus s’engager dans une formule “groupe”. Il s’acoquine alors avec Fred Shortfoot et enregistre un premier album de dix titres intitulé “Originals” (2019).
THE TOGS, "Originals" (2019)
Restent treize morceaux. Peter Callate (chant, guitare électro-acoustique) se lie cette fois à Stag Augagneur ( Doctor hell, notamment). Augagneur prend en compte les choeurs, la guitare électro-acoustique, la guitare électrique, le bottleneck et la mandoline. Un second album est initié, il s'intitule...
“T H I R T E E N”
THE TOGS, "Thirteen" (2020)
L’Album :
"Thirteen" est un treize titres disponible au format physique.
Il comporte un livret avec les paroles des chansons (textes en Anglais).
L'ensemble des compositions est signé Peter Callate.
Les Critiques :
"L’énergie et la hargne qui n'ont rien à envier aux formations avec amplis et batterie..." http://www.franceblues.com
"Le second album de The Togs s'impose par l'authenticité burinée de son blues rock anglophone."
Rock & Folk
"L'ensemble est redoutable, musicalement au point."
Blues Magazine
Notre Avis :
The Togs l'affirment sur leur site officiel : "Notre musique ne s'apparente à rien d'autre qu'à... notre musique". Ils nous entraînent néanmoins de l'univers d'un Johnny Cash ("It's All Right") à celui d'un Bob Dylan ("What To Do"), des 70's Rolling Stoniennes (Voodoo Girl) aux soubresauts rocailleux d'un Motörhead (électrisez donc "Roaring Like A Lion", pour voir ! La voix de Peter peut d'ailleurs parfois rappeler celle de notre regretté Tonton Lemmy).
Voici donc que les exercices à deux guitares, qui auraient pu n'être un bavardage répétitif et lassant, deviennent un voyage au pays du Rock, une excursion en treize étapes avec vue sur la route 66.
A écouter tandis qu'un rocking chair se balance paresseusement sous un vent chaud.
The Togs est en concert le 18/09/2020 au Roanne Blues festival (Le Grand Logis 3, place Rabourdin 42 Villerest). Il dévoilera à cette occasion sept titres de son troisième album, prévu à l’horizon 2021.
Retrouver l'esprit et le son 50's à un tel niveau tient de la performance.
Certains de nos lecteurs auront usé leurs fonds de culotte et forgé leur oreille au son de l'électrophone de leurs parents. C'est d'abord à eux que nous nous adressons ici.
Cet album de Cecilya & the Candy Kings très éloigné de nos habitudes métalliques a su retenir notre attention. Profondément Rythm'N'Blues, « Back In 1955 » annonce la couleur : elle est pastel, un peu passée peut être, rétro assurément, et son titre éponyme avoue son intention :
« Back in 1955 »
Remettons cette madeleine de Proust en perspective. 1955, c'est l'année de « Rock Around the Clock », un tube planétaire de Bill Halley And the Comets, qui signe possiblement l'acte de naissance du Rock'N'Roll. Les téléspectateurs de la série « Happy Days », ce Wayne's World du early rock, n'auront pas oublié qu'il ouvrait la saison 1.
1955, c'est aussi la première apparition télévisée du King Elvis, tandis que Chuck Berry (qui faisait la duckwalk bien avant Angus Young) enregistre son premier album et que Little Richard permet à son « Tutti Frutti » de devenir un hit en édulcorant sérieusement ses paroles sodomites. Pardonnez du peu : nous n'en serions pas là sans eux.
Elle sait certainement tout ça, Cecilya, bien qu'elle ne soit pas née en 1955. Pas originaire du Michigan non plus, l'Espagnole, ni même du Tenessee...
C'est qu'elle voit le jour en 1992 à Vilafranca del Penedès, pas très loin de Barcelone.
Attirée par les sunlights dès l'adolescence, elle apprend le chant, le théâtre, la danse. Elle sera donc artiste, quoiqu'il en coûte, poursuivant sa formation à la Royal Academy of Music de Londres, pour atterrir à Majorque où elle joue ses premières notes dans la rue.
Elle deviendra l'une des concurrentes de la version espagnole de The Voice (La Voz) en 2017.
Cette expérience lui donne la visibilité qu'il fallait pour dépasser les Baléares. Elle part en tournée en Argentine aux côtés du bluesman Nacho Ladisa. Tournant significatif dans sa carrière.
C'est poutant à Paris qu'elle choisit de poser ses valises en 2019. Puisqu'elle s'y plait, elle y ouvre, fin 2021, son propre chemin musical avec un album solo, « Cherry Blossom ». L'influence américaine est palpable. On parle d'americana, de country, mais aussi de folk irlandais et de pop, dans un rendu assez glamour.
Entre temps, vous l'avez peut-être applaudie au Jazz en Nord, au Blues in Mars, aux Nuits Blues de Marnaz, au Disney Rock'n'Roll Festival ou au Béthune Rétro Festival...
