Chronique d'album : BLACK RIVER SONS (Southern Rock/Hard Rock) - Poison Stuff (2019)
Chronique d'album : BLACK RIVER SONS (Southern Rock/Hard Rock) - Poison Stuff (2019)
Le 19/01/2020
Groupe : Black River Sons
Album : Poison Stuff (22/11/2019)
Genre : Southern/Hard Rock
Origine : Lille
Le Groupe :
Fondé en 2016, Black River Sons est un quatuor qui officie dans le Rock Southern/Hard Rock.
Ces Nordistes ont partagé l’affiche de groupes tels que UFO, Tygers of Pan Tang ou Laura Cox.
En 2017, on remarquait leur premier EP, un cinq titres nommé “Run Like Hell”, illustré par un clip :
En 2019, Black River Sons enfonçait le clou dans un premier album : Poison Stuff.
L’Album :
Poison Stuff est un dix titres de soixante-trois minutes.
Il a été enregistré, mixé et masterisé au Studio C et P, à Sequedin.
L’artwork est signé Patrick Szablowsy et Bob Swann (Poncharello)
BLACK RIVER SONS, Poison Stuff (2019)
Deux titres, Born Again et Charcoal’s Blues, sont réhaussés par les backing vocals d’Estelle Amar (C’est parfaitement exécuté pourtant je n’ai pas noté d’activité musicale revendiquée par l’intéressée).
Jean-Yves Meresse ( Time - Tribute to PINK FLOYD) pose ses claviers sur I Remember.
L’album est soutenu par le clip Charcoal's Blues.
A propos du processus de la composition de l’album, on lisait sur Hard French Metal :
“La grande majorité des titres sont composés intégralement par Emeric (excepté deux titres écrits par Baba). Toutes les compos sont pré-maquettées et chacun travaille et optimise ses parties. Pour l’écriture des textes, nous faisons appel à des "sous-traitants" car personne dans le groupe n'a de réels talents d'auteurs. C'est un exercice complexe car Emeric demande un nombre de syllabes et de pieds assez précis parce qu’il écrit les mélodies de chant avant d'avoir les textes ! Ce qui peut parfois être une sacrée contrainte.”
(https://www.facebook.com/notes/hard-french-metal/roots-of-black-river-sons/2485977104802613/)
Les Critiques :
“A l’heure oùLynyrd Skynyrd s’apprête à raccrocher les guitares, le groupe nordiste lance avec ce "Poison Stuff" un disque qui peut lui permettre de rivaliser avec la nouvelle génération du genre.” https://www.musicwaves.fr/
“Voilà un groupe en pleine possession de ses moyens, non pas confit en dévotion devant le patrimoine sudiste mais bien disposé à s'en servir pour envoyer du bois de façon à ne pas paraître passéiste.” http://www.metal-integral.com/
“Sortez les santiags ET les ceintures à clous, Black Rivers Sons va dépoussiérer vos oreilles avec ce premier album assumé, réussi et accrocheur.” http://culture-extreme.e-monsite.com/
“Un grain de voix parfait pour ce genre d’exercice, mélodique tout en restant abrasif.”
Benji - Rock Hard
Notre Avis :
Le Rock Sudiste ne tolère pas la médiocrité. Pour venir sur le terrain de jeu de types aussi enfouraillés que les Lynyrd Skynyrd, il faut être inconscient ou disposer de bons arguments.
Dans le cas des Black River Sons, deux atouts majeurs sont dans la manche : un guitariste/chanteur au feeling propre à concurrencer Spike de The Quireboys sur l’intro de Spill Your Guts ; des duels de guitares à la Tuesday’s Gone (Charchoal’s Blues). Un soupçon d’AC/DC vient parfois se mêler à ce Rock Sudiste comme dans Born Again ou Wheels of Fortune. A l’évidence, les frontières du Southern ne sont plus gardées, et ces Nordistes y ont planté leurs riffs, bien décidés à se produire au-delà du circuit régional dans lequel ils se cantonnaient jusque-là.
