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ORCHESTRAL METAL
Exanimis : Le maître des marionnettes (interview)
Le 16/02/2021
Exanimis. Formation du grand-est qui doit autant à la scène death et au prog' qu'aux musiques de films.
En attendant de découvrir "Marionnettiste", un premier album très ambitieux qui sortira en mars 2021, nous vous proposons de faire un peu mieux connaissance avec ses géniteurs, Alexandre Dervieux (chant, guitare), Julien Marzano (Guitare) et Julien Prost (Basse), au travers de cette interview.
"Nous souhaitons que les gens nous découvrent avec le concept le plus abouti possible, et laisser derrière nous un album qu'on pourra ré-écouter dans quelques années et en être toujours fiers."
Bonjour Exanimis. Ce nom vient du latin. Qu'est-ce qui vous a intéressé dans sa représentation ?
Alexandre (chant / guitare) : Bonjour Ahasverus et merci de nous consacrer cette petite interview ! Notre nom vient en effet du latin et signifie littéralement "sans vie"... Le but était de trouver un nom qui incarne l'idée d'un être dépourvu de vie ou d'âme, comme peuvent l'être les marionnettes (ce qui rejoint le concept de l'album) et comme le sont les personnages que nous incarnons dans notre premier clip ainsi que lors de nos futurs concerts.
Julien P (Basse) : Je dirais, globalement, les fans de musiques extrêmes, musiques de films et jeux vidéos. Mais il ne faut pas oublier que nous venons du prog et c'est quelque chose qui, je pense, se ressent aussi dans notre musique.
"Notre influence cinématographique vient des films avec lesquels nous avons grandi."
Julien P : Sincèrement je ne pense pas, en ce qui me concerne tout du moins. Dans le cursus que nous avons suivi il était surtout question de musiques actuelles ; la musique de film au sens où on l'entend n'y était pas enseignée, ce qui ne nous a pas empêché d'étudier les partitions de compositeurs célèbres comme Elfman ou Shore, qui sont des sources d'inspiration quasiment illimitées. Mes influences dans ce domaine viennent surtout des films, dessins animés et jeux vidéos qui m'ont énormément marqué.
Julien M (Guitare) : La MAI nous a surtout apporté les clés pour comprendre l'harmonie et nous a inculqué une rigueur technique pour composer et jouer notre musique.
Les compositions sont d'une grande richesse, j'ai d'ailleurs imaginé qu'elles étaient le fruit d'un travail collectif et que leur squelette s'était étoffé avec le temps. Pouvez-vous revenir sur votre processus de création ?
"Les morceaux s'enchaînent comme une série de visions cauchemardesques."
Un mot justement sur le concept de l'album et sur votre état d'esprit lors de son écriture ?
Le sablier de "Cogs, Gears & Clockworks" a tourné aussi pour vous : "Marionnettiste" représente cinq ans de votre vie !
Alexandre : Et oui, déjà... C'était sûrement le temps nécessaire pour trouver la ligne directrice du groupe et recruter/rencontrer toutes les personnes qui ont contribué au projet !
Julien P : Cinq ans déjà... J'ai l'impression que c'était hier. Le fait est que trouver le bon équilibre et les bonnes personnes ne fut pas un long fleuve tranquille. Il y a eu quelques périodes d'intenses réflexions, ce qui n'a rien arrangé ! (Rires) Aujourd'hui nous avons trouvé notre vitesse de croisière et nous sommes très motivés.
"Sur des projets passés il y avait toujours un inconfort à l'écoute de l'album qui m'obligeait à justifier les imperfections comme «alors oui, mais tu verras le mix n'est pas dingue» ou «oui mais on a du faire vite...». Il était absolument hors de question de réitérer cette erreur avec Exanimis."
L'artwork et les illustrations du livret sont de Loïc Muzy. Quelles orientations lui avez-vous donné ?
Julien P : Honnêtement pas grand chose, nous lui avons juste fait écouter l'album avec une petite liste de mots clefs pour chaque titre et...c'est tout. Ensuite chaque illustration a été un one shot qui était en parfaite adéquation avec les thématiques des morceaux. Très sincèrement je ne pense pas que d'autres illustrations auraient pu fonctionner aussi bien. On le remercie mille fois pour le travail accompli.
Alexandre : Etant plus qu'à l'aise dans le domaine de l'horrifique et du surnaturel, il nous a soumis l'idée de lui donner juste des mots clés pour chaque morceau à illustrer, son imagination faisant le reste !
Vingt mille euros c'est un budget extrêmement ambitieux pour un premier opus. Il était impératif de ne renoncer à rien ?
Julien M : C'est exact ! Nous n'avons fait aucun compromis sur la qualité du mixage et du mastering, ni pour les photos, les costumes ou notre premier clip... Même si toutes ces dépenses ont été réparties sur des années, cela représente un sacré coût... Nous souhaitons que les gens nous découvrent avec le concept le plus abouti possible, et laisser derrière nous un album qu'on pourra ré-écouter dans quelques années et en être toujours fiers.
Julien P : Sur des projets passés il y avait toujours un inconfort à l'écoute de l'album qui m'obligeait à justifier les imperfections comme "alors oui, mais tu verras le mix n'est pas dingue" ou "oui mais on a du faire vite...". Il était absolument hors de question de réitérer cette erreur avec Exanimis. Ce que je voulais avec ce projet c'était pouvoir faire écouter un album abouti dont je serais fier sans devoir lire la déclaration des droits de l'Homme avant ! (Rires) C'est pour cela que rien n'a été laissé au hasard.

"Dans nos lives nous voulons aussi intégrer une certaine mise en scène inspirée du théâtre."
Julien M : Alors déjà, nous, avec nos costumes et nos masques sur scène, on s'attend à avoir très chaud ! (Rires)
Julien P : L'idée derrière ça est que nous voulons que les personnes qui viendront nous voir sur scène, n'assistent pas simplement à un concert mais à un vrai spectacle. Dans nos lives nous voulons aussi intégrer une certaine mise en scène inspirée du théâtre.

