ASK YOUR MOM (punk metal), Y Mettre Un Terme (11/09/2023)
ASK YOUR MOM (punk metal), Y Mettre Un Terme (11/09/2023)
Le 17/09/2023
Ask Your Mom a un avenir sur la scène française, il devrait y trouver sa place rapidement. Par Ahasverus
Nouveau venu sur la scène française, ASK YOUR MOM est une formation originaire de Lozère qui fait ses premiers pas en 2022. Elle propose en cette année 2023 l'EP « Y Mettre Un Terme », livré dans un artwork de Milldrin.
Un premier opus fait d'urgence punk et de puissance métallique qui a pour spécificités un chant en Français et surtout l'utilisation d'un harmonica.
Il s'agit d'un cinq titres long d'un peu moins de vingt minutes à propos duquel le groupe déclare :
« Une première étape pour notre jeune groupe. Nous sommes fiers de cette première galette qui retrace les premières compos du groupe . Nous avons souhaité jouer un style qui mixe toutes nos influences et non pas nous orienter vers un seul style. L’harmonica et le chant en français ont été un choix pour créer notre identité propre . Une première étape est franchie et nos nouvelles compos nous motivent pour vous proposer, à terme, un album plus complet . »
Si Ask Your Mom est nouveau dans notre paysage sonore, ses membres ne sont pas inexpérimentés. Implantés en tant que musiciens (BDX, Jackals, Aquilon, RC710), ils ont également contribué à la diffusion des musiques amplifiées (association Nawakstyl, Nuclear Festival).
Profitant de son savoir-faire, c'est donc le groupe, par le biais de son chanteur/harmoniciste Serge Menalt, qui a pris en compte l'enregistrement et le mixage de « Y Mettre Un Terme », tandis que le mastering était confié au Fatlab Studio (Scarlean, Bengal).
Ask Your Mom se fait convaincant dès les premières minutes de son EP, dans un mélange de metal, de punk, de hardcore, avec des riffs puissants et des textes critiques tournant autour de l'écologie, des « professions non essentielles » ou de la guerre en Ukraine. Ils retiennent l'attention et se voient parfaitement défendus par la diction groovy et emportée de Serge Menalt. L'apport de son harmonica, traité en lead, est un véritable atout qui démarque notablement des compositions comme « Y Mettre Un Terme » ou « Ukr'Haine ». Côté mélodie, des morceaux comme « Fils De » sont à l'évidence calibrés pour solliciter le pit. On sent que ce groupe à potentiel a mûrement pensé sa musique avant de la coucher sur sillons, et ces premiers pas discographiques en sont d'autant plus convaincants. Au vu de ce qu'il démontre depuis son lancement, on prend le pari qu'Ask Your Mom a un avenir sur la scène française ; il devrait faire sa place rapidement.
L'album est disponible sur vos plateformes et sur le Bandcamp du groupe.
Tracklist :
Système Covid
Y mettre un terme
Fils de
Anéanti
Ukr'Haine
Durée totale : 19mn env.
Line-Up :
Serge Menalt : Chant/harmonica
Sébastien Massa : Guitare
Sébastien Jean : Basse
Phil Assant : Batterie
Avant les grosses journées de concerts, le festivalier commence par une mise en jambe au Hell City Square (http://www.ahasverus.fr/blog/hellfest-2023-vue-sur-la-hellcity-ce-14-juin.html); il vérifie si la bière de l'année est encore meilleure que celle de l'année précédente, s'évertue à faire changer au Merch. la couleur de sa carte bancaire passant du bleu au rouge, et ré-initie ses oreilles aux watts et décibels si tant est qu'elles s'étaient mises au repos. Des "coucou" par-ci, des saluts par-là, des "oh p***, ça fait longtemps" pour d'autres, l'ambiance est posée. La magie s'installe. La fée HELLFEST envoie ses plus belles étoiles dans les yeux de ses fidèles Métalleux, au cœur si tendre. Oui car tendresse rime avec Metal! Allez faites un effort, ça rime! et Ultra Vomit le confirme haut et fort :
"La tendresse, bordel", fait aussi partie du bordel du vrai Métalleux!
