Fondé en 2009, Delorean's Rockband est un groupe de Heavy Rock résolument orienté vers les 80’s. Décidé à embarquer un maximum de monde dans sa machine métallique à remonter le temps, ce quintette possède une fanbase si motivée qu’elle lui a permis de dépasser le budget escompté pour l’enregistrement de “Just Rock” (2018), son premier EP. Cerise sur le gâteau : Delorean’s a sorti en avril 2018 un clip jubilatoire réalisé par Alexandre Moyse - Réalisation. Le bolide parisien semble donc décidé à enclencher la vitesse supérieure nécessaire au voyage temporel, mais vers quel avenir nous conduit-il ? On se devait de poser la question à Emmy et Pépito, respectivement chanteuse et guitariste de la drôle de machine.
HFM : Delorean's, c'est une référence à “Retour vers le Futur” ?
Pépito : Tout a fait ! On est des grands fans de la trilogie, l'idée du nom m'est venue pendant un banal trajet de bus, ça traduisait bien ce qu'on cherche avec le groupe : embarquer le public pour un voyage dans le temps avec nos chansons et une nostalgie des 80's. L'univers de la saga est carrément cool, et la DeLorean est le symbole par excellence de la machine à remonter le temps, donc on a voté pour !
HFM : Comment est né le groupe ?
Delorean’s : Pour ça il faut remonter au lycée ! A l’époque, Bacchus et Vall avaient un groupe nommé “Apple Wine”, avec un chanteur qui faisait du “yaourt”. Ce groupe a fini par splitter en 2009. C'est là que Pépito les a rejoints pour un nouveau projet hard-rock, accompagné d'un pianiste qui jouait avec lui dans un cover-band à l'époque. Après quelques années de galères et de changements de line-up, on a fini par recruter Paul et Emmy fin 2012, par annonce, pour obtenir le line-up définitif et actuel.
HFM : Pépito met des supers solos de guitare partout dans l'EP. Quelles sont ses influences en la matière ?

Vall, par Alain Boucly.
Delorean’s : Dans le line-up actuel, les deux guitares se partagent la lead. Il y a donc des solos de Vall et de Pépito ! Sur les chansons choisies pour l'EP, Vall fait la majorité des solos. Pépito a posé la deuxième partie du solo d'All Night Long et le solo au milieu de Just Rock, juste après le break “Retour Vers le Futur”. Si on écoute attentivement, on reconnaît assez bien les deux styles. Pépito a des influences plutôt “shred” : Paul Gilbert, Steve Vai, Kirk Hammett, Steve Morse, Zakk Wylde et des groupes comme Whitesnake, Scorpions, Mötley Crüe, Steelheart, Mr Big, Van Halen, Autograph... Vall est sur un style plus Rock’N Roll, avec des influences comme Slash, Mark Knopfler, Joe Perry (et donc les Guns, Aerosmith, etc).
HFM : Quel est le premier album que vous ayez acheté ?
Emmy : Ex aequo les Spice Girls et Michael Jackson, “Blood on the dancefloor”...
Pépito : Si je me souviens bien, ça devait être “Meteora”, de Linkin Park. Rien à voir avec ce qu'on fait, mais un ça reste un album culte de mes années collège !
"Cet EP, c'est un peu un test et un tremplin
avant de rentrer dans le dur pour l'album,
donc les prochains mois vont être décisifs !"
Pepito
HFM : Comment élaborez-vous les compositions ?

Pépito, par Alain Boucly.
Pépito : En général les compos partent de chez moi. En bossant, je fini par tomber sur un riff, que je vais travailler, et petit à petit je vais broder un morceau autour. Je maquette tout ça dans mon home-studio et je partage avec le reste du groupe. Parfois je vais envoyer un seul morceau, parfois une fournée de quatre ou cinq, selon l'inspiration ! Si un morceau fait l'unanimité, on le bosse à la répète suivante, puis on lui apporte des modifications si nécessaire. Bacchus va retravailler les parties batterie, et Emmy va écrire les paroles et trouver la mélodie en parallèle. A l'exception d'Island of Desire, qui part d'un riff de Vall et de Burning Bright, présente sur l'EP, qui vient d'Emmy, je suis le principal compositeur du groupe.
HFM : Emmy, tu es également comédienne, et tu étais à l'affiche de deux pièces de théâtre en juin à Paris. Est-ce que cette expérience t'a aidée pour le clip "Night by Night", et d'une manière générale le fait qu'Emmeline soit comédienne profite-t-il à Emmy, la frontwoman de Delorean's ?

Emmeline Naert était récemment à l'affiche de "Pieds Nus dans le Parc" au théâtre Le Guichet Montparnasse.
Emmy : Bien-sûr, le fait d'être comédienne est un véritable atout en tant que "frontgirl". Étant habituée des tournages, j'étais d'office à l'aise devant la caméra et j’ai proposé pas mal d'idées de mise en scène. En live, j'ai pu créer un véritable personnage scénique qui porte les musiciens. Il faut savoir s'imposer face à ces quatre colosses plein de testostérone ! Autant dans le Glam Rock les mecs se “féminisent” (Vall qui met autant de temps que moi à se préparer avant un concert et qui m'emprunte de l'eye liner !), autant j'ai dû me faire pousser des c****** pour pouvoir créer ma place et la rendre indispensable. L'identité de notre groupe est là. La cohésion sur scène, l'équilibre, je les porte, je les encourage, je les soutiens, je les mets tous en lumière, et le fait que je sois comédienne renforce notre différence : je sais être complice du public, je suis toujours à improviser des blagues, et souvent, après avoir joué, on me demande : “Vous faites du théâtre, non ?”