Merci à vous et à bientôt.
Back to the roots : SEYMINHOL II, Northern Recital (2002) - L'album, son accueil, sa place
Le 10/02/2021
Dans une première partie d'interview, Seyminhol nous expliquait le contexte de la réalisation de l'album "Northern Recital" (2002). Dans cette suite, le groupe d'Algrange s'attache à l'album proprement dit et à son impact.
"Un volume sonore à ressusciter les Guerriers du Valhalla..."
Passionné d'histoire, Kevin s'est intéressé à l'expansion et à l'évangélisation du futur empire franc. Parce que c'est une thématique qui colle bien au Metal ?
Julien (batterie) : La thématique des Vikings et de la guerre païens/chrétiens colle bien au métal. Kevin est aussi croyant et c'est sans doute tout cela qui l'a fait écrire sur ce sujet.
Nico (guitares, claviers) : Je pense surtout que cette thématique lui a toujours été propre. Je l'ai toujours entendu disserter de la civilisation Scandinave, de l'amalgame «sanguinaire» souvent propagé à tort à propos d'une culture avant tout marchande. Sa culture a fait le reste, surtout que, comme je le disais précédemment, peu de groupes mélangeaient à cette époque l'histoire (la culture) et la musique.
Kevin fait les textes, Nico la musique. Lequel s'adaptait à l'autre ?
Julien : C'était vraiment un travail d'équipe. Kevin donnait le thème général et le contexte pour que Nico puisse commencer à composer. On affinait ensemble une fois les textes terminés.
Nico : Tout à fait. Kévin posait les bases écrites en détaillant le concept : temps forts, calmes, narrations... et je composais en conséquence. Ensuite tout était décortiqué et retravaillé en répétition, de façon à ce que chacun apporte sa contribution et surtout son avis.
Vous utilisez des instruments particuliers pour renforcer le côté "nordique" de cet opus...
Nico : Pas mal d'instruments ont été martyrisés durant cet album (mais encore plus sur le suivant), des percussions, des instruments à cordes médiévaux...
Julien : Et nous avons fait jouer deux cornemuses sur certains titres. Un meilleur souvenir pour nous que pour l'ingé son…
Nico : C'est clair ! Un volume sonore à ressusciter les Guerriers du Valhalla...
Photo d'archive fournie par Seyminhol
Le perfectionnisme dont est empreint Northern Recital (cf. les bruitages ou le livret avec l'histoire en Anglais et en Français...) deviendra une marque de fabrique de Seyminhol. Le mieux n'est-il pas l'ennemi du bien ?
Kévin (chant) : Non, il fallait montrer qu'un groupe français pouvait se hisser au niveau des grosses productions européennes et était en mesure d'aller taquiner les Allemands, les Italiens et les groupes anglo-saxons sur ce style. Nous voulions être estampillés groupe historique qui fait du travail sérieux. Et pour ça des cartes, une histoire, des faits explicités nous paraissaient essentiels.
La carte de Northern Recital.
Julien : Tout ceci faisait intégralement partie du processus de création. Nous voulions aller au bout de notre idée. Le seul coté négatif était le coût d'un tel objet. Tant pour la création que pour l'impression.
Nico : Par la suite, on a suscité une réelle attente, musicale, mais également artistique. Celle-ci nous a mené au superbe Digipack proposé sur «Septentrion's Walk».
L'artwork est réalisé sur vos indications ?
Kévin : Bien entendu. C'est Greg Lé, un ami graphiste, qui réalisait toutes nos pochettes de l'époque. Il avait lui aussi cet amour de l'heroic fantasy, des films épiques comme Conan le Barbare, Braveheart ou le Seigneur des Anneaux (nous étions en plein dedans) et il a largement contribué à façonner l'imagerie du groupe. Nous avions des backdrops dessinés par lui sur scène, des boucliers vikings en décoration près des amplis et un style bien adapté à notre musique. Nous ne laissions vraiment rien au hasard.
Julien : C'est surtout Kevin qui a veillé à ce que tout colle bien aux légendes Nordiques. Pour le rendu général nous sommes vite tombés d'accord tant le travail de Greg était bon.
"Il y a une fougue, une envie et beaucoup de potentiel d'une manière générale sur cet opus."
Quelles sont les qualités et quels sont les défauts de Nordic Tales ?
Kévin : A mon sens, il y a très peu de défauts sur ce disque, excepté peut-être le son. Il y a une différence entre les deux premiers chapitres et la dernière partie issue de "Nordic Tales". Cela est dû au style des différents guitaristes qui ont interprétés les titres et aux orchestrations plus poussées lors de la composition des nouvelles parties de "Northern".
Julien : Difficile d'être objectif… mais je pense qu'une des qualités est l'ambiance générale, on peut vraiment s'immerger dans l'album. La production aurait mérité plus de moyens pour être aux standards internationaux de l'époque, bien qu'il s'agisse d'un sacré tour de main pour un si petit studio !
Kévin : Pourtant il y a une fougue, une envie et beaucoup de potentiel d'une manière générale sur cet opus. Mon chant est très différent de tout ce que j'avais pu faire par le passé. Je fais des chœurs, des narrations et j'utilise vraiment pour la première fois toute la tessiture de ma voix.
D'un point de vue de l'histoire également, on est vraiment sur un concept très novateur. Ce sera la marque de fabrique de Seyminhol.
Nico : Peu de défauts, c'est un album frais, original avec de superbes moments. Effectivement, le son aurait pu être meilleur avec un budget bien plus conséquent...
"Je croyais dur comme fer que cette fois-ci c'était la bonne."
Il vous permet d'ouvrir pour Royal Hunt, Blaze Bailey, Virgin Steel, Clawfinger... Seyminhol entre dans une nouvelle dimension ?
Kévin : Mon rêve devenait réalité. On côtoyait certains de nos groupes favoris, les gros magazines et les fans étaient au rendez-vous et très nombreux à nous suivre. On participait à des festivals et des contacts sérieux nous laissaient présager le meilleur pour la suite. Je croyais dur comme fer que cette fois-ci c'était la bonne et que nous allions y arriver. Pourtant, des arnaques, des promesses non tenues (contrat avec NTS qui n'a pas abouti et qui aurait permis au groupe d'être mieux diffusé en Europe) et un manque d'argent ont contribué à nous faire redescendre rapidement de notre nuage. Le retour à la réalité a été très difficile. Ce qui explique la durée de réalisation entre "Northern Recital" et "Septentrion's Walk", là où nous aurions dû sortir un nouvel album dans la foulée pour profiter des exceptionnels retours reçus sur "Northern".
Julien : Toutes ces opportunités nous ont appris énormément. On se «professionnalise» en jouant sur de belles scènes. C'est ici qu'on voit la limite de notre label. Nous avons dû le plus souvent trouver les dates nous mêmes grâce à un réseau local.
Nico : On voit nos tronches dans des mag nationaux, voire internationaux, sur des samplers, dans la rubrique des meilleurs espoirs. Là tu te dis vraiment que tu as bossé dur pour quelque chose.
Quel était l'accueil critique de l'album ?
Kévin : Colossal dans de nombreux pays européens. Certains magazines pensaient que nous étions signés par un gros label et que nous vivions de notre musique. Or, nous étions tous étudiants, salariés ou en passe de le devenir. Des discussions avec des groupes étrangers ont aussi contribué à nous ouvrir les yeux sur le monde du business et de la musique. Certains groupes que nous pensions pro ne gagnaient pas assez d'argent pour vivre. Ils étaient obligés de donner des cours de musique, de travailler à côté dans des bars ou sur des projets qui étaient à des années lumières de leur quotidien musical. Bref, il y a peu d'élus et encore moins lorsque l'on est français. Mais en 2002-2005, il y a avait malgré tout encore des possibilités et de l'espoir.
Julien : A l'époque l'essentiel se faisait dans la presse papier, et c'était dingue de voir l'album dans des magazines internationaux.
Nico : Si on compare à l'époque actuelle, on peut vraiment se dire que l'album a bien circulé et voyagé (et surtout sans mettre la main à la poche, chose ultra courante aujourd'hui...). Hormis les quelques défauts de «jeunesse» les médias ont reconnu cette originalité et ce mélange heureux entre histoire et musique.
"Après cet album, notre vision de la musique a complètement changé."
Quid de l'accueil public ? On dit qu'il s'écoulera à plus de 12500 exemplaires mais que vous abandonnez les droits pour la Russie pour un cachet de... cinq cents dollars !
Kévin : Le public était présent à tous nos concerts. Je me souviens de soirées mémorables, avec des séances d'autographes à n'en plus finir. Des séances photos, des demandes d'interviews en rafale. Bref… Une autre époque. Pour les arnaques dont je parlais, le plan avec un label russe a été la cerise sur le gâteau. On a cédé nos droits pour cinq cents dollars, en effet, et l'album s'est écoulé dans les Pays Baltes, en Russie et jusqu'en Finlande, à plus de 12500 exemplaires. Une anecdote réelle à ce sujet m'a été comptée par notre ancien guitariste, Éric, qui n'était plus dans le groupe en 2003. Il travaillait pour Goodyear au Luxembourg et se trouvait régulièrement en déplacement en Europe dans le cadre de ses activités. Un jour, alors qu'il travaillait en Finlande, autant dire dans le trou ….. du monde, il s'est trouvé dans un bar dont le jukebox passait notre album. Un pur délire…
Julien : Les gens étaient très enthousiastes aux concerts. Pour le reste, à l'époque, j'étais une jeune recrue et je ne m'occupais pas de cela.
Nico : On a conclu ce deal afin de propager au maximum notre musique, afin de pouvoir plaire à un label étranger. L'argent de nous semblait pas (à l'époque) si dérisoire que ça. En fait , le souci est que l'on ne savait pas avec exactitude combien de CDs se vendraient en Russie. On était loin de la vérité.
"Northern Recital" me semble la pierre angulaire de la carrière de Seyminhol. Il orientera toute la suite de son parcours. Et pour vous, quelle est sa place dans la carrière de Seyminhol ?
Kévin : Sa place est fondamentale dans l'histoire de Seyminhol. Il nous a fait grandir musicalement et, après cet album, notre vision de la musique a complètement changé. C'est l'album dont je suis le plus fier avec "The Wayward Son" paru en 2015. Deux disques épiques, très symphoniques, avec une histoire forte. J'en suis fier parce qu'ils sont très originaux et un peu expérimentaux finalement dans leur forme. "Ophelians fields" est aussi un très bon album mais il est plus progressif, plus difficile d'accès. Susceptible de diviser.
Julien : Cet album est très important dans ma vie de musicien. C'est mon premier enregistrement, mes premières vraies scènes. Dans la carrière du groupe il marquera le passage du heavy metal au metal symphonique.
Chris (basse) : Tout à fait : la naissance du «nouveau» Seyminhol.
Nico : A titre personnel, c'est l'album qui m'a permis de prendre conscience que j'étais capable de composer un album complet et varié et d'y mettre mes tripes.
"Je ne sais pas s'il y aura un jour un nouvel album. Est-ce d'ailleurs attendu ? "
Conseilleriez-vous cet album pour découvrir l'univers de Seyminhol ?
Chris : Comme bande son d'une série à succès sur les Vikings par exemple...
Kévin : Absolument, bien que je conseillerais davantage "The Wayward Son" parce qu'il est plus homogène, plus abouti, et qu'il réunit tout ce que nous savons faire de plus dramatique dans le symphonique. "Wayward" est plus gothique, symphonique, là ou "Northern Recital" incarne le power metal epique fortement empreint de rythmiques heavy metal traditionnelles.
Pour moi "The Wayward Son" est plus moderne, alors que " Northern Recital " est à la fois moderne pour son époque et pleinement enraciné dans une tradition inspirée par la NWOBHM. Le travail énorme fait sur les orchestrations et l'ajout de synthétiseurs ont donné à "Northern Recital" les caractéristiques d'un album novateur, par rapport au heavy traditionnel, mais il reste malgré tout ancré dans un style déjà pratiqué par Manowar ou Virgin Steele à la fin des eighties.
Julien : J'adore cet album mais je conseillerais peut-être le suivant, "Septentrion's Walk". La production est meilleure et l'album plus homogène grâce à un line-up stable.
Nico : Pour découvrir notre univers tout à fait. Après, je rejoins Kévin quant à la maturité et l'homogénéité de «The Wayward Son», album produit à 100% par le groupe contre vents et marées...
Seyminhol, "The Wayward Son" (2015)
Seyminhol a mis un terme à sa carrière l'année dernière. Que faites-vous maintenant ?
Kévin : Personnellement, je ne fais plus grand chose. J'ai un projet en sommeil avec Symakya mais il sera difficile d'enregistrer cet album rapidement bien qu'il soit terminé (concept et compositions). J'ai arrêté Seyminhol par manque de temps mais aussi par lassitude. Je ne me reconnais plus dans la société actuelle. Elle est éphémère, inintéressante, quasi millénariste. Et donc je n'accroche pas non plus à la scène musicale émergeante. Il n'y a plus de groupes capables de me faire vibrer. J'écoute donc d'autres styles de musique. Pour Seyminhol, je ne sais pas. Je ne souhaite plus faire de concerts et Nico aime la scène, donc c'est très compliqué. Un véritable dilemme. Je ne sais pas s'il y aura un jour un nouvel album. Est-ce d'ailleurs attendu ? Je n'en suis pas sûr… Vanité tout est vanité… Peut-être la conclusion à toute cette aventure humaine.
Julien : J'avais déjà quitté Seyminhol avant la fin du groupe. J'ai monté un nouveau projet, We Are Electric, et nous venons de sortir notre premier album «Nipples Erection».
Nico : Une nouvelle aventure est en route avec Chris. Un groupe de Hard Rock chanté en Français, Antechaos, dont nous espérons sortir un album courant 2021, avec beaucoup d'ambition.
Merci en tout cas pour cette interview et pour l'intérêt que tu portes à cet album et à l'histoire de notre groupe. On espère te croiser bientôt et sortir de ce merdier au plus vite !
Merci Seyminhol d'avoir bien voulu m'accorder cette interview.
Retrouvez nos interviews "Back To The Roots" :
- Back to the roots : SEYMINHOL, Northern Recital (2002) - Le contexte
- Back to the roots : HOT HELL ROOM, "Kali Yuga Bonfire" (2013)
- Back to the roots : MOBIUS, "The Line" (2016)
- Back to the roots : THE SOAPGIRLS, "Calls For Rebellion" (2015)
Back to the roots : SEYMINHOL I, Nothern Recital (2002) - Le contexte
Le 31/01/2021
Seyminhol, 1989-2019. Trente ans de métal, cinq albums, quelques EP, une marque de fabrique, signe d'ambition et de qualité.
Le groupe d'Algrange, qui ne connaît pas la langue de bois, a accepté de revenir sur l'album "Nothern Recital", (2002), qui devait influencer la suite de sa carrière.
Cette interview "Back to the roots" est réalisée en deux parties : dans la première, nous verrons le contexte dans lequel "Nothern Recital" est sorti ; dans la seconde, Seyminhol nous parlera de La réalisation et de l'accueil de cet opus, ainsi que de sa place dans leur discographie.
Seyminhol 2002 - de gauche à droite Chris, Julien, Nico et Kevin.
"Nous avons réalisé que le groupe prenait un nouveau virage."
Ahasverus : Pour commencer j'aimerais situer "Nothern Recital" dans son contexte : il sort en 2002. C'est le quatrième opus de Seyminhol, mais le premier au format "album". 2002, c'est l'année de sortie du "Rock In Rio" de Maiden, du "Reroute to Remains" d'In Flames et de "Six Degrees of Inner Turbulence" de Dream Theater. La France adopte l'Euro, le Front National accède pour la première fois de son histoire au deuxième tour des élections présidentielles contre Jacques Chirac. Comment se porte la scène française et où situe Seyminhol, en cette période ?
Kévin (chant) : L'origine de "Northern Recital" est réellement à rechercher en 1998 lorsque nous préparions notre MCD "Indian Spirit". Sur cet album, le titre "Fury of the North" annonçait vraiment notre virage heavy metal alors que le reste du mini album était très orienté hard rock FM voire rock français (seuls quelques titres ont été conservés à l'époque alors que nous avions composé un véritable album). Mais ce virage il fallait l'amorcer et, surtout, il fallait pouvoir le faire. En 2000, après une énième séparation du groupe (déjà à l'époque), et le flop du MCD précité, il était temps d'évoluer. Je rêvais de faire du power metal symphonique à la Rhapsody qui était le groupe du moment et les anciens membres étaient plutôt ouverts à cette idée. En France, il n'y avait rien dans le style à l'exception de Dyslesia ou d'Heavenly.
Seyminhol, "Indian Spirit", (1998)
"Le thème développé, les Vikings, était très novateur en ce temps-là. Nous étions sûrement les premiers à proposer cette thématique dans le style avec un concept historique aussi fouillé."
En tous cas ces deux formations avaient une forte visibilité. Il fallait donc oser parce qu'il y avait encore de la place pour ce genre de métal et qu'il y avait des labels prêts à nous suivre. Le seul problème était les musiciens. Marco (guitariste) était un excellent soliste très inspiré par Malmsteen, Éric (second guitariste) avait un superbe jeu bluesy et savait s'adapter à tout mais ils n'étaient pas du tout prêts à trop évoluer. Nous n'avions pas de clavier, ni même un batteur capable d'assurer sur un style si particulier qui demandait beaucoup de double grosse caisse. C'est donc le moment où Julien Truttman nous a rejoints - un jeune très talentueux qui écoutait Dream Theater en boucle – et où j'ai proposé à Nicolas Pélissier - avec lequel je jouais dans Heresy (projet prog metal trop ambitieux…) - de nous rejoindre dans Seyminhol comme claviériste.
Il avait un très bon niveau, les idées pour modifier complètement notre son et les mêmes envies que moi. C'est donc lui qui a donné cette première couleur symphonique à nos morceaux, cette impulsion salvatrice. Le MCD dont je parle a ouvert la porte à "Northern Recital" et c'est sur ce premier album que l'alchimie entre Nico et moi a commencé à fonctionner. Il a composé une grande partie du disque et a donné un son plus moderne et une identité différente au groupe. Ce qui a engendré des tensions avec nos deux guitaristes de toujours (Nico était lui-même guitariste et il avait des idées bien arrêtées sur le style à développer).
Bref, nous étions malgré tout gonflés à bloc, sûrs de bouger les lignes avec ce disque qui, avec le recul, a fait l'effet d'une bombe à sa sortie. Il faut dire que le thème développé, les Vikings, était très novateur en ce temps-là. Nous étions sûrement les premiers à proposer cette thématique dans le style avec un concept historique aussi fouillé.
Julien (batterie) : Tout cela est vieux, j'étais encore un jeune étudiant à l'époque. Il me semble que cela bougeait plus que maintenant. Il y avait encore plein de cafés-concerts où voir jouer des groupes régulièrement.
"Je savais qu'il fallait tout changer : visuel, logo, style vestimentaire, son, ambiance. Bref, entrer dans les années 2000."
Seyminhol affiche donc de nouvelles ambitions et s'ouvre de nouvelles perspectives ?
Kévin : Comme je te le disais plus haut les ambitions étaient fortes pour ce qui me concerne. Je savais qu'il fallait tout changer : visuel, logo, style vestimentaire, son, ambiance. Bref, entrer dans les années 2000. J'avais depuis longtemps des contacts avec Brennus, Musea et d'autres labels. Je sortais beaucoup en concert, je travaillais ma voix comme un dingue, j'avais calmé mon mode de vie déjanté pour donner le meilleur de moi-même mais les freins venaient des anciens membres du groupe. L'arrivée du synthétiseur et des orchestrations posaient problème même si avec le recul tout le monde s'accordait à dire que cela était extrêmement bénéfique pour l'avenir du groupe. Je pense que Seyminhol a connu une renaissance en 2002 grâce à "Northern Recital".
Julien : Pour moi, à seize ans, aller en studio pour enregistrer était incroyable. Une fois le disque fini, il était évident qu'il fallait achever l'histoire. Nous avions, de plus, fait la connaissance de Nicolas pour quelques nappes de synthé. Ces nouvelles possibilités d'orchestrations enthousiasmaient tout le monde.
Chris (Basse) : C'est à ce moment que nous avons réalisé que le groupe prenait un nouveau virage, nos ambitions ainsi que l'apport d'une maison de disque devaient nous y aider.
Kévin : Et, hormis une escapade risquée en terre "electro-trash" en 2009 (cf. Ov Asylum), Seyminhol a depuis ce disque toujours produit des morceaux épiques à tendance progressive et symphonique.
Nico (guitares, claviers) : Moi je débarquais dans le groupe, au début pour faire les claviers, mais j'ai de suite entraperçu le potentiel et la belle ambiance qui régnait entre nous.
"On n'a même pas essayé de s'inscrire à la Sacem parce qu'on souhaitait éviter de sortir trop d'argent."
La nouvelle orientation musicale de Seyminhol génère du rififi au sein du groupe et même des départs...
Kévin : Et donc voilà la suite "logique" du groupe, les nouveaux départs. Mais nous avions l'habitude de cela puisque, le groupe ayant été officiellement fondé en 1989 sous le nom de Spirith, il y a eu beaucoup de musiciens dans nos rangs dès les origines. En 2002, au départ de Marco et d'Éric nous en étions par exemple à notre sixième batteur… Bref, je savais que la période qui allait s'ouvrir serait très compliquée.
Julien : En effet… Les vrais problèmes sont arrivés vers la moitié de la composition. Nous décidions d'inclure Nico dans la formation comme clavieriste. Ce dernier étant également un talentueux guitariste, il apportait de bonnes idées. Les guitaristes ne virent pas cela d'un bon œil et leurs égos non plus. Seules la qualité et la musicalité nous importaient mais la jalousie a terni le tableau.
Chris : La nouvelle orientation musicale sugérée par Nico a généré des tensions avec les membres originels. Il a pris les rennes des compositions avec notre approbation à Kévin et à moi-même.
Ces désacords entraînent un retard dans la sortie de l'album...
Kévin : Alain Ricard m'a téléphoné en mars 2002 pour me dire que Marco et Éric nous attaquaient en justice. On s'est rencontrés au tribunal et nous avons dû établir un document officiel qui évoquait les droits des uns et des autres. C'était davantage pour la forme que pour le fond parce nous n'envisagions absolument rien en terme de vente. Les royalties que nous percevions à cette date étaient dérisoires. Pour tout dire, on n'a même pas essayé de s'inscrire à la Sacem parce qu'on souhaitait éviter de sortir trop d'argent au moment du pressage de nos disques. En effet, depuis le début de nos enregistrements tous nos albums avaient été payés par nos soins à l'exception de "Septentrion's Walk" (pris en charge par Brennus en coffret collector).
Nico : Je pense avec le recul que ce retard nous a été très préjudiciable compte tenu du succès underground de «Nordic Tales» et des concerts que l'on a donnés sans pouvoir rien proposer. De plus les chroniques commençaient à sortir sans que nous ayons de quoi contenter nos auditeurs.
Seyminhol, "Nordic Tales" (2001)
Du coup, quel line-up jouera sur Nothern Recital ?
Kévin : En live, ce sera la formation avec Chris Billon-Laroute à la basse, il était avec moi dans le groupe depuis les débuts (même depuis la création en 1989 pour ce qui le concerne) ; Julien Truttmann, le petit nouveau à la batterie, qui a très vite trouvé sa place au sein de l'équipe ; Nicolas Pélissier au synthétiseur (il est devenu le compositeur attitré) ; moi au chant ; Régis Reinert (un ancien Seyminhol et le compositeur principal d'Indian Spirit) à la guitare. Il y avait aussi des potes sur scène, avec nous pour les chœurs, les voix rauques, etc. Bref, l'aventure pouvait commencer. Nos problèmes juridiques se réglaient progressivement, les dates de concerts se multipliaient et nous gagnions en notoriété à chaque nouvelle prestation.
Nico : Voir ce fameux concert à Woippy (57) dans un très gros festival de metal plutôt typé «extrême» où je me suis senti obligé de quitter mes synthés pour densifier les guitares (bon, jouer «The final Countdown» était un pari osé ! ).
"Cet album nous a différencié du métal français de l'époque."
Vous décrochez un contrat chez Brennus. Nouveaux espoirs, nouvelles contraintes ?
Julien : Nouveaux espoirs… trop peut être. Des contraintes pas vraiment. C'est un label très petit.
Kévin : Nouveaux espoirs, oui. Et puis je connaissais Alain Ricard depuis 1995 et notre premier MCD "Thunder in the Dark". Il avait trouvé cet essai très chouette et m'avait juré que si nous pondions un disque complet avec la même qualité il nous signerait. Et c'est donc ce qu'il a fait en 2001. Mais bien sûr, malgré des ventes conséquentes en France (plus de 3000 albums vendus), les retombées financières se sont avérées bien maigres. On touchait seulement quelques euros par album et, si tu fais le calcul, cela représentait moins de dix mille euros à partager en cinq. Avec l'investissement pour les enregistrements, les décors de scène et tout le reste, autant dire que cela était beaucoup trop peu pour s'offrir les services d'un producteur. Nous avons toujours payé pour faire avancer la machine.
Chris : Surement plus d'espoirs que de contraintes...
Le contrat en poche, vous vous attelez à l'album. Passer de quelques EP à un concept-album historique c'est gonflé et totalement différent du Seyminhol de la décennie précédente...
Chris : Cet album nous a différencié du métal français de l'époque, nous donnant accès à de belles scènes et festivals. Il pose les fondations du «nouveau» Seyminhol.
Kévin : Oui, et en plus les morceaux du MCD ont été repris sur "Northern Recital" pour constituer le dernier chapitre de notre "œuvre". Ils avaient été composés par Éric et Marco en grande partie. Avec l'arrivée de Nico, le synthétiseur a boosté les premiers enregistrements mais l'évolution lors de l'écriture des deux autres chapitres du disque a été tellement phénoménale qu'il y avait un sérieux décalage. À tel point qu'il a fallu réenregistrer les morceaux du MCD pour qu'ils collent davantage à l'album complet, rechanter des parties, refaire des chœurs, des orchestrations, etc. Un boulot de titan avec un très petit budget. Heureusement, notre ami de toujours, Gilles Kauffmann, - un ingénieur du son rencontré au studio Linster à Luxembourg - était là pour nous aider. Et il n'a pas compté ses heures tout au long des phases d'enregistrement, de pré-mixage et de mastering. Il appréciait notre musique et donnait vraiment tout ce qu'il pouvait pour que nous puissions avoir un super résultat et le meilleur son possible. J'ai dû aussi m'atteler à la création d'une histoire plausible mais largement romancée, qui devait intervenir juste avant le fameux MCD "Nordic Tales". Je suis donc parti de l'attaque Viking sur le couvent de Lindisfarne en 793 et j'ai imaginé l'épopée d'un danois, Thorgis, cherchant à venger ses frères Saxons défaits par Charlemagne à Verden en 785. La suite de l'histoire a été un véritable casse-tête.
Julien : Je n'étais pas là pour le Seyminhol d'avant, mais pour en avoir écouté tous les albums c'est vrai que l'évolution est grande ! Pour l'anecdote : à mon arrivée dans le groupe, Chris m'a donné tous les vieux albums sauf un, "Thunder in the dark", plus disponible. Je l'ai trouvé au Cash Converter quelques années plus tard pour compléter ma collection.
Nico : En contextualisant cet album et surtout sa thématique, tu peux te rendre compte que seuls des groupes mondialement connus comme Amon Amarth (et souvent Scandinaves) traitaient du sujet, et encore de façon plus extrême que nous. Les ambiances, cette richesse historique était remarquable car elle a été produite sans gros moyens, à l'aide d'amis et de passionnés comme nous.
La suite sur Back to the roots : SEYMINHOL II, Nothern Recital (2002) - L'album, son accueil, sa place
Retrouvez nos interviews "Back To The Roots" :
DREAMSLAVE : La Résurgence du Rêve
Le 16/06/2019
Genre : Metal orchestral
Origine : Lyon
La sortie le 21/06/2019 chez MASSACRE RECORDS (Anvil, King Diamond, Liv Kristine, pour ne citer qu’eux) de leur album Rest In Phantasy, initialement paru en autoproduction en 2015, remet Dreamslave sous les feux d’une actualité pleinement méritée. Elle permettra aux talentueux lyonnais d’atteindre un public international plus large.
Elle nous donne enfin le prétexte de finaliser un projet qui nous tenait à cœur depuis longtemps : réaliser l’interview d’une trop rare frontwoman : Elegy Emma. (article publié sur HARD FRENCH METAL le 17/06/2019)
"J'ai beaucoup d'émotion
à chaque fois que j'écoute «RIP».
Il fut une expérience formidable,
autant humaine que musicale."
Elegy Emma : Bonjour Hard French Metal. Allez... Repartons dans les limbes de mon passé de musicienne... Mon tout premier album ? Et bien je crois que c'était «The Freddie Mercury Album», son premier en solo, en 1992, où figurait le fameux «Barcelona», dédié aux jeux olympiques de la même année, en duo avec une grande soprano : Montserra Caballe.
Je n'ai pas eu la chance de connaître Freddie avec Queen... C'est bien dommage, il aurait fallu que je naisse dix ans plus tôt !
Elegy Emma : Oui, très bien. C'était un été à Perpignan, lorsque qu'un ami de ma famille a proposé de m'emmener voir Jean-Jacques Goldman à l'époque Fredericks Goldman Jones et de «Rouge», un concert avec les chœurs de l'Armée Rouge. Une vraie découverte de la scène pour moi, et de l'acoustique des concerts de musiques actuelles. C'est vrai qu'on était alors loin des premiers concerts de Metal, mais j'avais à peine quatorze ans. Peu après, la même année, je faisais partie des milliers de spectateurs du Parc des Prince pour les cinquante ans de Johnny Hallyday... Un public transcendé par un show à couper le souffle ! Même pour moi qui n'était absolument pas fan.