CODE ORANGE (MS2 - 16h30-17h10)
Code Orange est un groupe de punk hardcore américain, originaire de Pittsburgh, formé en 2008, en Pennsylvanie. Il navigue autour de divers genres. Le dernier album du groupe, Underneath, est sorti en 2020 via Roadrunner Records. Depuis, la formation a publié un single, intitulé Out For Blood, ainsi qu’un album de remixes.
Eric Balderose – guitare, claviers, chant
Reba Meyers – chant , guitare
Jami Morgan – batterie, chant
Joe Goldman – basse
Dominic Landolina - guitare
Difficile d'ouvrir le premier concert, a fortiori sur une mainstage. CODE ORANGE a tenu le pari et a assuré avec brio, mettant le pit illico presto dans une ambiance qu'on connaît bien au Hellfest. Energie, échange avec le public, envolée musicale et tremblement de terre vocal, nul doute l'immersion est totale, et c'est sans compter la succession de circle pit, crowd surfing, wall of death... Un véritable travail d'orfèvrerie où le nu metal côtoie les sonorités post-rock, électro sur fond de crust, le tout générant une atmosphère de fou dans un chaos délirant mais bienveillant.
⦁ Grooming My Replacement (Live debut)
⦁ Swallowing the Rabbit Whole
⦁ In Fear
⦁ Drowning In It (Live debut)
⦁ Bleeding in the Blur
⦁ The New Reality
⦁ Spy
⦁ dream2 / Dreams in Inertia (Live debut in front of an audience)
⦁ Out for Blood
⦁ Forever
BLACKBRAID (Temple - 16h30-17h10)
Du Black Metal Amerindien natif des Adirondacks, une chaîne de montagnes que se partagent une partie du Canada et le nord-est de l'état de New York aux hivers très froids. Le projet est l'effort solo de son créateur, Jon Krieger. Krieger est amérindien et est également connu sous son pseudonyme Sgah'gahsowáh, un nom Mohawk signifiant "le faucon sorcière". Toute jeune formation (2022), atypique, même si le genre ne m'attire pas vraiment, je me suis posée le temps d'un titre pour me faire une idée et surtout découvrir. Un set qui aurait proposé un panel de riffs envoûtants surplombé d'un growl assez impressionnant où mélodie n'était pas bannie. Déjà deux œuvres à son actif :
Blackbraid I (2022)
Blackbraid II (2023)
KAMIZOL-K (Warzone - 17h15-17h55)
Kamizol-K est un groupe de Metal Hardcore formé en 2015 à Lyon par Marie, Kevin, Lionel, Gaëtan, Nico et Antho, citant comme influences Get The Shot et Upon a burning body. Ils participent au Hellfest Cult 2018 et jouent au Sylak la même année, tout en sortant en parallèle 2 EP Awakening (2017) et Rising (2019). Leur premier album Exile sort en septembre 2022. 2023 est une consécration puisqu'il remporte le tremplin The Voice Of Hell et a donc su tirer son épingle du jeu avec 254 groupes inscrits au départ et 99 groupes concurrents en lice. Hargne, rage, puissance et volonté d'en découdre, Kamikaze-K a enflammé la Warzone avec son mélange explosif de Nu Metal, de Death Metal, de Metalcore et de Hardcore. La frontwoman et le frontman ont dépoussiéré, au cm2 près, toute la superficie de cette scène endormie depuis un an.