2023... La voici donc à nouveau avec « Back in 1955 », son deuxième album. Elle prolonge sa proposition américaine, l'intensifie, suggère un bout de chemin vers les racines.
Cécilya est au volant. Cadillac Eldorado décapotée. Le rouge s'impose. Bananes et choucroute de rigueur. Pause pin-up de circonstance.
Elle a du relief dans la voix — et il en faut car la technique d'alors ne rattrapait rien.
Ne fait pas The Voice qui veut !
Une délicieuse réverb' sur la guitare. Le guitariste, c'est Rodolphe Dumont ( ex-Bloosers, Big Dez ). Passager avant de notre Cadillac-à-remonter-le-temps. Il signe les musiques de Cecilya qui s'occupe des paroles. Le voyage compte huit étapes, huit morceaux pour une virée de vingt-huit minutes influencée par les grands artistes afro-américains du blues, du rhythm’n’blues et du rock’n’roll de la fin des années 40 au début des années 60 : Etta James, Big Maybelle, Ruth Brown, Wynonie Harris, Sam Cooke, Little Richard, Otis Rush, Johnny Guitar Watson, Freddie King, T Bone Walker. Mais où va-t-elle chercher tout ça ?
Sans se crisper sur l'aspect rétro, la production met à l'honneur ce son 50's caractéristique. La guitare se nappe de cette délicieuse réverbération qu'on entendait sur les disques de Vince Taylor ou de Gene Vincent. Bien avant l'invention du guitar hero, le piano frappe à notes égales. Le saxophone parfait tout ça en finesse sur une batterie métronomique qui n'ose pas les soli. C'est comme qui dirait l'orchestre, mais un orchestre de pointures.
C'est que la Cadillac emporte quelques passagers pas manchots que Cecilya appelle les Candy Kings : Paul San Martín au clavier, Jorge Otero ( Velma Powell, Blues Train ) à la contrebasse, Adrián Carrera ( Quique Gómez, Álex Caporuscio ) à la batterie. Pour le saxophone, c'est Sax Gordon Beadle (Ben E. King, The Fabulous Thunderbirds, etc, etc) qui fait savoureusement pleurer ses notes.
Swing, jazz, blues, mambo, Cecilya ne choisit pas. Elle invoque les pionniers du rock. Nous voyons Peggy Lee et Amy Winehouse, artistes absolues auxquelles son talent palpable nous fait penser. A travers lui toutes les années 50. Cette toute jeune artiste réussit à donner de l'authenticité à son « Back in 1955 », à s'approprier des morceaux de T. Bone Walker (« Evening ») et de Freddie King (« What About Love ») sans sourciller d'un poil. C'est simplement bluffant ! A un tel niveau, restituer les 50's tient de la performance, mais aussi d'un choix de production judicieux qui autorise Cecilya & The Candy Kings à reconstituer l'atmosphère enfumée du mid 50's, alors même qu'une génération insolente se préparait à révolutionner la musique et à marquer durablement les décennies suivantes en posant les fondations du Rock'N'Roll.
« Back in 1955 » est disponible depuis le 03/02/2023 via le label espagnol de blues Meseta Records.
La release-party aura lieu le 25/02/2023 à Paris au Sunset Sunside. Les amateurs de jazz, de rock, de blues, des 50's et de belles voix ne manqueront pas d'aller applaudir Cecilya.
Long Live Rock'N'Roll, à quelque période que ce soit !
Archi Deep a le groove au ceinturon, il le dégaine aussi facilement qu'il martèle ses notes sur ses cordes funky.
Arthur Di Piazza (guitare/chant/songwriting) et Richard Bertin (batterie/percussions) constituent 100% du line-up d'Archi Deep, qui sort en ce début février l'EP 2023 « What's Our Name ? ».
Sept titres pour vingt minutes d'une musique garage rock empreinte d'une certaine parenté britannique.
Archi Deep est né sur une île (Oléron), et nous n'exclurons pas que son insularité joue sur sa spécificité.
Il fait preuve d'expérience depuis sa formation et son premier opus en 2018, affirmant ses ambitions dans un quadruple EP, le « Lightning Concept » (2020), tournant beaucoup, foulant les planches de Bercy et de quelques Zénith avec Hubert-Félix Thiéfaine, avant de nous retrouver en ce début 2023 avec un opus flambant neuf qu'il veut tranchant et incisif.
Pari tenu à l'ouverture avec un « Do It Anyway » tonitruant mais si subtil entre deux riffs massifs.
Archi Deep a le groove au ceinturon, il le dégaine aussi facilement qu'il martèle ses notes sur ses cordes funky (« You're So Wild »).
Puissant et subtil, le power duo nous fait oublier notamment par la richesse de ses arrangements qu'il est deux. Le son est rugueux mais riche, parfois délicat. Le propos est varié. La guitare remplit l'espace à coup de notes graves tandis que la batterie nous imprime sa cadence toujours plus loin.
The White Stripes et Skip The Use sont les noms qui nous sont venus à l'esprit à l'écoute de cet EP à découvrir et lancé à coups de riffs finement réalisés.