S.U.P (metal), Octa (26/05/2023)

Le 28/05/2023

Un album unique à la hauteur de la réputation culte de son géniteur.


Par Ahasverus

Difficile de définir la musique de S.U.P tant elle est spéciale ! Mélange de Metal moderne, agressif, growlé, chanté, électro et darkwave (le groupe reprenait récemment Depeche Mode).
S.U.P, sur son site officiel, sous-titre son patronyme d'un « New wave Metal ». Pourquoi pas ? Il affine sa description : « Spherical Unit Provided est un groupe de death metal, de death-doom et de metal industriel français, originaire de Wallers, dans les hauts de France. »
Oui. Mais pas que...
Avec le temps, S.U.P, qui sort parfois ses albums sous le nom de Supuration, s'est imposé dans le paysage musical français, brillant parmi les piliers du Metal moderne, aux côtés de Gojira, de Loudblast, de Carcariass, de Psykup et de quelques autres. Des groupes qui ont en commun des singularités évidentes et une maestria suffisante pour porter l'étendard du Metal hexagonal au delà de ses frontières naturelles. 
Le fan attend avec délectation la prochaine sortie.
La voici : après « Dissymetry » (2019), S.U.P revient en 2023 avec un album d'une durée d'environ quarante-huit minutes : 

« Octa »

Sup octa
« Octa », c'est (bon sang mais c'est bien sûr !) le huitième album de S.U.P. Il s'agit évidemment d'un huit titres.
Le groupe invite l'auditeur à « une plongée dans l’esprit torturé d’un homme pris au piège de cette étrange machine OCTA qui le balade de rêves en cauchemars. » Ludovic Loez en a écrit les textes bruts, adaptés par l'Anglaise Siobhan Mc Carthy. Une traduction française est disponible sur la chaîne Youtube de S.U.P.
Pour l'artwork, les Nordistes ont fait appel à Matthieu Carton.
Grégoire Saint-Maxin assure à nouveau le mixage et le mastering.
Peut-être grâce à sa pochette jaune, ou par la place qu'il laisse au chant clair, « Octa » semble presque plus lumineux que son prédécesseur. Une lueur qui reste à la dimension d'une lucarne dans un univers carceral futuriste où les prisonniers sont connectés par le cerveau. Les huit titres de l'album correspondent à huit rêves de détenus.
Entêtant et admirable, l'opus évolue en tension permanente. Il reste oppressant jusqu'à l'orée de la new wave (« Not Icarus »).

A l'instar des meilleurs films d'horreur, il n'a pas besoin de déployer en permanence les gros moyens pour installer une atmosphère glaçante (« The Lights of Eden »). Il vous hypnotise (« Queen Quintessence ») avant de lacher ses déferlantes dissonantes et maléfiques (« Open Eye »).
Séduisant et malsain, aussi fort que « Dissymetry », plus étourdissant peut-être, et tout aussi inquiétant, « Octa » évite pourtant totalement l'écueil de la répétition et se place parmi les meilleurs albums de l'un des très grands du Metal français. Tout simplement un album unique à la hauteur de la réputation culte de son géniteur. 

Tracklist : 
01 – Pseudopodic Phantasm
02 – Not Icarus
03 – Atramentous sea
04 – The light of Eden
05 – Queen quintessence
06 – Open eye
07 – Hebdomath
08 – torment

Line-Up :

  • Ludovic Loez – chant, guitare, composition principale (depuis 1990)
  • Fabrice Loez – chœurs, guitare (depuis 1990)
  • Thierry Berger – batterie (depuis 1990)
  • Frédéric Fievez –basse (depuis 1999)

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