⦁ Insanity
⦁ soseiji
⦁ sinner
⦁ get away
⦁ devil pt
⦁ hatred
⦁ 69 forces
⦁ stand up
⦁ undo
⦁ sashimi alive
⦁ Horny time
GENERATION SEX(MS1 - 18h45-19h35)
Coupler des membres de Sex Pistols avec ceux de Generation X n'est pas une chimère, bien au contraire et donne plutôt une formation Generation Sex qui ravit les fans de punk des 70's. Du côté de Generation X, on y trouve Billy Idol au chant et le bassiste Tony James, tous deux fondateurs du groupe en 1976. Issu de la scène punk londonienne, Billy Idol a ensuite conquis les Etats-Unis durant sa carrière solo, investissant dès les premières heures la programmation de la chaîne MTV. Du côté des Pistols, on retrouve le batteur Paul Cook et le guitariste Steve Jones. A noter que Steve Jones a également collaboré avec Iggy Pop. Bon, personnellement, plus que déçue principalement sur la prestation désolante de Billy Idol, malgré tous les efforts fournis par l'ensemble des musiciens. Le frontman a mis plus de la moitié du set pour rentrer sur la pointe des pieds dans le show, limite karaoké (Oui je suis dure mais c'est mon avis). Rien à voir avec Billy Idol aux côtés de Steve Steven à Montreux en 2018 où nous avions même eu droit à un défilé de mode de la part du frontman. Ici, on ne retiendra sur lui que le T-Shirt qu'il portait... mémorable, il n'y a que lui qui a su faire sensation. Billy fatigué ou blasé?
⦁ Kiss Me Deadly (Generation X cover)
⦁ Dancing With Myself (Generation X cover)
⦁ Silly Thing (Sex Pistols cover)
⦁ King Rocker (Generation X cover)
⦁ God Save The Queen (Sex Pistols cover)
⦁ Your Generation (Generation X cover)
⦁ My Way (Claude François cover)
IN FLAMES(MS2 - 19h40-20h30)
In Flames , le groupe suédois de metal alternatif, originaire de Göteborg, formé en 1990, 14 albums solo à son actif, nous a balancé une sacrée claque au point de tendre l'autre joue. A l'origine, j'avais prévu de déambuler jusqu'à la Valley déplacée au côté de la Warzone pour découvrir DVNE (post-metal, rock progressif, doom écossais), mais j'allais perdre ma place pour The Hollywood Vampires et la suite... Donc ce sera In Flames! Et c'est une grosse machine de guerre que je découvre qui échange énormément avec son public. le groupe propose un set de mélodeath de grande qualité, au son fort et lourd et une setlist s'appuyant principalement sur ses premiers albums.
Anders Fridén – chant
Björn Gelotte – guitare solo
Chris Broderick – guitare rythmique
Liam Wilson – basse
Tanner Wayne – batterie
⦁ The Great Deceiver
⦁ Everything's Gone
⦁ Darker Times (First live performance since 2017)
⦁ Behind Space
⦁ Cloud Connected
⦁ Only for the Weak
⦁ Foregone Pt. 1
⦁ State of Slow Decay
⦁ The Mirror's Truth
⦁ I Am Above
⦁ Take This Life
HOLLYWOOD VAMPIRES(MS1 - 20h35-21h45)
Inutile de présenter Alice Cooper (chant) et son comparse tommyhenriksen (guitare), le taulier d’Aerosmith Joe Perry (guitare, chant) et le comédien américain Johnny Depp (guitare, chant), arborant une atèle au pied gauche ; le quartet est accompagné de Glen Sobel (batterie), de Chris Wyse (basse, backing vocals) et de Buck Johnson (claviers) Peu de surprises, surtout des reprises populaires. Alice Cooper interprète ainsi ses classiques « I’m Eighteen » et « School’s Out », mais n’hésite pas à passer le micro à Johnny Depp sur « Heroes » ou à Joe Perry sur « The Train Kept A-Rollin’ », presque 50 ans après l’avoir enregistrée avec Aerosmith. Gentillet, sympathique, aucun surprise, mais envie de les revoir. Je pense que pour moi cela suffira.
