L'interview de Patrick Gestède (CHRYSIS)

Le 08/01/2019

CHRYSIS ? What CHRYSIS ?

HARD FRENCH METAL·MERCREDI 23 MAI 2018

Si vous vous demandez qui est Chrysis, l’excellent clip “We Are Nothing”, que nous diffusons en bas de cette page, devrait suffire à vous renseigner : Chrysis est un groupe de Metal à suivre ! La formation rémoise n’avait à ce jour jamais produit de LP. Ce sera bientôt chose faite : elle a commencé depuis le 9 mai 2018 l’enregistrement de son premier album. Chrysis est visiblement en grande forme : il ne fait pas son âge, et affiche une sacrée vitalité ! Malgré son planning chargé, nous sommes allés poser quelques questions à Patrick Gestède. Il a gentiment accepté de nous parler de son parcours, de l’histoire du groupe, et du futur album, “Never Say Never”.

CHRYSIS

Patrick, Qui est Chrysis ? Chrysis, c'est Dominique Melin à la guitare, Frédéric Neuville à la basse, René-Gabriel Guérard à la batterie, et votre serviteur Patrick Gestède au chant.

Pratiques-tu des instruments ? Je “gratouille” un peu la guitare, mais uniquement sous la douche, et c'est mieux ainsi pour tout le monde ! (Rires)

Premier album acheté ? Il me semble que c'était “Made in Japan”, de Deep Purple...

Quel a été l'élément déclencheur de ta vocation ? Les voix me parlent ! Enfant, même celle de Luis Mariano, que ma mère écoutait en boucle, me touchait. Quand à onze ans un militaire américain, ami de mes parents, a la bonne idée de m'offrir “Live in Europe” de Creedence Clearwater Revival, c'est en premier lieu la voix de John Fogerty qui m'interpelle et me plonge la tête la première dans le rock.

"The Butterfly Ball and the Grasshopper's Feast", de Roger Glover, (1974), est un concept-album où officient Glenn Hugues, David Coverdale, et Ronnie James Dio.

Quand j'écoute pour la première fois “Love is All” dans Butterfly Ball, je tombe à la renverse en entendant une telle qualité d'interprétation ! J'appelle ça de la théâtralisation vocale... Je venais de découvrir Ronnie James Dio. Il était alors évident que je ne pouvais qu'humblement essayer de faire le chanteur et rien d'autre ! Même quand je décrocherai un peu, (juste un peu), du Metal, à cause d'un certain manque de renouvellement, c'est encore et d'abord le sublime timbre de voix de Roy Khan de Kamelot qui me ramènera dans le droit chemin !

Chrysis a eu deux vies. Dans la première, vous créez le groupe en 1976, et vous décidez d'arrêter en 1985. Quel regard portes-tu sur cette période ? Tendre, amusé, indulgent... On avait cette naïveté juvénile qui nous rendait certains de pouvoir bouffer le monde ! Ambitieux, mais si jeunes... Les idées fourmillaient, mais étions-nous en mesure de tout mettre en oeuvre ? Là rien n'est moins sûr (sourire)... Le premier chapitre du groupe s'est paradoxalement refermé au moment où nous commencions à avoir les moyens de nos ambitions.

En 2009, vous relancez le Chrysis. A part le EP "Here We Are", quelle a été votre activité ? On a composé des titres et enregistré des démos, joué dans quelques endroits plus ou moins privés. Il faut dire que durant tout ce temps, chacun de nous a été confronté à des problèmes personnels et de santé qui ne nous ont pas facilité la tâche. Notre retour “grand public”, si je puis dire, s'est fait lors de la Convention Metal de Fismes, devant un beau parterre, et avec un excellent accueil du public. Au passage, merci à nos potes de Gang et à leur organisation qui font un boulot formidable ! Depuis, un double changement de line-up basse-batterie a encore retardé certaines échéances. Sans jouer les “Cosette”, on peut dire qu'on n’a pas été gâtés par les événements...

Qu'as tu fait entre 1985 et 2009 ? Durant cette longue trêve, j'ai eu ma vie... Avec ses chemins de traverse, ses bons et ses mauvais côtés, comme beaucoup... Je suis devenu plus spectateur qu'acteur de la musique. Mais je ne suis pas certain que cela intéresse grand monde, alors je n'épiloguerai pas.

Patrick Gestède

Quel est ton regard sur la scène Metal française actuelle par rapport à celle des années 80 ? Je vais te faire une confidence, je n'en sais trop rien (Rires) ! Musicalement, je ne raisonne pas en terme de “territoire”, alors je ne m'oblige pas à jeter une oreille particulière sur le Metal français. De ce que je peux en entendre, je trouve que rien n'a foncièrement changé. Aujourd'hui, comme avant, les bons groupes existent, mais ils ont toujours un mal de chien à se faire entendre des grands médias et rares sont ceux qui parviennent à dépasser l'audience hexagonale confidentielle. La faute à qui, à quoi ? Le sujet pourrait nous emmener très loin... En même temps, si c'est pour voir Gojira passer chez Ruquier, c'est peut-être pas plus mal de rester entre nous... (Sourire) Comment se passe l'élaboration des compositions chez Chrysis ? Généralement ça part d’une idée de riff venant du guitariste, ou d'une mélodie de chant, (ou de riff), de ma part. Poser une mélodie sur une rythmique de guitare, ou l'inverse, nous vient assez facilement. Nous sommes complémentaires, et on joue ensemble depuis si longtemps que nos violons s'accordent rapidement ! Ensuite, on brode tous ensemble autour de ce point d'ancrage.

Patrick Gestède et Dominique Melin

Malgré votre longue carrière, vous commencez seulement l'enregistrement de votre premier LP, "Never Say Never". A quoi ressemblera cet album ? Nous le voulons catchy et punchy ! Les mélodies prendront toujours une place prépondérante, mais nous voulions y apporter une pêche bien supérieure à ce qu'on entend en démos ! Pour ce faire, il nous fallait une section rythmique beaucoup plus rentre-dedans. Avec un bassiste plus musclé que le précédent, et l'arrivée d'un batteur "ébouriffant", c'est enfin chose possible, on tire cette fois tous dans le même sens ! Comme d'habitude, on a voulu éviter la répétitivité, et s'il y a une prédominance de ce que j'appelle du “Metal classique” (je n'aime pas trop le terme Metal 80’s), certains titres peuvent flirter avec le Power (“We are nothing”), le Hard-rock (“Everything I need”), voire le Rock sudiste (“Not a day to die”) .

 

Un titre du répertoire Rock qui pourrait être ta devise ? “It's Only Rock’N Roll”, des Stones, pour son titre. “We're Not Gonna Take It”, de Twisted Sisters, en guise d'hymne.

Patrick Gestède

Merci à Patrick Gestède, pour son accueil et sa disponibilité.