Elegy Emma : Ah ah... Ça... Je me le demande encore ! Je crois que j'ai toujours eu cela en moi. Née d'une famille où seul mon grand-père avait touché à un violon étant plus jeune, j'ai toujours aimé chanter. A chaque fois qu'il y avait un événement musical, en classe ou ailleurs, on s'arrangeait toujours pour me mettre au premier rang ou en soliste. Vers six ans, j'ai reçu en cadeau de Noël mon premier enregistreur cassette... C'était formidable ! Je pouvais m'enregistrer en chantant et saouler toute ma famille pour écouter la bande ensuite ! A douze ans, un ami de mon grand-père, qui jouait de l'orgue, a décelé chez moi une oreille musicale après m'avoir laissée jouer sur l'instrument. J'ai donc réellement commencé mon cursus musical avec le piano, pendant huit ans, entre cours privés et école de musique. Je suis allée jusqu'au bac avec une option musique et piano. C'est d'ailleurs peut-être grâce à ces points supplémentaires que j'ai eu mon diplôme du premier coup ! Ensuite, c'est la vie et ses chemins de traverses qui m'ont ramenée à mes premières amours : le chant.
En parlant du chant, j'imagine que tu n'as pas commencé avec Dreamslave... Quels styles avaient tes groupes, auparavant ?
Elegy Emma : Oui, bien sûr, tu t'en doutes... J'ai écumé les mers du Rock et du Metal avant d'arriver chez Dreamslave.
Dans ma période parisienne - Et oui, je ne suis pas lyonnaise d'origine ! - ma toute première expérience de groupe s'appelait Leethiom... D'ailleurs, l'histoire raconte qu'une jeune femme de vingt ans, écoutant principalement Muse et les Cranberries, débarqua un jour en tenue pas tout à fait appropriée, dans un grenier où répétaient de jeunes métalleux. Elle devait s'essayer au chant sur du Metal, après avoir rencontré l'un de ses camarades de fac qui lui avait demandé si elle serait intéressée pour chanter dans son groupe. Et voilà ma première expérience qui démarre : des reprises, de Deftones à Mass Hysteria... Puis quelques temps après, des compos Metal-Electro-Fusion déjantées, nées d'influences diverses, et quelques mémorables concerts pour débuter, où je chantais en duo avec un chanteur «énervé».
Ensuite, je suis retournée vers le Rock avec Arden, groupe avec lequel j'ai pu jouer deux fois au Hard Rock Café Paris, et participer à la réalisation d'un album enregistré dans un studio parisien, en tant que chanteuse principale. (NDLR : il s’agit de l’album “Nocturnes”, aujourd’hui introuvable). Puis, retour au Metal, dans une veine symphonique avec le groupe Arvens, entre 2007 et 2009, avec lequel j'ai eu le privilège de jouer au Trabendo, salle mythique de Paris qui a vu par exemple passer Muse à ses débuts français. Enfin, entre 2009 et 2011, à Paris puis à Lyon, j'ai fait partie de différents projets Metal non aboutis, qui m'ont permis de lier des amitiés durables et m'ont menée jusqu'à Dreamslave.
Ta voix est exceptionnelle, et ton chant particulièrement réjouissant et inspiré. Est-il vrai que tu détestais le lyrique avant de découvrir Nightwish ?
Elegy Emma : Je te remercie pour ce magnifique compliment.
J'ai presque honte de te répondre... Mais oui, c'est vrai que je n'ai pas du tout aimé Nightwish la première fois que je les ai entendus en 96 ! D'abord, je n'étais pas familière du son lourd que j'entendais, même s'il ne me déplaisait pas à l'époque. Mais le chant... Oh ! My God ! Je n'ai pas trouvé ce mélange écoutable... Je n'étais tout simplement pas prête pour l'apprécier. Il faut dire que j'écoutais du Rock et de la Pop anglaise, à l'époque. Et un jour de 2000, j'ai découvert Within Temptation, et ça a été une révélation pour moi. La voix si cristalline de Sharon Del Aden, la sensibilité et la fragilité de sa voix... Je suis tombée amoureuse de cette musique et elle a beaucoup inspiré mon chant dans mes groupes de l'époque.
D'ailleurs, ce qui est drôle, c'est que plusieurs fois après les concerts de Dreamslave, des chanteuses lyriques diplômées du conservatoire sont venues vers moi pour me féliciter et me demander dans quel conservatoire j'avais fait mes études, puis elles ouvraient de grands yeux étonnés quand je leur répondais que je le pratiquais en autodidacte.
En parlant de cours, j'ai lu que tu avais pris plus tard des cours avec l'étonnante Asphodel ( MVM - Ma Voix et Moi / Penumbra / öOoOoOoOoOo). Quels souvenirs en gardes-tu ?
Elegy Emma : Effectivement. C'est seulement en 2012 que j'ai décidé de prendre mes premiers cours avec Asphodel pour apprendre surtout à épargner ma voix lors des concerts avec Dreamslave, car le niveau avait grimpé d'un échelon par rapport à mes autres groupes et je ne devais pas forcer sur mes cordes vocales. J'en garde un souvenir chaleureux, ce fut une expérience qui m'a amené beaucoup de bien-être et de confiance en moi et en mes capacités vocales.
Lors de ma première rencontre avec Asphodel, je m’en souviens très bien, elle m'a dit après m'avoir faite chanter quelques instants sur «Somewhere» de Within Temptation : «Alors des fois j'ai des doutes sur la tessiture de mes élèves... Mais toi non ! C'est clair que tu es soprano et que tu as une sacrée voix !». Ma chère Aspho, je t'adresse un grand merci. Merci pour ces heures passées avec toi, ton humour et ton monde intérieur débordant d'idées farfelues. Merci d'avoir cru en moi.
Dreamslave naît en 2011, notamment à l'initiative de Peter, votre keyboardiste. Tu te souviens de votre première rencontre ?
Elegy Emma : Oh la la oui ! Et j'ai même une anecdote à ce sujet qui te fera certainement sourire. Après avoir répondu à l'annonce internet d'un groupe nommé Dreamslave qui recherchait sa chanteuse, j'ai rencontré Peter et Mike autour d'un verre de jus de fruit dans un café lyonnais, et ils m'ont retenue pour une audition. Cette dernière s'est déroulée chez Peter, dans son appartement une pièce. Les gars jouaient sur des petits amplis, avec basse, guitare et clavier. Comme aucun micro n'était prévu pour moi, ils ont réglé les amplis au minimum de leur volume, en espérant qu'ils allaient réussir à m'entendre quand même. Au programme, deux morceaux d'Epica : une reprise de «Memories», de la comédie musicale Cats, et le morceau «Never Enough».
Dès le premier titre, je voyais les gars échanger des regards comme pour se dire : «Mais en fait, on ne s'entend pas !». Ma voix couvrait tout le reste ! Ils ont alors dû remonter leurs amplis pour que l'instrumental soit audible en me disant : «Ah bah toi, tu en as de la voix ! On ne s'attendait pas à ça... J'espère qu'on ne va pas trop déranger les voisins.»