Les Infos Utiles :
BLACK RIVER SONS est en concert :
. Le 22/02/2020 à Tournai (La Boule du Centre)
. Le 04/04/2020 à Dunkerque
« Bouillant comme la braise dans la Chambre Chaude de l’Enfer » (Je dédie cette chronique à mon ami Jean-Luc Wallendorf, disparu en 2020 et qui était fan d’HHR).
Groupe : Hot Hell RooM
Album : « Kingdom Genesis »
Genre : Heavy Metal/Hard Rock/Rock Mélodique/Rock Progressif/Gothique Influences : Queensrÿche/Type O Negative/Dio/Dokken/Winger/Rush
Origine : Paris (2003)
Sortie : 08/04/2022
Par Pépé St@kaTTo Line-up actuel :
C’est seulement deux ans après l’excellentissime « Stasis » que les Franciliens d’Hot Hell RooM ont sorti chez M&O Music en ce début avril 2022 « Kingdom Genesis », autant vous dire que pour la Te@m « d’Ahasverus Métaux En Tous Genres » l’attente de ce quatrième opus fut quand même très longue (le Boss a même fini par creuser une tranchée dans la moquette de son bureau à force de faire des allées-venues pour rayer les jours sur le calendrier). C’est que les HHR font partie du Top Ten de nos groupes préférés à « la rédaction ».
Pour ceux qui auraient somnolé au fond de la classe entre le radiateur et la fenêtre ou tout simplement hiberné dans une grotte ces dernières années et qui auraient raté quelques épisodes, une petite révision s’impose.
C’est par la collaboration active de trois copains, l’ex-Béarnais Loïc Malassagne (auteur, compositeur, multi-instrumentiste et surtout chanteur à la voix bien particulière, de baryton-basse à contre-ténor), du bondissant bassiste Alan Raoul et de Loïc Stone le batteur, qu’Hot Hell RooM voit le jour dans le Val de Marne en 2003.
Les répétitions et le travail créatif de nos trois compères aboutiront à deux maquettes de grandes qualités « Lies Box » et « Hot Hell Room », cette dernière étant masterisée par le producteur Beau Hill (Alice Cooper/Twisted Sister/Winger/Kix/Europe/Ratt, excusez du peu).
En 2010, Ludovic Rouix remplace Loïc Stone qui a quitté le groupe. Avec lui, ils préparent activement « Kali Yuga Bonfire » leur premier album autoproduit qui sera début 2012 enregistré, mixé et masterisé par le « magicien ingé-son » Andrew.G du Hybreed Studios de Fontenay-sous-Bois, les parties batteries étant quant à elles enregistrées par Pierre Houllier au Roots Notes Studio à Massy.
Fin 2012 HHR devient donc officiellement un quatuor avec l’arrivée de Shazy Bob à la « guitare assassine » (et en kilt écossais). S’en suivront quelques concerts en première partie de groupes prestigieux (Toledo Steel, Dizzy Mizz Mizzy, Caousel Vertigo), mais surtout la sortie de leurs trois albums « Kali Yuga Bonfire » en 2013, « Architect Of Chaos » en 2016, et « Stasis » en 2020 (ces deux derniers avec le brillantissime guitariste Seb’ Luccioni).
C’est pratiquement dix ans après la sortie de leur premier album que « Kingdom Genesis », avec ses onze titres atterrit dans les bacs. Il est également produit par Andrew. G au Hybreed Studios, sauf le mastering qui sera lui réalisé à Los Angeles par Maor Appelbaum (Yes/Meatloaf/Faith No More/Rob Halford/Angra/Sepultura/Yngwie Malmsteen/Dokken).
La pochette dans une déclinaison de couleur ocre jaune est très sobre, elle est tirée du tableau « La Bataille de Tolbiac » peint en 1937 par le Franco-Hollandais Ary Scheffer (l’œuvre originale est visible dans la galerie des Batailles, au château de Versailles). Cette immense toile représente la victoire de Clovis le Roi des Francs et de son armée sur les Alamans à Tolbiac (en latinus « Tolbiacum », une ville de l'ancienne Germanie située près de Cologne). C’est après cette bataille que Clovis se convertira au christianisme et officialisera plus tard la naissance du Royaume de France. Loïc et Alan tous deux férus d’histoire ont ainsi voulu ce titre de « Genèse du Royaume » pour cet album. Cependant on ne peut pas vraiment parler de concept album même si plusieurs titres font référence à l’histoire de France. Tracklist :
01.Royal Introduction – 02.Remembrance – 03.Twilight – 04.Isolated – 05.Preach – 06.Savior – 07.Royal Interlude – 08.Watcher – 09.Nightmare – 10.1307 – 11.Clear Sighted
C’est au son d’un orgue d’église que « Royal Introduction » débute religieusement l’album. Avec sa tessiture naturelle de baryton-basse, Loïc entame la grande messe de « Kingdom Genesis ».