Petit trouble fête, le matériel des stars est resté en Serbie , c'est KISS qui leur prêtera le matériel nécessaire pour leur prestation.
⦁ I Want My Now
⦁ Raise the Dead
⦁ I'm Eighteen (Alice Cooper cover)
⦁ People Who Died (The Jim Carroll Band cover)
⦁ Baba O'Riley (The Who cover)
⦁ The Boogieman Surprise
⦁ "Heroes" (David Bowie cover) avec Johnny Depp au chant
⦁ Kick Out The Jams
⦁ The Death and Resurrection Show (Killing Joke cover)
⦁ Walk This Way (Aerosmith cover)
⦁ The Train Kept A-Rollin' (Tiny Bradshaw cover) avec Joe Perry au micro
Buck Johnson – keyboards, rhythm and lead guitar, backing vocals
KISS (MS1 - 22h55-00h55)
2019 devait être les derniers bisous de Kiss à son public et plus particulièrement aux Metalleux de Clisson. Mais tendresse oblige, on a du rab!!! KISS repropose un programme déjà connu à la scénographie pétillante et pétaradante. Tommy Thayer y participe volontiers en lançant des fusées avec sa guitare au cours de son solo. Coté théâtre, Gene Simmons crache du feu après « War Machine » et du sang avant « God of Thunder », alors que Eric Singer délaisse sa batterie pour un magnifique piano à queue sur « Beth » lors du rappel. Pas de tyrolienne de la part de Paul Stanley au dessus du pit qu'il proposait sur « Love Gun ». Ces nombreux effets n’empêchent cependant pas KISS d'essayer de gagner du temps en parlant beaucoup, beaucoup même un peu trop. Cependant en tout début de set, les papis du Hard ont très vite embarqué la foule l'invitant à chanter l'hymne national. Moment étonnant et magistral.
Belle et bonne retraite méritée Messieurs ; 50 ans de bon et loyaux services au royaume de la musique.
NB : Pas convaincue qu'il n'y ait pas eu quelques bandes son...
⦁ War Machine (Gene breathes fire)
⦁ Heaven's on Fire
⦁ I Love It Loud
⦁ Say Yeah
⦁ Cold Gin
⦁ Guitar Solo (Tommy Thayer)
⦁ Lick It Up (with "Won't Get Fooled Again"… more )
⦁ Makin' Love
⦁ Calling Dr. Love (with extended jam by Paul and Tommy)
⦁ Psycho Circus
⦁ Drum Solo
⦁ 100,000 Years (Partial)
⦁ Bass Solo
⦁ God of Thunder (With spitting blood by Gene)
⦁ Love Gun
⦁ Black Diamond
⦁ Encore:
⦁ Beth (Eric Singer on Piano)
⦁ I Was Made for Lovin' You
⦁ Rock and Roll All Nite
NB: cette dernière vidéo est partielle sur le titre Rock and Roll All Nite car après avoir pu éviter nombre de slameurs au dessus de notre tête, une masse de 80kg a eu raison du combat... Dommage mais il s'agit d'une immersion pour vous aussi avec ses avantages et ses inconvénients.