Elegy Emma : La première fois que Peter m'a fait écouter ses compositions en devenir, c'était sur un logiciel qui ne traduisait pas forcément au mieux le potentiel qu'elles allaient acquérir. Il fallait beaucoup d'imagination pour entendre les chœurs, les orchestres et les chants de «The Vinland Saga» ou de «The Dark Crusade»... Mais j'ai réussi ! Et je me suis dit en premier lieu que c'était très rapide comme tempi, qu'il me faudrait du travail et de la persévérance pour relever le défi du chant sur ses compos.
Peter a tout de suite pensé que mon chant donnerait vie à ses œuvres, que ce serait une belle harmonie. Il a témoigné, et témoigne aujourd'hui encore, d'une grande confiance en moi et en mes capacités vocales.
"C'est comme une nouvelle ère
qui commence pour nous aujourd'hui !
RIP n'a pu recevoir l'accueil
que nous lui souhaitions à l'époque,
et il en a désormais l'opportunité."
Elegy Emma : J'ai beaucoup d'émotion à chaque fois que j'écoute «RIP». Il fut une expérience formidable, autant humaine que musicale. En premier lieu, ma participation au choeur que l'on peut entendre sur tous les titres. Des moments magiques de partage, des répétitions jusqu'à l'enregistrement. Ensuite, le temps passé en studio pour enregistrer le chant lead. A cette époque, je commençais seulement à maîtriser mon chant lyrique et je me laissais souvent embarquer par mes émotions. Finalement, les morceaux que je pensais être les plus difficiles pour moi - Pirate's Anthem, et surtout Angel Requiem - sont passés comme une lettre à la poste. Le plus difficile a plutôt été de faire ressortir un chant «Rock», plutôt dans les médiums, qui garde une cohérence avec mon chant lyrique.
Quant aux défauts et aux qualités de ce premier opus, je laisse les auditeurs libres de penser ce qu'il veulent de la production, des chants ou bien des paroles. Je n'ai aucun regret sur cet album, je pense que nous avons tous donné le meilleur à l'époque. Si aujourd'hui encore, un label s'y intéresse, c'est bien qu'il a un fort potentiel.
Elegy Emma : Après la sortie de RIP, nous avons tourné en Europe avec Lyriel, un groupe allemand, en 2016. Une expérience mémorable de plus de deux mille cinq-cents kilomètres en quinze jours, en camping-car. De belles scènes en Belgique et aux Pays-Bas, où l'accueil des organisateurs et du public a été des plus chaleureux. Puis le line-up de Dreamslave a évolué : le départ de notre ancien bassiste JR en 2015, et l'arrivée de Sajih ainsi que le passage de Louis à la guitare en 2016, qui reste une personne que nous affectionnons. 2016 a aussi été marquée par le départ de notre batteur Quent', ce qui n'a pas stoppé Dreamslave dans ses projets. Nous avons alors tourné le clip «Torments», en 2017, avec la collaboration d'une équipe de tournage très sympa et de Martial, que nous avions rencontré lors de notre tournée européenne et qui a accepté d'être notre batteur guest. Et l'année dernière, Mich' est arrivé au manche de la seconde guitare pour soutenir Nils, alors que Massacre Records signait notre premier album. C'est comme une nouvelle ère qui commence pour nous aujourd'hui ! RIP n'a pu recevoir l'accueil que nous lui souhaitions à l'époque, et il en a désormais l'opportunité. Avec le soutien de notre agence Aeon Music Management et la ressortie de RIP cette année, nous envisageons de reparcourir l'Europe - Et pourquoi pas plus ? - sur de belles scènes, pour le promouvoir à sa juste valeur, avec quelques années d'expérience supplémentaires.

