Le groupe Blooming Discord est né à Marseille mi-2014. Il propose des compositions alambiquées et originales, soignant également son aspect visuel. Il a d'ailleurs été distingué par le festival Emergenza de la cité phocéenne, où il remportait en 2016 le prix du meilleur show et celui du meilleur guitariste.
Le quintette prépare actuellement son premier EP, "Brambles and Bones". A l'écoute de "Burn It" un clip autoproduit, on comprend rapidement qu'on peut miser sans grand risque sur l'avenir de cette ambitieuse formation : sens de la compo, visuel, personnalité, talent, Blooming Discord est un groupe de Heavy Metal original qui a tous les atouts pour impacter durablement les esprits métalliques.
Nous nous sommes entretenus avec Kage, son chanteur, alors que le groupe revenait de sa tournée printanière.
Bonjour Kage, comment s'est passée la tournée ?
C’était notre première tournée, une expérience riche en enseignements et positive sur plusieurs plans : cela nous a permis d’engranger beaucoup d’expérience en peu de temps, de nous tester au niveau technique et logistique, de la gestion des imprévus et de l’endurance, puisque nous n’avions encore jamais enchaîné quatre soirs de suite.
Tourner entre les deux semaines de pont de début mai nous a un peu desservi au niveau de l’affluence, mais nous avons tout de même fait de belles rencontres, de belles soirées, nous avions prévu un budget légèrement déficitaire... Au final et avant tout, c’est une belle aventure que nous avons partagée avec nos amis d’Ormyst (Metal Symphonique, Marseille) et qui restera mémorable pour nous !
Ta voix te permet d'aller du chant clair au chant saturé. Quel est ton parcours musical ?
En chant comme dans d’autres domaines, j’ai toujours opté pour la polyvalence plutôt que la spécialisation. C’est le credo de Blooming Discord : proposer un mélange d’harmonie et de puissance qui ne s’enferme pas dans un genre ou dans un son catégorisé.
Mon parcours musical est relativement « léger », au sens où j’ai beaucoup à apprendre encore : deux ans de piano et solfège entre 10 et 12 ans, puis les rudiments de chant/guitare/basse/batterie en autodidacte sur des compos grunge avec un groupe entre 14 et 18 ans. Entre 18 et 23 ans j’ai principalement fait du chant/guitare en acoustique chez moi, et à 23 ans en arrivant à Marseille, je me suis remis sérieusement à la musique en proposant la seule « compétence » que j’estimais avoir à niveau ambitieux : le chant.
Au bout d’un an avec ce qui est devenu Blooming Discord, j’ai réalisé lors des premières prises son que sans cours de chant j’étais limité, imprécis et que je me fatiguais la voix. Alors j’ai dû ravaler mon ego et me mettre au boulot, en reprenant les bases de technique vocale avec une prof de chant classique/jazz/rock. C’est grâce au travail effectué avec elle pendant un an et demi, et au coaching de maître de Tom Tiberi (Freaky Dog Studio), que j’ai pu enregistrer « Burn It », dont nous sommes très contents.
Je viens de commencer les cours avec Pierre Rodriguez, connu pour son travail sur l’interprétation et la technique vocale notamment Metal, afin d’aller plus loin et d’élargir ma palette vocale pour servir les ambitions du groupe.
Photo Serge Miclo Art
J'imagine tu écoutes du Metal depuis un moment. Quel est le premier album que tu as acheté ?
J’ai toujours écouté de tout, et je conserve d’ailleurs un équilibre entre Rock et Metal (chacun dans leur grande variété de styles respectifs). La balance penchait plutôt vers le rock jusqu’à mes 23 ans, où le Metal a pris le dessus.
Si je me souviens bien, les premiers albums « Metal » que j’ai eus entre les mains furent « Hybrid Theory » et « Meteora » de Linkin Park, « The Golden Age of Grotesque » de Marilyn Manson, « Take A Look In The Mirror » de Korn, « Volume 3 : The Subliminal Verses » de Slipknot, « Toxicity » et « Steal this Album! » de System Of A Down.
Vous êtes tous les cinq très différents, mais chacun d'entre vous semble très investi dans Blooming Discord et contribue à sa personnalité. Comment vous êtes-vous rencontrés ?