PARKWAY DRIVE(MS2 - 01h00-02h10)
On est loin des rencontres sur le sable chaud australien de Byron Bay, grattant la 6 cordes acoustique tout en dégustant du citron caviar pour se rafraîchir. Il a fait chaud sur scène et tout aussi chaud dans le crowd avec le meneur survolté Winston McCall de Parkway Drive . Une heure du matin, des kilomètres dans les pattes et pourtant j'avais vraiment envie de découvrir ce groupe venu d'Australie. L'entrée en scène s'est faite dans une pénombre intrigante avec une dizaine de silhouettes vêtues d'une cape noire et tenant chacune une torche, une ambiance mystérieuse qui s'éclipse rapidement avec l'arrivée du frontman, embrasant d'un seul tour de manivelle la foule restée nombreuse malgré l'heure tardive; Parkway Drive était attendu et indéniablement très attendu. Un parterre de Mainstage 2 insuffisant pour rassembler les fans de la formation. Découverte, surprise et surtout envoûtement ont été pour moi les maîtres-mots de ce moment exceptionnel. En résumé, un show de Metalcore travaillé et recherché, nuancé sur certaines plages (musicales) plus calmes faisant intervenir avec subtilité et pertinence des violons et la guitare acoustique, et n'hésitant pas à descendre au milieu de la foule pendant « Idols and Anchors », avant de revenir sur scène, pantalon légèrement déchiré, en se faisant porter pour enchainer sur Shadow Boxing en compagnie de deux violons et d'une contre-basse. Petite transition avec Darker Still accompagné à la guitare acoustique et les torches des téléphones allumés. Malgré l’heure tardive, Parkway Drive a su plus embraser le Hellfest avec un set puissant et savamment orchestré, un véritable rouleau compresseur. Si Wilson nous a répété des "Merci beaucoup Hellfest", on lui crie "Merci beaucoup Winston pour cette extraordinaire prestation".
INCONTESTABLEMENT MON GROS COUP DE COEUR!!!
NB : la musique est une histoire de famille chez les McCall, le frère cadet est le chanteur du groupe de Punk Hardcore 50 Lions.
Luke « Pig » Kilpatrick aux choeurs et guitare rythmique
Ben « Gaz » Gordon batterie
Jia « Pie » O'Connor choeurs et basse
⦁ Glitch( Winston McCall embarque son public dès les premières secondes, public qui n'attendait qu'un petit geste pour adhérer à cette féerie de Metalcore Mélodique. Une tuerie musicale)
⦁ Prey lance flamme
⦁ The Void
⦁ Soul Bleach
⦁ Vice Grip
⦁ Dedicated titre sur lequel Winston Mc Call remplacé les paroles originelles "twelve years I've fought for this" par Twenty years..." extrait de l'album IRE de 2015 qui avait propulsé la formation au sommet d'une notoriété certaine.
⦁ Idols and Anchors
⦁ Shadow Boxing (Violin intro)
⦁ Darker Still guitare acoustic
⦁ Bottom Feeder avec un final batterie qui décoiffe sa m***
⦁ Encore:
⦁ Crushed (Violin Solo before the song started)
⦁ Wild Eyes
Groupe : BlackBeard Album : New Horizon (08/10/2021 - M&O Music)
Genre : Rock / Stoner / Alternatif / Groove / Metal / Progressif / Punk / Electro
Origine : Alpes françaises ( Annemasse, 74)
par Dam'Aël
Attention, le retour de Barbe Noire s'annonce en grande pompe, chaussé de ses bottes de sept lieues sur un nouvel horizon ! Après avoir ouvert pour Jinjer en décembre 2019 à Annemasse, il continue son périple et n'hésite pas à gravir les montagnes françaises du Metal très diversifié. On aime les changements de paysage chez ce quartette : la voie du Stoner, le chemin du Progressif, la route du Metal, la piste de l'Electro, l'itinéraire du Groove, le sentier du Punk, toute randonnée sonore est explorée pour créer le paysage du Metal alternatif blackbeardien.