Le packaging et le livret du RIP version 2019 ont été repensés. A découvrir le 21/006/2019 !
Elegy Emma : Ah là... On est dans le secret professionnel... Voilà ce que je peux te dire pour le moment : il va être fidèle à Dreamslave, tant dans la diversité de ses influences musicales que dans l'émotion que dégageront les chants, les orchestres, les chœurs... Il se trouvera quelque part entre le fantasme et la réalité, dans notre monde... Ou plutôt dans celui de notre compositeur Peter. Un album que nos fans trouveront, j'espère, haut en couleurs ! Nous prenons notre temps pour le réaliser, il est vrai... Nous l'avons.
En ce qui concerne mon chant sur cet album, j'espère qu'il en surprendra plus d'un... Il a évolué en cinq ans, heureusement d'ailleurs ! Il faut avancer dans la vie et ne pas rester sur ses acquis. Depuis RIP, j'ai intégré le conservatoire de musique pour travailler mon chant lyrique. J'ai aussi rencontré des personnes exceptionnelles qui m'ont épaulée dans mon développement musical. Je pense notamment à ma chère Annie, que je remercie sincèrement. Je m'égare un peu, mais le nouvel opus de Dreamslave, c'est aussi tout ça ! Un gain en maturité, en réflexion sur soi et sur les autres, des sentiments jusqu'alors inexplorés, qui naissent et transparaissent dans certains titres, un passé révolu et un avenir positif qui se profile.
Comme tu l'as compris, la date de sortie n'est pas encore fixée. Nous voulons présenter à notre public un album dont nous serons aussi fiers que RIP car nous y aurons tous œuvré avec le cœur.
Il y avait de belles collaborations sur RIP, je pense bien sûr au savoureux duo avec Najib, de Stolen Memory, sur Angel Requiem, mais aussi au violon de Thibaut Noizet sur le très réussi Pirate's Anthem. Des contributions sont-elles au menu du futur opus ?
Elegy Emma : Allez... en exclusivité pour toi, oui ! Il y aura des collaborations, avec des personnes que nous estimons. Et je peux même te dire que l'on va retrouver des gens là où on ne les attend pas...
Elegy Emma : La vidéo de «Angel Requiem» avec Najib qui est sur Youtube est une vidéo de fan et retranscrit un son de qualité sonore approximative. Nous avons réfléchi à présenter d'autres titres que «Torments» pour un clip, mais il a été jugé comme le plus porteur et représentatif de RIP. Par sa structure aussi, il était plus simple d'en réaliser une version éditée, plus courte que l'original, adaptée à un premier clip.
Elegy Emma : Difficile comme question... Je dirais que pour sa voix, son charisme et l'état d'esprit que dégagent les titres de QUEEN, j'aurais rêvé de pouvoir rencontrer et pourquoi pas - soyons folle ! - chanter avec Freddie Mercury.
Deux albums à placer sur l'Arche de Noé pour tout reconstruire ?
Elegy Emma : Deux ça fait bien peu... Mais si je dois me prêter au jeu, je dirais que deux des albums les plus importants de ma vie sont «Showbiz» de Muse et «Mother Earth» de Within Temptation. Ce n'est certainement pas avec ceux là que je reconstruirais le monde, mais ils ont marqué une période de ma vie et représentent bien ma passion pour le chant, les mélodies mélancoliques et sombres, le Rock et le Metal... Mon monde quoi !
Que fait DREAMSLAVE dans les prochains mois ?
Elegy Emma : Nous préparons l'avenir... Entre la promotion de RIP qui ressort, les interviews et le travail sur le deuxième opus, nous avons de quoi faire ! Nous sommes aussi en réflexion sur un deuxième clip et sur d'autres projets tout aussi ambitieux... Avec une touche acoustique. Nous devrions reprendre la route des concerts à partir de la fin 2019, après une pause estivale bien méritée.
Merci Elegy Emma d'avoir bien voulu répondre à nos questions. On souhaite une longue nouvelle vie à Rest In Phantasy, et on attend le nouveau Dreamslave avec beaucoup de curiosité.
Elegy Emma : Merci de nous soutenir comme tu le fais, ainsi que toute la scène française du Metal. Cela a été un réel plaisir de répondre à tes questions. Je te dis à bientôt pour la suite de nos aventures !
https://www.dreamslave.net/
Et n’oubliez pas de liker leur page !
https://www.facebook.com/Dreamslave/
Nous remercions pour leurs photographies et leur aimable autorisation :
Laurent Moulin photographie :
. http://www.laurentmoulinphotographie.fr
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Philippe Creusot - Loopol photographe :
. https://www.pcreusot.com/
. https://www.instagram.com/loopol_photographe/

CARTAGENA : Inarrêtables !
Le 09/02/2019

“Nous ne sommes pas un groupe
qui se réunit juste pour le boulot,
nous sommes une Famille,
pour le meilleur et pour le pire.”
Cartagena : Roma Delenda Est évolue à travers les chapitres du voyage d’un seigneur de guerre, racontant à ses petits-enfants une version alternative de la vérité sur ses combats aux côtés de Hannibal contre l’empire romain, la gloire, la renommée et les retombées. Nous trouvons l’histoire de Carthage particulièrement fascinante, les réalisations de héros comme Hannibal Barca ont fait écho pendant des siècles. Monter des éléphants, traverser les Alpes et conquérir les mers avec des navires ingénieusement conçus... Roma Delenda Est a été l’occasion pour nous de tirer parti de l’expansion de Carthage pour visiter, dans chaque morceau, une terre, une culture et un thème spécifiques. Pour les ajouter à notre collection, nous avons exploré une grande variété de saveurs musicales tirées d'anciens sons et paroles exotiques berbères, à travers des mélodies galliques et des rythmes orientaux, jusqu’à des thèmes asiatiques colorés ... Nous avons plongé avec soin dans la vie de notre personnage principal pour ajouter de la profondeur à l’histoire, des émotions et une épopée, donner plus d’empathie, comme une expérience cinématographique. Nous avons produit (composé, enregistré, mixé et masterisé) l'album dans notre studio personnel, avec nos propres moyens, et nous le jouons actuellement en direct.
Nesrine Mahbouli : Mon parcours musical a commencé avec la guitare basse. Depuis 2010, j'ai rejoint plusieurs groupes locaux et joué de différents sous-genres de Metal : Metalcore/Deathcore, Death Metal, Black Metal, Metal Symphonique et Metal Alternatif. Je n'ai découvert cette passion de chant en moi que lorsque j'avais presque vingt ans, c’est-à-dire il y a environ cinq ans. Au début, j'ai commencé avec la musique celtique/nordique, la musique de films, de séries télévisées et de jeux vidéos. Je ne suis pas gamer? non, (Rires), mais je suis tombée amoureuse de la musique de jeux grâce à mes cousins gamers avec qui je passais beaucoup de temps. J'ai commencé par créer un compte Soundcloud pour poster des reprises de bandes originales de films ou de jeux vidéos, et puis j'ai travaillé quelques vidéos home-made, a capella ou avec une guitare acoustique pour enfin les partager sur Facebook, Instagram et Youtube. Petit à petit, je me suis intéressée au chant lyrique, et plus précisément à l'opéra. J'ai commencé à apprendre seule avec des cours et des exercices en ligne, et puis, après deux ans, j'ai rejoint un atelier de chant lyrique dirigé par la brillante soprano bulgare, Mme Hristina Hadjieva, à l'Institut Supérieur de Musique de Tunis, et depuis je travaille avec elle pour différents projets de concerts lyriques. Concernant mes études, je n'ai commencé le conservatoire qu'à la fin de l'année 2016, mais avant ça j'ai quand même terminé mes études en art visuel et en publicité graphique. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles je suis très contente d'avoir rejoint Cartagena, puisque je peux employer non seulement mes capacités musicales, mais aussi mon savoir en design image.
Cartagena : Comme pour Fedor, nous avons des exigences et des conditions. Nous avons établi une liste très étudiée des voix Tunisiennes qui s'offraient à nous. En effet, il ne suffit pas d'avoir une voix magnifique : nous avons un timbre très spécifique. N'importe quelle voix magnifique ne peut pas se marier avec notre style et nos gammes, donc nous avons sélectionné Nesrine parmi d'autres noms, et il s'est avéré qu’elle était un choix Parfait. Nous l'avons invitée au studio, elle était aux anges, et nous nous sommes rendus compte que Nesrine ne pouvait que faire partie de la Famille, vu sa nature souriante, son amour pour la musique, sa disponibilité, son expérience, sa voix et son timbre magnifiques, et son admiration pour notre groupe.
Nesrine Mahbouli : Pour moi, la technique de chant lyrique sera toujours la base à laquelle je reviendrai toujours. Avec Cartagena, par contre, j'ai choisi de diversifier les techniques et d'expérimenter encore plus avec ma voix en employant différentes couleurs comme le scream, le falsetto et surtout la voix de poitrine, puisqu'avec Roma Delenda Est je me suis trouvée face à une immense diversité d'ambiances et de gammes de différentes origines, ce qui m'a encouragé à improviser à ma propre façon, en utilisant le plus possible de mon registre vocal, que ce soit en bas ou en haut.
Cartagena : En ce moment nous sommes sur trois projets : l'un consiste a composer deux ou trois singles d'ici la fin 2019 ; des covers (modifiées à la sauce Cartagena) ; enfin le troisième album qui sera prêt fin 2019 début 2020 si tout va bien.
Cartagena : Nous gardons à l'unanimité un souvenir extraordinaire du Female Metal Event 2018. C'était une expérience exceptionnelle, avec des gens qui le sont autant ! Une équipe professionnelle que nous remercions pour cette extraordinaire aventure. Nous avons été très chaleureusement accueillis. Le public était “choqué” de notre prestation et a beaucoup parlé de nous, au point que les organisateurs nous invitent pour une deuxième participation au Female Metal Event 2019, au Main Stage, et pour une tournée de cinq dates environ qui se déroulera aux Pays-Bas et en Allemagne.
Cartagena : 2019 sera l'année des nouveautés pour Cartagena. Effectivement les singles et les cover vont nous plonger dans un horizon plus élargi. Nous allons essayer de signer le plus de tournées possible, des clips, et des sponsorings qui vont suivre comme la multinationale "Smok" qui nous a fait confiance et qui a fait de nous le sponsor officiel. Nous allons passer à la vitesse supérieure !
Cartagena : Merci à vous aussi cher Ahasverus Cornelius pour l'attention que vous nous portez, vous êtes un fidèle partenaire du groupe.
Et suivez-les sur Facebook : https://www.facebook.com/CartagenaBand/
L'interview de REMEMBER THE LIGHT
Le 07/02/2019
Groupe : Remember The Light
Genre : Metal Symphonique
Origine : Paris