Le deuxième morceau « Remembrance » démarre sur les chapeaux de roues par un riff puissant concocté à distance et « envoyé par catapulte » par l’ancien guitariste Seb’ Lucionni. Ce titre énergique porté par la voix exceptionnelle de Loïc nous replonge dans cette ambiance si particulière que nous avons l’habitude de trouver chez Hot Hell RooM et qui fait toute sa richesse, à savoir une alternance de passages Heavy supra-rapides sur les couplets et ceux beaucoup plus calmes dans le style Gothique sur les chorus.
« C'est l'un des tout premiers titres écrit pendant le confinement […] ce morceau fait référence à une figure emblématique ancienne de notre pays, d'un héros ou héroïne sur qui le peuple peut se rattacher et s'unir, sans la nommer pour laisser libre cours à l'imagination. C'est aussi un message d'appartenance charnelle à une terre et son histoire, un message combatif dans le bon sens du terme et positif en ces temps obscurs ! »
« Twilight » avec son bon gros riff lourd à la Metallica ou Lordi (chacun choisira sa référence) et sa rythmique bien hypnotique entraîne l’auditeur dans une dimension où le jour n’est pas encore mort et la nuit pas encore ressuscitée, ce moment où l'on vit le plus intensément. La mélodie de ce morceau est sublime, et pour certains elle continue même de trottiner en boucle dans la tête après la fin du morceau.
« Ce titre parle de la génération née avec internet mais aussi du monde moderne et de son rapport à la technologie avec ses dérives et perversions et de son rapport à l’autre… »
Avec « Isolated » l’enchainement est parfait, le morceau débute sur une courte intro avec de superbes nappes de clavier et une batterie métronomique ultra-carrée, le chant démarre en même temps que la rythmique guitare, c’est une avalanche d’énergie tout au long du morceau. La voix culmine à des sommets que peu de chanteurs sont capables d’atteindre avec de sacrées variations que ce soit sur les couplets, ponts ou chorus. La basse n’est pas en reste et pilonne de concert avec la batterie durant quatre minutes. Un sublissime solo bien débridé joué en deux temps de Fabrice Poisson en guest, (ami d’enfance d’Alan), avec un final où se rejoint ce riff bien percutant que l’on retrouve tout au long du morceau, vient clôturer cette piste. Une véritable pépite que personnellement je ne me lasse pas d’écouter.
« Preach » entame cette cinquième piste par un nouveau riff musclé et bien décapant, le chant est toujours aussi harmonique, puissant et légèrement teinté de gothique. Ce morceau particulièrement intéressant intègre des passages qui nous font par moment basculer d’un Hard Rock classique à un plan plutôt Goth’ sur le premier pont avec l’utilisation d’arpèges en son clair (sur un tempo lent), à plus Progressif sur le dernier pont, avec de magnifiques riffs de basse et une mélodie de piano, à la Rush. Le solo de fin particulièrement bien ficelé par l’ami Shazy Bob venant achever le tout.
Sur « Savior » ce sont les roulements tribaux de la batterie de Ludo qui lancent ce sixième titre. La voix de Loïc alterne sur ce morceau les questions/réponses et met en évidence l’énorme travail technique qu’il a encore réalisé pour gagner en hauteur par rapport à sa tessiture habituelle. Les variations sont énormes et enrichissent considérablement le chant, un sacré exploit ! Au final, un son énorme de basse/guitares, avec encore un magnifique solo pour une pièce superbement mélodieuse…
« Royal interlude » avec ses quarante-et-une secondes et son thème médiéval, judicieusement interprété par le troubadour Loïc, va nous plonger au moyen-âge à la cour du Roi, pour un interlude de guitare acoustique percussive ; juste le temps de refaire le plein de kérosène et de redécoller.