LE GROUPE ET SON ANTERIORITE:
BlackBeard est actif depuis le 26 mai 2018 et se forme grâce à l'association des 3 J et du A. Non il ne s'agit pas d'une devinette, encore que. Voici pourquoi : Jérémie Vailloud à la guitare et au chant (Zval), Julien Doucin à la guitare et au chant (Ex-Deer Blood / Ex-Red Mourning), Jeremy "Ziggy" Bochart à la basse (Ex Krawl) et Antoine Marmoux derrière la batterie (Ex-Victori4). Imaginez si Antoine s'était appelé Jason ( non pas Bittner...), on aurait eu le groupe des 4 J, genre la semaine des 4 jeudis. Difficile d'avancer à grands pas dans ces conditions. Bon sortons de ce n'importe quoi, je vous l'accorde. Tout a commencé sur l'initiative des deux guitaristes vocalistes et amis. Bien évidemment le duo ne se suffit pas et c'est Ziggy qui les rejoint suivi d' Antoine. Si la formation est récente, il n'en découle pas moins une certaine expérience pour chacun d'entre eux ; et je vous garantis que nous allons pouvoir le confirmer en écoutant leurs compositions. Je suppose que le nom du groupe n'est pas lié à l'histoire de ce pirate anglais Edward Teach alias Blackbeard né en 1680 et mort le 22 novembre 1718, qui a opéré dans les Antilles et sur la côte Est des colonnies britaniques en Amérique, mais plus sans doute au fait de la présence de leurs deux frontmen barbus et étonnamment très ressemblants, genre Dupont et Dupond.
Sept mois après, la formation décide de se faire entendre avec une première vidéo officielle "Silence, Please", dont une animation vidéo sera relayée le 2 septembre 2020. Ouvrons donc nos oreilles et surtout évitons de trop la ramener ! S'en suivront une vidéo live "Unknown" enregistrée lors de leur premier concert à La Microbrasserie (AMANCY) le 30/08/18, postée le 07 septembre suivant, puis "The Rope" en mai 2019". C'est le 1er septembre 2019 que la formation dévoile son tout premier EP 6 titres de 25'47 pour être précise, EP #1, disponible en Vinyle, Cd et sur les plateformes de téléchargement, en rouge et noir.
Il faut dire que Julien et Jérémie avaient déjà, avant la version définitive de leur line-up, suffisamment de matériel pour coucher sur sillons et autres supports quelques compositions, impatientes de pouvoir prendre l'air au grand jour.
La musique de BlackBeard est fortement inspirée des années 90's, de celle de la côte ouest américaine, du Grunge de Seattle, du Postcore, du post Hardcore, du Proto Metal Indus... et sait donner un côté déshumanisé inquiétant, très sombre voire malsain. Une noirceur aux 101 "Touch" de noir obscur annemassien, largement relayée par les voix sombres, rageuses des deux frontmen. D'ailleurs, en live, nous découvrons deux schizophrènes surprenants qui se considèrent chacun comme le leader du power-trio. Un bicéphale Dupondt émergent sur la scène Metal savoyarde, ça promet!
Une nouvelle version, officielle, de "The Unknown" paraît en octobre 2019 sur les plateformes de téléchargement et une très belle première partie est proposée aux Alpins, celle de Jinjer au Château Rouge le 07 septembre de la même année à Annemasse. Un tremplin de taille, évidemment, pour ce groupe BlackBeard qui décide de continuer à dévaler les pistes de Savoie comme des fondus (elle est facile...) et essayer de s'attirer l'intérêt de quelqu'uns dont celui du label M&O Music. Jolie grimpette dans l'escalade de la formation qui s'adresse à ses fans en ces termes : "Nous sommes fiers de vous annoncer notre signature avec le label M&O Music et l'agence de promotion M&O Office qui s’occupent à présent de la promotion du groupe ainsi que la distribution en partenariat avec Season of Mist !" (https://www.facebook.com/BlackBeardMusic/)
L'ALBUM: NEW HORIZON
"NEW HORIZON" s'ouvre à nous tous, le 8 octobre prochain sur toutes les plateformes et dans les bacs. Il s'agit d'un huit pistes de 35'50 comprenant "Vultures", "Helpless", "Beautiful", "The Unknoun Part 2", "Addicted To", "Another Face", "Sorry" et le titre éponyme de fin de tracklist "New Horizon". Un véritable condensé de différentes influences qui joue la mélodie, la rage, l'énergie, la mélancolie et bien d'autres émotions. Si leur premier EP se voulait quelque peu "bordélique" (dixit le groupe lui-même), BlackBeard se veut plus structuré et canalise leur nouvelle galette vers un Progressif plus évident. Non pas dans la durée de ses titres car seule la piste 4 "The unknown Part II" dépasse les cinq minutes, mais plus dans la structure des morceaux. Mais attention, ne nous attendons pas à une prévisibilité : le quatuor retient les codes mais adore les renverser, et si l'alternance couplet/refrain est une référence musicale, BlackBeard l'accommode à la sauce savoyarde maison, avec nonobstant une véritable culture du refrain.