Julien Harboulot par Steph Pictures.
Bonjour Remember The Light. Intéressons-nous tout d’abord à ce qui vous a guidé vers la musique. Vous souvenez-vous du tout premier album que vous avez acheté ?
Cécile Delpoïo (Chant) : La bande originale de “Gladiator”, composée par Hans Zimmer et Lisa Gerrard.
Stayn (Guitare) : Linkin Park, “Meteora”.
Julien Harbulot (Basse/Chant) : Un Best-Of de Led Zeppelin.
Olivier Reucher (Claviers/Programmations) : Muse, “Absolution”.
Léo Godart (Batterie) : Rammstein, “Sehnsucht”.
"Notre musique est faite pour raconter une histoire."
(Olivier Reucher)
Qu'est-ce qui vous guidé vers vos arts respectifs ?
Julien : L'adolescence et ma découverte du Hard Rock.
Cécile : J'ai commencé à pianoter vers sept ans mais sans m'y mettre jamais sérieusement... Comme Stayn, c'est vers quinze ans que j'ai commencé sérieusement à pratiquer la musique ! D'abord le piano, ensuite la guitare... Si j'apprenais le piano seule, j'ai eu un prof pour la guitare et c'est lui qui m'a poussée au chant, en me disant que c'est cool, quand on joue de la guitare, de pouvoir chanter en même temps... Au début je ne chantais pas sérieusement, le faisant uniquement pour les concerts qu'organisait mon prof de guitare, mais vers vingt ans, quand je me suis mise à composer des morceaux pour les films de mon école de cinéma, je m'y suis mise aussi plus sérieusement, afin d'avoir des voix sur ceux-ci ! Et c'est là que j'ai commencé à apprécier de chanter.
Stayn : Depuis tout petit j'ai toujours écouté de la musique. Je ne l'ai jamais vraiment analysée mais j'adorais écouter les musiques orchestrales de films ou de jeux vidéos. A tel point qu'assez jeune, je dirais vers dix ans, je mettais de la musique pour m'endormir. Plus tard, peut-être trop tard, vers seize ans. Je me suis rendu compte - du moins j'ai réalisé - à quel point cela prenait de la place dans ma vie. A l'époque je dessinais beaucoup, c'était sur fond de musique. Le sport aussi... Tout était sur fond de musique ! J'ai découvert le Rock Metal avec AC/DC, Metallica, Extremoduro, et d'autres encore qui m'ont pousser à jouer de la guitare et concrétiser cette passion.
Olivier : J'ai la chance de venir d'une famille où la musique est très présente, autant professionnellement que par passion, et j'ai toujours été bercé par elle. Je fais de la musique depuis mes cinq ans, violoncelle, batterie et piano principalement. Mais je n'ai réellement commencé à la travailler de manière sérieuse qu'à mes dix-neuf ans. J'ai pu faire la rencontre, d'ailleurs, de pratiquement tous mes collègues formant actuellement le groupe lors de mes années de formation à l'IMEP. Certains des éléments déclencheurs pour moi ont été, d'une part, l'écoute de beaucoup de compositeurs de musique à l'image : Hans Zimmer en tête, James Newton Howard, Danny Elfman, John Williams… Et d'autre part, plus jeune, la découverte du Metal Symphonique avec des groupes comme Nightwish (Once) ou Within Temptation (Silent Force), qui m'ont très fortement marqué et ont très largement contribué à m'entrainer vers la musique.
Léo : J'ai commencé la musique à l'âge de six ans en tant que pianiste. Bercé par la musique classique principalement, je n'ai jamais arrêté d'en écouter. J'ai ensuite essayé plus tard, à l'adolescence, le piano jazz... qui m'a moins plu - trop jeune, et sûrement trop peu cultivé a l'époque dans ce domaine - ce qui a failli me dégouter de l'instrument ! J'avais envie d'autre chose... J'ai découvert entre temps les musiques saturées, en commençant avec la vague de Neo-Metal des années 90 : Korn, Rammstein, Slipknot, etc. J'ai toujours eu énormément de respect pour les batteurs, que cela soit en vidéo ou directement en live. J'ai essayé, je n ai pas arrêté. Je garde maintenant le piano pour la composition.

Stayn par Mily Clic.
Début 2015 vous formez Remember The Light. Au fait, Ce nom a-t-il une signification particulière ?
Cécile : La signification de base était un peu mystique... Elle faisait référence à une lumière douce et chaleureuse qu'on connaîtrait avant notre naissance et qu'on retrouverait après notre passage sur Terre... Alors quand les choses ne se passeraient pas au mieux ici, on pourrait se souvenir de cette Lumière qui serait toujours là pour qu'à la fin, tout aille mieux. Je ne dis pas que j'y crois dur comme fer, mais c'est une idée qui me plaît pas mal ! De plus ce nom porte à tout un tas d'autres interprétations possibles et on aime cette idée que chacun puisse s'imaginer quelle est cette lumière dont ils auraient envie de se souvenir.
Julien : C'est un nom qui laisse libre court à l'imagination de chacun. La Lumière est une symbolique très forte et facile à s'approprier. Qu'elle soit mystique, surnaturelle ou encore introspective elle rayonne toujours de sens. Le fait qu'on ait à s'en souvenir offre plusieurs angles d’interprétation.
Olivier : Ce nom est aussi venu de la volonté de prendre à contre pied les clichés du style et du Metal en règle général. Nous ne souhaitions pas du tout reproduire le côté “violent”, “morbide” ou juste simplement “sombre”. Notre musique est faite pour raconter une histoire, vous emmener dans notre monde, et nous souhaitions la présenter avec une lueur d'espoir et non l'inverse.
Comment vos morceaux prennent-ils corps ?
Olivier : C'est assez variable. Certaines fois un morceau découle d'une idée de thème, d'autres fois c'est un riff ou une rythmique qui nous embarque, ou encore une ligne de chant. “Blooming”, par exemple, sur notre dernier opus, a été totalement tiré du thème de guitare ouvrant les hostilités. Une idée de thème et d'harmonie, et tout était en route. Une fois le morceau bien avancé et la structure totalement finie, je pose une idée de chant et Cécile et/ou Julien se mettent aux paroles. En revanche pour un morceau comme The Inescapable Cycle, c'est totalement l'inverse : Cécile m'a envoyé sa ligne de chant finie à 99%, et tout le reste à été construit autour.
Léo : Ce n'est jamais vraiment le même schéma, le seul point similaire est le concept d'idée. Cela peut être un rythme, un riff de guitare et/ou de basse, une suite d'accords qui nous parle. Peut être même trois notes pour faire un thème... Tout peut découler très naturellement d'une seule et même idée en composition.
Vieillissement, défenestration, maltraitance... Les thématiques abordées dans vos chansons s'éloignent des sentiers habituellement battus par les groupes de Metal Symphonique...

Cécile Delpoïo par Thomas Riquet.
"Je pense avoir
pas mal de choses à dire
et je voudrais partager tout ça...
Si en plus ça parle au public,
c'est encore mieux !"
Cécile Delpoïo
Cécile : Sur les deux premiers opus, c'est moi qui ai écrit la plupart des paroles. Et oui... J'ai envie que les paroles soient profondes et racontent de vraies choses. Je pense avoir pas mal de choses à dire et je voudrais partager tout ça... Si en plus ça parle au public, c'est encore mieux ! On prend un groupe comme Epica, leurs compositions sont déjà génialissimes, mais en plus ils ont des paroles vraiment intéressantes... Et ça je trouve que c'est un vrai plus, je voudrais qu'il en soit de même chez nous.
Julien : Avec des textes comme celui d'Inescapable Cycle on veut prendre à contre-pied le milieu musical dans lequel nous évoluons. Le Rock a toujours sublimé la jeunesse et aujourd'hui on nous conditionne sans arrêt à voir et idéaliser des corps parfaits, irréels et retouchés. Cette vanité mute en crainte et c'est ce qu'on essaye d'exorciser. Je le vois comme un memento mori au milieu des paillettes. Nous comptons aussi écrire plus en français à l'avenir.
Vous dites que vos racines sont autant musicales que cinématographiques. Quel cinéma vous inspire ?
Olivier : Me concernant (mais je pense pouvoir dire que pour la plupart d'entre nous, c'est pareil), je suis un gros fan de compositeurs tels que Dvorak, Tchaïkovski, Mahler, Ravel … Enfin pour faire simple, la période de 1800 à 1930 me fascine. Logiquement, la musique de film, qui s'en inspire grandement, ne pouvait me laisser indifférent. Certains compositeurs de cinéma ont clairement inspiré notre musique : Howard Shore, James Newton Howard et Hans Zimmer en tête de liste je dois avouer… Des films comme “Gladiator”, “Le Seigneur des Anneaux”, “La liste de Schindler” ou encore, dans le domaine du jeu vidéo cette fois, “The Witcher” ou la saga “Uncharted”... L'énergie de la musique d'un film d'action, ainsi que la poésie et l'ambiance de celle du Fantastique retranscrites dans le monde réel. Voilà comment je définirais ce que nous essayons de faire et d'où vient notre inspiration cinématographique.
Et vous avez un film préféré ?