Emmy, par Alain Boucly.
HFM : Emmy, tu chantais dans une vidéo “Somebody to Love”, de Queen, dans un registre qui m'a semblé plus bas que celui que tu utilises dans Delorean's. Est-ce un territoire vocal que tu as envie d'explorer ?
Emmy : Tout à fait, il y a toujours à apprendre et à élargir sa tessiture. Pour l'audition de "We Will Rock You" j'ai travaillé uniquement Queen pendant un mois. La tessiture de Mercury pour une femme est parfois basse, mais ça m'a permis de gagner et solidifier les graves et les techniques puissantes de mixte et de “belt” très souvent utilisée en Hard-Rock. Et l'enregistrement de l'EP, quelque mois plus tôt, m'a beaucoup fait progresser et asseoir la technique, ce qui m'a permis d'en arriver là. Ça profitera certainement au groupe sur les prochaines compos !
HFM : Votre devise est “Where we're going we don't need roads”. Mais vous allez où exactement, et est-ce qu'on peut venir avec vous ?
Delorean’s : Ha ha ! Justement, on ne sait pas où on va ! On se laisse porter où le vent nous mène et nous verrons... Le plus loin possible et avec le plus de monde possible ! On sait que percer dans la musique, et encore plus dans le milieu Hard-Rock, et d'avantage en France, est très difficile. Mais ça ne va pas nous empêcher de faire ce qu'on aime, et de faire des concerts ! On a mis du temps à enregistrer notre premier EP. La plupart des groupes l'enregistrent au bout d'un an, on a mit presque cinq ans ! On a voulu peaufiner au maximum nos morceaux et être sûrs de ceux qui allaient figurer sur le CD. Cet EP, c'est une première étape vers les choses sérieuses. On aspire tous à vivre de notre passion, et on va pousser le projet jusqu'au bout ! On espère qu'il nous ouvrira les portes de festivals pour nous propulser plus haut , et pour ça on a besoin de vous ! Et vous êtes tous les bienvenus à bord de la Delorean !
HFM : Quel album écoutez-vous en ce moment ?
Emmy : Je suis très fan de la chanteuse LP, qui a vraiment une voix atypique ! Avec elle, j'apprends et j’explore de nouvelles étendues ! Pépito : En ce moment je suis en pleine exploration “post-Hellfest” (Rires), donc ça part dans tous les sens ! À l'heure actuelle je suis focus sur In This Moment, et leur album “Blood” me plaît pas mal. Depuis sa sortie je ponce aussi le dernier d'Avatar, “Avatar Country”. Mais s’il y en a bien deux qui ne me quittent jamais, c'est “Steelheart” et “Tangled in Reins”, de Steelheart, la référence 80's pour moi !
HFM : Votre appel au financement participatif pour l'EP “Just Rock”, sorti en avril 2018, a atteint 117 % du budget nécessaire. Vous attendiez-vous à un tel succès ? Et du coup, la conception d'un LP est-elle à l'étude ?

DELOREAN'S - Just Rock (avril 2018)
Pépito : Sincèrement j'étais assez sceptique sur ce financement, là où les autres étaient plus confiants, mais atteindre les 117% c'était inespéré ! On a une base de fans assez intéressante, certains attendaient un CD depuis longtemps, mais la conversion n'est pas si simple pour tous. On a beaucoup communiqué et poussé l'info pour que ce soit visible, et ça a payé ! On pense effectivement déjà à un album, on a les chansons pour depuis quelques temps, mais on veut d'abord voir où cet EP nous mène, et les prochains mois vont nous aider à le financer. Cet EP, c'est un peu un test et un tremplin avant de rentrer dans le dur pour l'album, donc les prochains mois vont être décisifs !
Emmy : Je suis tellement reconnaissante de tout le soutien que nous avons pu recevoir ! Obtenir plus que notre objectif, je ne m'y attendais pas ! Mais ceux qui nous suivent savent combien cet EP a été un véritable parcours du combattant semé d'embûches depuis l'enregistrement de la première maquette en 2013. Quand la machine s'est officiellement lancée, ils ont répondu présents et j'en suis très touchée.
HFM : On vous revoit quand sur scène ?
Delorean’s : Nous sommes en démarchage pour de nouvelles dates, à suivre à la rentrée...
HFM : A qui doit-on "vider les truites" qui conclut l'album ?
Emmy : “Vider les truites” est un délire à l'enregistrement où on déconnait beaucoup avec l'ingé son Marius Beirieu, qui est un grand ami. Je ne sais plus de quel contexte c'est sorti, en tout cas à la fin de la prise je me suis amusée à dire ça avec le beau son du micro et... ça enregistrait encore. Ils ont tous décidé de le garder pour conclure en beauté “Psycho Trouble”. Je dois dire que cette phrase est assez cohérente avec ce morceau ! Un petit hommage à Valérie Lemercier dans le sketch de Les Nuls “L'école du fan”.

DELOREAN'S, par Alain Boucly.
Merci à Delorean’s pour son accueil. Quelques liens : https://www.facebook.com/deloreansfr/ https://deloreansrockband.wixsite.com/official https://deloreansrockband.bandcamp.com/releases Merci à Alain Boucly pour ses jolies photos. Alain Boucly Rock Live Photos : https://www.facebook.com/rocklivephotos/