Ce qui est certain c'est que la rage s'exprime à temps plein dans cette galette parfaitement sonorisée par les voix - l'une éraillée, l'autre claire - de ses interprètes capables de chanter la variation sur une même tonalité. Duo ou duel, difficile à déterminer, en tous les cas les mélodies sont agréables à écouter, sans succomber à un certain lâcher-prise durant ces quelques trente-six minutes de Rock énervé, et même très énervé qui scande la fin du monde en musique.
A la version un peu plus canalisée mais au son dur et brut de décoffrage, la bande de rockeurs s'attelle à un autre processus de composition : si la musique suggérait les paroles sur la précédente production, c'est l'émotion de l'instant qui construit l'instrumental sur lequel viendront se lover des paroles pas toujours très langoureuses. On veut de l'émotion au pays de la neige, de la gnôle et du vin chaud. Et cela marche très bien car ces grands gaillards de BlackBeard baignent dans une telle fluidité instinctive musicale que tout s'enchaîne de façon évidente, même si une partie du travail est au préalable initiée par Julien, le dictateur en culotte courte de la formation. La machine de guerre qu'est Antoine vient se greffer pour une rythmique et un groove des plus catchy et la basse se livre au ronronnement jouissif en symphonie râleuse. SVP, reprenons nos esprits ! Ces bourlingueurs de son aime envoyer du bois et adorent causer des dégâts sonores à faire sauter les planches des scènes hexagonales. Oui, prévoyez les clous pour réparation. L'harmonique proviendra donc des voix justes parfaites, inspirées du Nu-Metal et de la New Wave parfois : duo ou duel, toujours pas la réponse mais c'est vachem*** bien foutu.
Tout comme les vautours, BlackBeard s'accorde, pour se mettre en place, un petit tour d'horizon relativement calme et serein, puis accélère sa course à en devenir beaucoup plus agressif, avec cette attaque soudaine des guitares, sauvages, lourdes et rageuses tout autant que le duo hurleur complice de ce "Vultures". La rythmique rugissante est suffisamment énervée pour nous attirer dans un groove fédérateur qui nous embarque sans réticence vers un headbanging instinctif et irrésistible... sans espoir d'y échapper.
"Helpless" s'introduit sur de l'électro teinté d'un alternatif qui s'aventure sur quelques ambiances orientales discrètes. L'excellente ligne de basse ronde et chaude s'oppose à la richesse des guitares plus agressives de part leurs aigus caustiques. Beauté, malgré tout ce râle colérique que nous assène le quatuor de la vallée verte.
