BAZAR BELLAMY, Trompe La Mort (sortie le 18/11/2022)
BAZAR BELLAMY, Trompe La Mort (sortie le 18/11/2022)
Le 21/11/2022
Après « Jusqu’Ici Tout Va Bien » (2019), Bazar Bellamy revient avec « Trompe La Mort », son deuxième album.
Dans une narration qui nous rappelle « Présence Humaine » (2000), l’escapade musicale de Houellebecq, Bazar Bellamy remonte tel un saumon ses « Torrents d’Altitude », bilan de mi-vie prétexte à réfléchir sur le réchauffement climatique ou l’immobilisme politique.
Une note suffit parfois à imprimer le rythme (« Les Horaires de Bureau ») tandis que sous la plume se dresse une scène de rue-vitriol, fantasmée, sexuelle et incandescente.
L’écriture vivace vient heurter piano ou violon. On pense à l’héritage d’un Jean Guidoni (« Cavale », « Touche Touche ») ou au Pagny du « Chatelet Les Halles ». L’album est capable d’échappées mélodiques (« Sixteen », « Cours Lentement ») et de faire saigner les riffs (« NPNG ») au milieu des pentes électro (L'Happeur).
Bazar Bellamy a surtout ce talent de conteur et cette capacité à incarner devant vous dix histoires indépendantes et solides au long des cinquante minutes de cette galette.
« Trompe La Mort » est disponible depuis le 18/11/2022.
« Madame Robert ». Une chanson de Nino Ferrer, sortie en 1966.
En 2018, Madame Robert est aussi un groupe fait de beau linge : Reuno (Lofofora), Stef Zen (Harvest Blues Band, Parabellum), Julien Mutis (Harvest Blues Band), Léa Worms (Gaëlle Buswel, Nina Attal) et Xavier Mesa (Parabellum).
La bande sortait voici plus de cinq ans un premier album baptisé « Comme De Niro », avec, pour personnifier Madame, la belle Divina Boom.
« Comme De Niro » : un opus de rock, mélange de Rythm & Blues et de chanson française débridée, avec les belles plages d'orgue de Léa Worms superbement mélangées à des guitares qui filent. Une musique à la filiation claire avec Nino Ferrer (« Comme De Niro », « Captain », « Mieux Avant »), pouvant même faire penser à Dick Rivers (« Nabab », « Salaud ») ou Bill Deraime (« Mieux Avant ») ou encore à Jacques Dutronc (« L'Aventure »).
Le temps d'un morceau (« Schultzy Blues ») Madame Robert retrouve son sérieux pour rendre hommage ( « Quel est le salopard / qui t'a rappelé à lui / sans ta guitare ») à Roger Schultz Fritsch, chanteur de Parabellum décédé en 2014.
Ce premier long format est soutenu par le clip « La Reine de la jungle », dans lequel joue Divina Boom.
Fort de cette expérience qui se soldait par une tournée d'une cinquantaine de dates qui se terminait à La Cigale, les joyeux drilles reviennent avec un nouvel album qui nous assure que Madame Robert « C'est Pas Blanche-Neige Ni Cendrillon » !
Niveau line-up : Xavier Mesa a laissé sa batterie à Fabien Rault (Little Odetta).
Pas de changement pour Madame Robert, toujours incarnée par Divina Boom sur la pochette du futur album.
Pour lancer cet opus, un single-clip nous invite « Chez Madame Robert », avec des paroles de Reuno qui nous promettent qu'on y « retournera la semaine prochaine », sur une musique qui offre toujours de belles nappes d'orgue. Bien entendu l'incontournable Divina Boom reste l'héroine de cette nouvelle vidéo.
Ce nouvel album, réalisé « à l’ancienne et sans trucage » au Studio E, à Ecotay l’Olme, dans la Loire avec Bruno Preynat (Mickey3D, Kent, Parabellum), est une sortie AT(h)OME.
« C'est Pas Blanche-Neige Ni Cendrillon » sera disponible le 12 avril 2024 en CD et en vinyle (noir, splatter numéroté ou couleur).