Gladiator, de Ridley Scott (2000)
Cécile : Difficile de n'en donner qu'un... J'aurais envie de citer par-dessus tout “Gladiator”, “La Neige Tombait sur les Cèdres”, “Le Tombeau des Lucioles”, “Memento Mori”, “Requiem for a Dream”...
Stayn : J'en ai beaucoup trop ! Le premier qui me vient à l'esprit, “La Ligne Verte”. Mais j'ai beaucoup trop de films préférés...
Julien : “Old Boy”, “Cyrano de Bergerac”...
Olivier : Comme Stayn, je dirais qu'il y en a beaucoup … Mais dans ceux que j'ai le plus regardés et adorés, je citerais le premier film de la trilogie “Matrix”. Je ne pourrais pas dire combien de fois j'ai pu le voir…
Léo : J'hésite terriblement entre “Seven” et “Alien, Le Huitième Passager”...
“The Inescapable Cycle” est un titre de votre EP The Outcome (2018). C’est également, je crois, le premier clip réalisé par Cécile. Pouvez-vous nous parler de sa conception et de son tournage ?
Cécile : C’est le premier clip que j'ai réalisé pour Remember the Light, en revanche j'en ai réalisé quelques autres pour d'autres groupes avant : c'est mon métier. Nous l'avons imaginé tous ensemble lors d'un brainstorming. Les idées fusaient, ça a été assez rapide du coup de construire le scénario ! Ensuite s'en sont suivis presque deux mois de préparation, repérage des décors, story boarding, trouver nos deux techniciennes Éloïse (à la caméra) et Coraline (au maquillage), etc, avant le tournage lui-même qui a été très intense. Deux jours où nous n'avons pas arrêté, en équipe très réduite, à devoir chacun porter plusieurs casquettes pour que tout se déroule au mieux ! Mais je vous invite à visionner le making-of, je pense qu'il raconte très bien tout ça, avec les images prises lors du tournage entre autres...
Stayn : Ça a été assez étrange pour moi : il a fallu apprendre pas mal de choses sur le tas ! Le maître mot était “Adaptation”. Par exemple ne pas exploser le maquillage qu'on avait sur le visage en jouant les scènes ! Pour les parties plus techniques, comme la lumière, Cécile et Olivier ont tout drivé, et heureusement !
Vous comptez maintenant deux EP : Exilés, et The Outcome. Quelle sera votre actualité dans les prochains mois ?
Cécile : A vrai dire, nous considérons Exilés comme une démo et non comme un EP, mais sinon c'est ça. Dans les prochains mois, nous avons, pour commencer pas mal de concerts : le 07/02/2019 à Lyon (ROCK N EAT official(by céd & mike) , le 09/02/2019 à Lille (Le Midland) , puis nous jouons le 19/05/2019 à Paris au 4e ladies rock métal fest (Le Klub)... Une ou deux dates supplémentaires devraient s'ajouter à ce calendrier, on vous en parlera très vite !
Olivier : Outre les dates données par Cécile, une vidéo, avec un morceau assez spécial, devrait sortir dans les semaines à venir !
La fée Métaline aime beaucoup ce que vous faites. Pour vous récompenser, elle vous propose de passer la journée avec l'artiste de votre choix. Qui choisissez-vous ?
Cécile : C'est difficile comme question parce que, s'il y a beaucoup de personnes que j'admire, étant timide, je n'aurais rien à leur dire en passant une journée avec eux. (Rires) Peut-être Maria Brinks, la chanteuse d'In This Moment... Je la trouve très inspirante ! Pour commencer, elle chante incroyablement bien, ensuite elle réalise les clips de son groupe et donc moi, forcément, ça m'inspire, car j'aimerais aussi être toujours la réalisatrice des clips de mon groupe. Elle a un super style vestimentaire. J'aime les paroles qu'elle écrit, elle est végétarienne comme moi... Bref, peut-être qu'avec elle j'arriverais un peu mieux à parler ! (Rires)
Stayn : Un choix trop difficile pour être fait... Je dirais, Leonard De Vinci. J'ai des questions à lui poser.
Olivier : Antonín Dvořák. Comme j'ai dis plus haut, je suis un gros fan de sa musique. J'aurais, comme pour Stayn et Leonard de Vinci, un million de questions à lui poser… Julien : Dave Mustaine. Léo : Devin Townsend. Sans aucune hésitation.
Merci Remembert The Light pour votre accueil, et bravo pour vos excellents EP et pour ce très joli clip.
Stayn : Merci à vous pour vos attentions !
Cécile : Merci à vous, ça fait très plaisir !
Olivier : Merci beaucoup !
Crédits photographiques : Nous remercions Thomas Riquet, Vincent Zafra (Studio Illusion Story), Mily Clic et Stef Pictures (pour le webzine United Rock Nations) pour leurs photographies et leurs aimables autorisations.

Remember The Light par Vincent Zafra.
Ecouter Remember The Light : https://rememberthelight.bandcamp.com/
Liker leur page : https://www.facebook.com/Rememberthelightmusic/
L'interview de Kevin Kazek (SEYMINHOL)
Le 08/01/2019
SEYMINHOL existe depuis vingt-six ans. Il a produit cinq LP, plusieurs EP, et son clip “Behind The Mask”, extrait de son dernier album “Ophelian Fields”, explose les compteurs de Youtube avec plus de 86.000 vues. Seyminhol c’est aussi le goût du travail bien fait : des concept-albums ambitieux, des pochettes magnifiques, des vidéos qui sont de vrais courts-métrages... Alors quand nous sommes allés poser nos petites questions à Kevin Kazek, le chanteur, vous pensez bien qu’il n’a pas répondu sur un coin de table... Et vous allez voir, ça valait le coup d’attendre !
"La trilogie "filles, motos et bières" n'est plus ma came. Dans ce que je veux faire et transmettre en musique en tous cas !"
Nom, prénom, instruments pratiqués ?
Kevin Kazek : Je ne pratique aucun instrument.