"Beautiful" s'annonce en douceur sur cette troisième piste, aux notes de guitares acoustiques et une voix claire douce et chaude, sur des images reposantes tournées à Saint-Cast-le-Guildo pour illustrer le clip de ce titre diffusé le 25 décembre 2020. Mais très vite, les vocaux jouent l'alternance screams et chant clair qui s'articulent avec aisance sur le flow des paroles exprimées et sur les ambiances du morceau très alternatif où stoner, sludge et autre se mélangent allègrement. Une dualité vocale qui se pacse à merveille dans ce New Horizon, où l'inconnu reste encore d'actualité sur le devenir du monde vu par nos musiciens si dépités. "The Unknown Part II" est sans doute une suite à "The Unknown" plaqué sur le premier EP. Cette suite plonge l'auditeur dans une atmosphère presque planante, reposante mais vite troublée par une session guitares / basse acérée et agressive, faisant grimper les watts et les tensions associées jusqu'à l'épisode salvateur d'une guitare acoustique simple, tremplin d'une séquence hypnotique que Julien et Jérémie subliment par un chant mené en choeur sur une tonalité identique et dans une unicité vocale très bien interprétée. Addicts pourrions-nous devenir à cette musique multi-facette et à ces vocaux à géométrie variable, vocaux qui sur "Addicted to" pourraient craindre une fracture des cordes vocales tant la puissance prend place dans les starting-blocks d'une course effrénée de rage, de colère, de furie et surtout de souffrance et d'exaspération, le tout sur un instrumental qui se tient les coudes, dans une syntonie exemplaire. La sixième piste nous offre un "Another Face" au faciès rouge vif très énervé, tableau dressé par de grosses guitares qui envoient les scuds explosifs, une rafale de toms furibonde, une grosse caisse qui mitraille non stop. On note une très belle démonstration de batterie qui martèle avec précision et talent."Another Face" fait péter les watts du début jusqu'à la fin, dans une dynamique qui n'épuise aucunement mais qui serait, bien au contraire, très salvatrice pour notre corps et notre âme. C'est sur des sonorités plus doom que "Sorry" s'exprime. L'électro s'y invite, tranchant de façon incisive avec le reste de l'instrumental, lui offrant ainsi une sauvagerie maximale. La version video officielle est sortie le 11 septembre dernier. BlackBeard Music finit sa galette sur le titre éponyme "New Horizon" aux guitares plus colorées et mélodiques, une approche un peu plus pop sur lesquelles les voix claires, l'une en voix pleine et l'autre en voix de tête, traduisent l'espérance et l'ouverture sur un nouvel horizon. On entend même une basse chanter les choeurs derrière ce duo vocal magnifique.
"New Horizon est enregistré par Jérémie Vailloud et Julien Doucin à 122 Productions, par Jérôme Acquier et Clément Champigny au Studio 123. Le mastering est réalisé par Jérémie Vailloud.
NOTRE AVIS :
Cet album "New Horizon" est une excellente sortie en ce début d'automne. Difficile de lui coller une étiquette tant la fusion des genres est évidente ; le groupe se targue d'ailleurs de cette singularité. Chacun y taguera la couleur musicale qu'il sentira à l'écoute de ce huit pistes. Une chose est certaine est que nous avons affaire à une formation qui s'applique à composer avec originalité et précision. Leur musique est recherchée, travaillée, inspirée. Les voix sont, dans chacun de leur registre, en opposition ou en harmonie mais offrent tout au long de cet album des mélodies cohérentes et agréables à écouter malgré la rage et la colère exprimées. Un très bon compromis d'émotions, émotions qui oscillent sur le rhéostat de l'ire à intensité variable. Personnellement, j'ai pris énormément de plaisir à écouter et ré-écouter plusieurs fois cet album, avec parfois a contrario quelques difficultés à coucher les mots pour raconter leur musique. Nonobstant, il s'agit bien d'un Rock alternatif aux influences stoner tentaculaire, genre octopus à la barbe noire, au bon gros son à décoiffer les permanentes et à faire vire-volter les perruques et casquettes des auditeurs. Du groove, du peps, un véritable cocktail détonnant.
NOUS ALLONS PLUS LOIN CHEZ AHASVERUS :
BlackBeard Music faite partie du Label & Le Mouton qui est une association du genre collectif, regroupant trois groupes dans des styles différents, où l'idée est de mutualiser les compétences afin de créer différents projets. Le sens de cette initiative est de partager scènes, technique, clips, et autres... dans un but d'entraide ( les barbecues font aussi partie de ces objectifs!!!).
PETITE INDISCRETION :
il ne serait pas exclu que BlackBeard Music invite un guest sur une prochaine galette. Si on vous pose la question, vous pouvez suggérer : Lazareffmusic