L'album est ouvert à la précommande : https://linktr.ee/madamerobert
Johnny Montreuil impose ses rouflaquettes et sa caravane sur une parcelle de terrain du rock français sur laquelle sont passés Les Negresses Vertes et Mano Negra. On n'est pas prêt de le déloger ! Par Ahasverus Johnny Montreuil c'est d'abord Benoît Dantec, éducateur spécialisé auprès d’enfants déscolarisés, rugbyman (niveau fédéral 2). C'est à vingt-cinq ans que ce Clamartois d'origine (il a poussé non loin du Tapis Vert) décide de se consacrer pleinement à la musique et devient Montreuillois par hasard. Il l'explique au journal Le Parisien :
« J'ai débarqué ici avec mon premier groupe, au hasard d'une colocation, et je m'y suis senti tout de suite à l'aise, beaucoup plus qu'à Paris. Les musiciens, les studios, les petits bars kabyles : ça fourmille. »
Benoît fait ses premières avec Les Princes Chameaux. Puis le nom de Johnny Montreuil jaillit, éclate, comme un blague ringarde. Il confie à Skriber :
« J’étais rue de Paris à Montreuil. Les Princes Chameaux battaient un peu de l’aile. Je me suis mis à adapter en français certains des morceaux de Johnny Cash qui me plaisaient beaucoup, pour vraiment creuser le sens de ses chansons. Je voulais aussi les remettre au goût du jour, sortir de la country made in Kentucky, pour faire ces adaptations à la sauce montreuilloise, bien banlieusarde. D’où Johnny Montreuil. »
Un blaze d'Apache qui se marie bien avec le surnom d'Emilio Castiello, alias Geronimo (violon, mandoline), rencontré rue de Bagnolet, à Montreuil bien sûr. Le duo recrute Tatou (Jacques Navaux) pour la batterie et enregistre un cinq pistes en 2012. Johnny Montreuil est né. Restait à graver son aventure discographique.
« Narvalo City Rockerz » (2015)
Une aventure qui s'ouvre au son d'un rockabilly percutant (« Avec Mes Dents ») tandis que Ronan Drougard (guitare électrique) et Kik Liard (harmonica) étoffent désormais la formation.
Sous les saillies d'une guitare distordue, de l'harmonica, du violon, « Narvalo City Rockerz » propose un son immédiatement original. Vintage et western (« Riton »), typé 50's/60's, il offre pourtant des points saillants de modernité au milieu d'un brassage foutraque à la Mano Negra. Coté lyrics, Johnny Montreuil regarde le pavé, usant volontiers d'un argot de banlieue. Vibrant comme un Jonasz (« J'Suis Le Vent », « Oh Liège »), il se fait crooner pour Gigi Pantin (« Bois de l'Eau »), évoque ses souvenirs d'Algérie avec Rachid Taha (« L'Amour Au Balcon ») et compose au final un album de rockabilly manouche détonant qui ne choisira pas entre le rêve américain (« Le Coeur Qui Saigne ») et les Balkans (« That's Allright Mercedes »), pareillement imprégné par la musique tzigane de ses voisins de terrain vague et par le rock de Presley, de Chuck Berry, de Johnny Cash.
« Narvalos Forever » (2019) « Chiner la Feraille » ouvre ce second album en mode vintage, faussement rétro avec sa contrebasse, son harmonica et ses choeurs cajuns. Country, folk, rock, americana, western (« So Long Taulard »), le Johnny Cash du 9-3 enfonce le clou des 50's en déroulant un road-trip savoureux.
Exit les influences manouches, Géronimo et son violon s’en sont allés, et Steven Goron remplace désormais Tatou à la batterie. Ce line-up resserré se retrouve autour d'influences américaines qui courent des années 1920 aux années 1950, se passant le témoin du blues au rock N' roll (« Pourvu qu'ça Glisse »). Les rythmiques se font aussi simples et efficaces que celles du Man In Black (« C'est des Morts », « Avant Gangster »). Textuellement, le fils de syndicaliste n'a pas oublié ses préoccupations sociales : il porte la liberté sinon en étendard, au moins en bandoulière.
Pensé pendant la pandémie à laquelle se réfère le titre « 5 Minutes », « Zanzibar » s'ouvre sur une chevauchée instrumentale à la Enio Morricone (« Ciao Narvalo »). Elle annonce l'arrivée en ville de Johnny Montreuil et sa bande. Brassant le folk, le blues, le rock, et l'americana, ce troisième long format reste ouvert aux musiques du monde et se pare des couleurs de l'Afrique lors d'un blues avec Fixi, Guimba Kouyaté, David Chalumeau et Diane Renée Rodríguez (« Les Goémons »). Il flirte aussi le temps d'un calypso avec Rosemary Standley, avec qui Johnny Montreuil partage un appétit pour Johnny Cash (« Vers les Îles »). La chanson française n'est pas oubliée puisque c'est bien à Renaud que les « Visions de Manu » rendent hommage. Tantôt vrombissant (« Ses Amours », « Zanzibar ») tantôt mélancolique (« I Heard That (Lonesome Whistle) »), « Zanzibar » impose les rouflaquettes et la caravane de Johnny Montreuil sur une parcelle de terrain du rock français sur laquelle sont passés Les Negresses Vertes et Mano Negra. On n'est pas prêt de le déloger !