Et c’est donc reparti pour un huitième brûlot ! « Watcher », le titre poids-lourd de l’album est un monument de Heavy Metal. D’entrée, on assiste à un déferlement de décibels, un mur énorme et compact de guitares (tant pour la rythmique que pour les riffs surpuissants), une basse atomique, une batterie déchainée comme un mustang, le pont basse/batterie/guitare est énorme ! La partie chant restant toujours aussi brillante et hypnotique.
« Watcher est très métaphorique dans l’approche du texte, c’est aussi un constat de notre monde mais comme s’il était décrit par un dieu observant du ciel nos faits et actes ».
« Nightmare » oscille entre Hard Rock et Rock Progressif avec une alternance de tempi tout le long du morceau. On retrouve également ces variations de tonalités dans le chant, la basse et dans les nombreux breaks de batterie. Les solos de guitares abondants et de grandes qualités, sont bien plus présents que sur les morceaux des albums précédents.
Avec « 1307 » Hot Hell Room nous replonge une nouvelle fois dans l’histoire de France avec ce funeste vendredi 13 octobre 1307 qui amorcera le déclin et la destruction de l’Ordre du Temple. La basse lancinante et lourde, les nappes embrumées des claviers, les riffs ciselés comme des lames de Tolède renforcent ce côté médiéval et sombre. La voix de Loïc remplie de « sérénitude » et d’apaisement traduit bien ce qu’ont ressenti les Templiers à leur arrestation : « Non nobis, Domine, non nobis, sed nomini tu da gloriam » (Non pour nous, Seigneur, non pour nous, mais pour la gloire de ton Nom). Beaucoup d’émotion donc dans ce morceau.
« Clear-Sighted » vient clôturer de façon magistrale ce quatrième opus. Le gimmick d’intro que l’on retrouvera tout le long du morceau est obsédant comme une aura imprégnée de mysticisme, une âme en peine tourmentée. Les riffs sont massifs et entêtants, et même si la voix de Loïc se veut plus suave sur ce titre pour coller à cette Power-Prog’-Ballade, l’énergie et les sentiments qu’elle dégage sont toujours aussi présents et saisissants.
* Les commentaires en italique et entre guillemets sont de Loïc Malassagne.
« Kingdom Genesis » est vraiment un album riche en mélodies et terriblement bluffant, les guitares sont bien plus nettes et tranchantes, la double-pédale grosse caisse beaucoup plus audible, la voix envoutante et puissante bien mise en avant, du très-très bon Hard & Heavy.
Laissez-vous donc séduire par les nombreux brûlots de cet album, (d’autant plus que plusieurs titres sont destinés à devenir de véritables pépites), vous ne le regretterez pas !
C’est à force de persévérance qu’Hot Hell RooM arrive aujourd’hui à se hisser au niveau des plus grands groupes de Heavy Metal de l’Hexagone, M&O Music ne s’y est pas trompé en les récupérant dans son écurie, (encore moins la bande à Ahasverus en les suivant assidûment). L’accent de Loïc Malassagne qui se rapproche plus d’un chanteur américain qu’anglais, ainsi qu’une empreinte sonore et un univers vraiment unique, devraient rapidement leur ouvrir des opportunités à l’international.
Le groupe n’a malheureusement pas pu défendre en concert « Stasis » pour cause de pandémie récurrente, gageons que les prochains gigs soient plus nombreux ! Une date semble confirmée pour avril 2023 au « Petit Bain » (75), une seconde serait également prévue juste un peu avant en mars 2023 sur Alfortville (94), au CREA Jean-Macé (à la « Pyramide ») avec Onirik Illusion.
Le label français Bitume nous informe qu'il a pris en charge la distribution dans l'hexagone de « Raza De Kain », le nouvel EP de la formation chilienne de Heavy Rock / Stoner MasaCritika.
La version européenne de cet EP est agrémentée des titres du EP « Homónimo » que MasaCritika produisait en 2017.
« Raza De Kain » est disponible dès maintenant sur Bandcamp et en CD digipack via la boutique en ligne du label Bitume :