En effet, nous fonctionnons de manière très horizontale : cela implique beaucoup de coordination et de compromis, et donc sans doute pas une rapidité d’exécution optimale, mais il nous est précieux que chacun apporte sa pierre à l’édifice et le groupe en ressort plus riche en idées. Et c’est d’autant plus gratifiant lorsqu’on arrive collectivement à un résultat qui nous plaît à chacun !
Forge (batterie) et Gold (guitare rythmique/violon) sont amis d’enfance et ont rencontré Scavenger (basse/claviers) et Scrook (guitare solo), eux-mêmes amis d’adolescence, aux environs de la vingtaine. En arrivant à Marseille en 2014, j’ai passé une annonce sur « Easyzic ». Scrook m’a contacté pour une audition lors de laquelle j’ai été testé sur « Afterlife », d’Avenged Sevenfold, puis en improvisation sur les trois ou quatre idées de compos qu’ils avaient. L’esprit, l’énergie et l’ambiance m’ont plu donc je suis resté, mais c’est bien six mois plus tard qu’on a commencé à se dire « et si on s’y mettait sérieusement ? »
Le concept de votre premier album a germé dans la tête de votre batteur, et c'est autour de l'histoire qu'il avait imaginée que tu t'es attelé à l'écriture des textes. Comment procédez-vous pour l'élaboration des chansons ? Avoir un bassiste qui compose au piano et un guitariste qui vient du violon a t'il influé sur le processus de composition ?
Pour ce premier album, dont l’histoire vient en effet tout droit des tréfonds du cerveau de notre Forge, les squelettes bruts des compositions sont venus du guitariste soliste et du bassiste (au piano effectivement, ce qui joue un rôle majeur dans la diversité des ambiances que vous pourrez découvrir dans Brambles and Bones). Le guitariste rythmique, qui vient du violon et possède donc une solide formation classique, intervient comme arrangeur principal et structure les idées, tandis que le batteur et moi-même intervenons plutôt sur nos parties respectives ainsi que sur des détails de composition ici et là sur les morceaux.
Chacun trouve sa place dans ce qu’il apporte naturellement au collectif, et en cela nos influences variées nous permettent de donner des touches originales à notre musique.
Photo Alexis Pera
Quand "Brambles and Bones", votre premier EP, sera-t-il disponible, et où pourra-t-on le trouver ?
« Brambles and Bones » aurait déjà dû sortir, mais nous avons eu quelques soucis à la fabrication, ce qui a entraîné du retard. La date de sortie officielle n’est pas encore rendue publique, mais si tout va bien ce sera pour juin !
L’EP sera disponible sur la plupart des plateformes d’écoute et de téléchargement (iTunes, Spotify…), ainsi qu’en physique, soit directement via notre page Facebook pour livraison, soit à nos concerts. Peut-être également dans certains commerces type « Sabre Tooth » à La Plaine (Marseille).
Qu'y aura-t'il sur ce EP ?
Cet EP est le prélude à notre premier album. On y retrouve « Burn It » en version longue, ainsi que quatre titres qui donnent un bon aperçu des différentes teintes de notre univers, tantôt résolument heavy metal, tantôt théâtral-orchestral, tantôt onirique.
Le tout dans un beau boîtier au livret travaillé et pensé par notre graphiste Alexis Pera en accord avec l’ambiance de l’histoire contée par ces premières chansons.
Vous jouerez le 6 juillet à La Destrousse, près d'Aubagne. D'autres dates en vue ?
Nous jouons en effet le 6 juillet à La Destrousse avec Ormyst, nos compères de tournée. Pour le moment nous n’avons pas d’autres dates confirmées en vue, bien qu’un certain nombre soit en cours de négociation. Cela dit, nous nous laissons le temps cet été de terminer la composition de l’album avant de repartir en studio, de préparer une résidence scénique afin de mettre en place un show solide, et de travailler du mieux possible pour être prêts à affronter le tournant 2018/2019 que nous voulons ambitieux.
Photo Serge Miclo Art
Merci, Kage, pour ta disponibilité, et à bientôt pour le show !