Kevin Kazek, par Christian Brémont
Ton chant est puissant et varié, et j'ai lu que tu avais pris des cours au conservatoire de Metz. Comment est née ta vocation et comment entretiens-tu ta voix ?
J’ai eu la chance de prendre six mois de cours particuliers en 2001 avec une chanteuse soprano, Christina Dietsch-Carvin, qui, aujourd’hui, fait une belle carrière internationale. Elle m’a apporté la technique qui me manquait, le placement du corps, la méthode respiratoire, et m’a indiqué quelques exercices particuliers qui me servent bien pour chauffer ma voix. J’avoue ne pas vraiment entretenir mes cordes vocales. J’ai simplement un rituel avant chaque concert : boire beaucoup d’eau, ne pas manger, ne pas fumer et faire des exercices. J’aime la musique depuis tout jeune. Je chantais chez mes grands-parents sur ce qui passait à la radio ou à la télé. En 1986, j’ai découvert Europe et Scorpions, et j’ai trouvé ça très cool. Les chanteurs assuraient, les mélodies étaient superbes. Ça m’a donné envie de faire pareil. Elvis Presley a eu également une grande influence sur moi. C’est un excellent « entertainer » et une vraie voix. Et puis il y a eu Bruce Dickinson, sur “Powerslave” et “Seventh son of a seventh son”. Là, je me suis dit…Whaou ! Quelle puissance ! J’étais un grand fan à l’époque. Après l’album “Fear of the dark”, je suis passé à autre chose, et les dernières réalisations du groupe ne m’ont pas transcendé.
Le Métal, c'est les Vikings, les gonzesses, les motos et la bière. Shakespeare ? C'est quoi ce bordel ? Vous connaissez plus les codes chez Seyminhol ?
Là, tu résumes le métal à un poncif ! Une image véhiculée habituellement par les médias et par certains groupes qui sont dans ce créneau et qui en jouent.
Shakespeare, comme les grandes œuvres littéraires, ne sont pas des sujets incompatibles avec la musique que nous pratiquons, bien au contraire. Pour créer nos albums, nous recherchons des sujets dramatiques, noirs, avec de forts rebondissements, et il y a tout cela dans Hamlet ! Bref, le Hard-Rock et le Metal (le terme Metal me gêne vraiment car il est trop restrictif) ne se résument pas à une seule étiquette, une seule imagerie, et je crois que c’est sûrement le style, avec la musique gothique, qui traite des sujets les plus intelligents. Qu’il s’agisse de thématiques artistiques, historiques ou littéraires ! L’image du « métalleux » débile a vécu. La musique progressive, le Viking Metal , le Metal Atmosphérique ou le Black Metal traitent souvent de sujets très sérieux : religions, traditions, faits historiques, problèmes de société, métaphysique, etc. Il y a de superbes paroliers dans ce style de musique. Personnellement, j’étais – et je suis toujours d’ailleurs ! – un grand fan de Mötley Crüe et de la scène californienne des années 1980-1990. Les textes de ces groupes étaient à chier, mais ils étaient très drôles et subversifs. Ils reflétaient une autre époque, une autre envie. Aujourd’hui, tu ne peux plus retrouver cette ambiance. Le monde a changé, il est sans doute plus dur, moins insouciant. La musique et les artistes reflètent aussi leur époque et ils donnent, à travers leur sens artistique, leur vision du monde. Après, qu’il y ait encore des gars pour faire du rock gras et branché cul c’est super ! Et tant mieux… Mais clairement, à mon âge, je ne me vois plus chanter des trucs que je faisais il y a encore une dizaine d’années dans mes autres projets musicaux. La trilogie “filles, motos et bières” n’est plus ma came. Dans ce que je veux faire et transmettre en musique en tout cas !
SEYMINHOL, Nothern Recital (2001)
Ça fait bien longtemps que nous traitons de choses sérieuses dans Seyminhol, depuis notre premier album “Northern Recital”, paru en 2001. Être sérieux ne veux pas dire être un saint ou être chiant. C’est même tout le contraire, à la lecture de certains de nos textes. L’usage de symboles, que j’apprécie beaucoup pour dérouler la trame de nos concepts, permet de tout dire avec un peu plus de finesse. S’il y avait une caractéristique dans notre musique, ce serait cette volonté d’élever un peu le débat, le niveau. Nous avons choisi de nous orienter davantage vers le style progressif pour toutes ces raisons. Et je crois que le public apprécie aussi des textes à sens, des concepts ambitieux et des artistes qui leur content de vraies aventures. Dickinson a été l’un des premiers à le faire dans ses paroles où ils traitent événements historiques, de faits d’hivers et de géopolitique.
Quel est le premier album que tu as acheté ?
Le premier vinyle que j’ai eu entre les mains, je crois que c’était Voivod, l’album “Nothingface”. Mon premier album acheté devait être “No Prayer for the Dying”, ou “Hooked”, de Great White.
Nico et toi défendez votre album avec passion, et on sent que la culture et l'histoire tiennent une place importante, sinon passionnelle, voire un tantinet obsessionnelle, dans vos esprits. D'ailleurs tu travailles, me semble-t'il, dans un musée. En dehors des grands dramaturges, si tu devais cette fois adapter pour Seyminhol un romancier français, qui choisirais-tu ?
Ce n’est pas plus obsessionnel que d’écouter AC/DC ou Motörhead qui font toujours le même style de musique, avec des textes très répétitifs qui parlent de filles, de bières ou de motos justement ! Deux groupes, qu’au demeurant, j’adore, mais qui ne se sont pas renouvelés depuis leur origine. Pour répondre à ta question, je dois dire que c’est très compliqué, parce que je ne suis pas un grand amateur de littérature française. Je préfère les auteurs anglais ou russes, les « Gothic novels » et le romantisme noir. En France, il y a toutefois un géant du roman historique que tout le monde connait, c’est Alexandre Dumas. Pour cette raison, “Le Château d’Eppstein” aurait pu être revisité par Seyminhol. Sinon, Cioran me plaît, parce qu’il emmerde son monde et que c’est un pur nihiliste. Mais c’est surtout un gars qui a saisi le pathétique de l’existence et la futilité des choses du quotidien.
L’album Ophelian Fields laisse toute leur place à chaque musicien, notamment grâce à un son particulièrement soigné. Je pense par exemple au morceau Hidden Desire, dans lequel le jeu de batterie occupe l'espace avec une savoureuse richesse. Comment se fait la composition des morceaux chez Seyminhol ?
Nico et moi-même créons l’ensemble de l’œuvre. Je rédige le concept puis les textes. Nico s’imprègne du sujet et retranscrit cela musicalement : c’est lui qui compose toutes les parties musicales (piano, batterie, guitare et basse). Je lui propose parfois de modifier des passages, d’ajouter des mélodies, je travaille également avec lui sur les arrangements. J’imagine ensuite les phrasés, les chœurs, les doublages de voix et les bruitages.
Kevin Kazek par Alexandre Maeder
It's A Long Way to the Top If You Wanna Rock 'n’ Roll, chantait Bon Scott. J'ai l'impression que la route est encore plus sinueuse pour un groupe français, quel que soit son talent. Tu tournes depuis près de vingt ans avec Seyminhol, quel est ton regard sur la scène hexagonale ?
Je joue dans Seyminhol depuis 1992. Cela fait 26 ans que je fais de la musique et que je sors des disques. J’ai l’impression que c’était plus simple avant. L’industrie du disque a évolué dans le mauvais sens, à mon avis. On gagne très peu d’argent, le téléchargement tue toutes les ambitions. Les concerts deviennent de plus en plus compliqués à trouver parce qu’il y a des restrictions budgétaires, des normes anti-bruit, du clientélisme parfois... Il y a aussi deux mondes que tout oppose : Paris et la province. C’est valable dans notre style. Et puis en France, on préfère regarder ce qui existe à l’étranger plutôt que de soutenir ses propres groupes. Heureusement, tout le monde ne raisonne pas comme ça. Nous jouons avec Trust le 08 juin. Le management a refusé que notre nom apparaisse sur l’affiche... Tout est dit ! Comment veux-tu que ça tourne rond dans ce pays. Nous n’avons pas eu la carrière de Trust mais nous existons depuis longtemps et avons fait de bons albums qui se sont vendus et qui ont été diffusés à l’étranger. Si les fers de lance du style réagissent ainsi, la scène hexagonale continuera longtemps d’être moribonde. C’est typiquement français, et c’est pathétique.
Quelle question aurais-tu aimé que je te pose ?
“Le fait de ne pas avoir les cheveux longs est-il un problème lorsqu’on fait du Metal ?”
Franchement, Kevin, le fait de ne pas avoir les cheveux longs n’est-il pas un problème majeur lorsqu’on fait du Metal ?
Non, il existe de très belles perruques.
Un titre de rock qui pourrait être ta devise ?
“School’s out”, d’Alice Cooper, parce que même si nous ne sommes plus à l’école, il y a toujours des cons pour essayer de t’apprendre à vivre, pour vouloir t’éduquer, te dicter une théorie. On t’emmerde avec les apprentissages, les stages de spécialisation, de professionnalisation ou de management toute ton existence. On va bientôt faire chier les vieux pour qu’il repasse une aptitude au permis de conduire. Bref, l’éducation et l’instruction sont fondamentales, mais les méthodes sont mauvaises comme le prosélytisme et les quotas.
Merci à Christian Brémont et Technical Spirit pour leurs jolies photos et leur aimable autorisation. Technical Spirit - Productions Audiovisuelles Grand Est a également réalisé les magnifiques vidéos de Seyminhol.
https://www.facebook.com/TechnicalSpirit/
Seyminhol - Ophelian Fields (2018)
Merci à Alexandre Maeder pour sa jolie photo et son aimable autorisation.
https://www.facebook.com/alex.rcmad
Merci à Kevin pour sa confiance, à Nico pour sa bienveillance.
Seyminhol, c’est aussi :
http://www.seyminhol.net/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Seyminhol
https://open.spotify.com/search/results/seyminhol
MARION LAMITA PEUBEY - L'interview
Le 08/01/2019
Vous connaissez peut-être Marion-Lamita Peubey grâce à son ancien groupe de Doom-Gothic Metal Darkonelly, ou pour ses contributions à “Ophelian Fields” (2018) le dernier SEYMINHOL, ou au projet Giotopia (2018) de Gio Smet. La voici avec Lux In Tenebris - Metal Band, un projet de Metal Symphonique qu’elle mûrit depuis 2016. Pour son premier EP, “To A New Eternity”, la chanteuse Liv Kristine a été invitée comme « special guest » sur un morceau. Tout ça méritait quelques explications. Malgré un timing chargé et des délais à tenir, Marion a bien voulu nous accorder un entretien. Vous allez tout savoir sur “To A New Eternity” ! (Interview réalisée pour Hard French Metal le 7/10/2018)

Marion-Lamita Peubey par Vanadis Lilja.
Bonjour Marion-Lamita Peubey, comment ça va depuis notre entretien du 29 mai ?
Depuis la dernière entrevue pour Hard French Metal, je me sens vraiment très bien : que de bonnes nouvelles en ce moment pour la musique et le domaine artistique ! C’est vraiment très agréable car ma vie a été ponctuée de beaucoup de difficultés dernièrement, surtout d’un point de vue santé. Donc quand la musique va, je me sens revivre et cela me donne de l’énergie pour avancer même si ma santé n'est pas toujours au beau fixe !
Le projet Lux In Tenebris accouche donc dans la joie et non dans la douleur ?
Oui, dans la joie, et surtout dans la paix de l’âme. C’est important pour moi de me sentir sereine et que mon âme soit en paix, malgré les aléas de la vie. Quand est née l'idée de Lux In Tenebris ? Il me semble que c’était en 2016... Mais l’idée a dû mûrir petit à petit car c’était assez flou au départ. Je savais juste que j’avais envie de renouer avec le Metal Symphonique et d’intégrer des éléments d’opéra dans ma musique, du fait de mes études de chanteuse classique. Au début le projet portait mon nom (Marion-Lamita) car je tenais à ce que ce soit un projet solo, ayant vu plusieurs groupes de Metal Symphonique renvoyer leurs propres chanteuses (Theatre of Tragedy, Nightwish, Leaves’ Eyes, Sirenia, Xandria...). Le fait que ce soit un projet solo me protégeait, me donnait le pouvoir, sachant que je compose la plupart de la musique, les paroles... Et ainsi, j'étais la seule maîtresse à bord ! Cependant, petit à petit, ce projet studio a pris un nom de groupe (Lux In Tenebris) car cela me gênait d’avoir un groupe de Metal, qui potentiellement jouerait sur scène en portant mon nom. Je trouve que les projets solo sont souvent d'un autre style, pop ou rock, à l'image du projet solo d'Anneke Van Giersbergen, ou celui de Sharon Den Adel. J’ai donc changé pour “Lux In Tenebris”, formule qui correspond de plus parfaitement aux idées que véhicule l’Ancien Mystique Ordre de la Rose Croix (AMORC) , thème central du premier EP à venir : la lumière en l’humain, son côté divin car il est capable de faire de belles actions et de choisir de faire le bien malgré son côté sombre et sa nature imparfaite. Tu avais déjà sorti un projet où avait joué Pete Johansen (Tristania, Sirenia...). Pourquoi n'avoir pas repris le même nom ? C’est vrai, Pete Johansen a participé à mon morceau “Mortal Seduction”. Ce projet s’appelait Darkonelly. Il n’était pas possible de reprendre ce nom car il faisait référence à une histoire spécifique que j’ai créée. Je termine d’ailleurs en ce moment le roman du même nom, dont l’intitulé complet est “DARKONELLY - Le chemin des Eldènes” ! A défaut d'avoir continué le groupe, je compte bien sortir en livre toute la saga “Darkonelly”, en espérant que cela plaise aux fans de littérature fantastique, ponctuée d'intrigue policière et de romantisme, de symbolisme.

DARKONELLY, l'EP "Stories From Beyond" (2015)
Effectivement tu m'avais parlé du livre. Oui, d'ailleurs ce livre sera terminé pour fin 2018, il sera édité en 2019 si je trouve un éditeur intéressant...
En tout cas, c'est un projet de longue haleine car cela fait environ dix ans que j'ai commencé à l'écrire ! Je suis très longue à écrire et finir mes projets, je vous présente toutes mes excuses si ça traîne à ce point ! Mais à ma décharge, il m'a fallu du temps pour construire le monde de Darkonelly...
J'imagine que c'est dû aussi à tes nombreuses activités. Ça ne doit pas être facile de tout concilier.
Alors je ne sais pas si c’est vraiment dû à toutes mes activités... Je dirais plutôt que ça tient à ma personnalité (Rires) car j’ai toujours un million d’idées, une stimulation cérébrale assez intense... Difficile de me mettre sur “Off” ! Et donc il est compliqué pour moi de terminer mes créations avec tant de projets et de possibilités dans ma tête... Je mets beaucoup de temps car je ressens parfois un frein du fait que je suis sur tous les fronts avec une multitude de nouvelles idées. C’est compliqué pour faire des choix et parfois je ne sais que faire : je vois toujours toutes les possibilités quand je crée quelque chose, il n'y a jamais une seule facette ou une seule façon de voir les choses.
Lux In Tenebris sort le 31/10. Que reste-t'il à faire dessus ?
L’EP “To A New Eternity” de Lux In Tenebris sort le 31/10/2018 sur toutes les plateformes telles que ITunes, Spotify, Deezer, Tindal, YouTube... Il reste à mixer la voix de Liv Kristine (ex-Theatre of Tragedy, ex-Leaves’Eyes, Midnattsol, Savn...), qui apparaît sur le morceau “The Grand Design”, composé par le talentueux artiste Bulgare Krastyo Jordanov. Liv est entré en studio le 5/10/2018, en Allemagne. Pour ma part, je serai en studio à Dijon le 9/10/2018, afin de mixer les pistes de Liv Kristine, et de ré-enregistrer certaines voix, en fonction de ce qu’elle aura chanté, car sur certains passages elle a eu carte blanche ! J’ai aussi quelques voix à poser sur un titre orchestral de ma composition, “The Imperator’s Arrival”.
Ce titre orchestral est pour cet album également ?
Oui, il sera sur l’EP “To A New Eternity”.
Où l’EP est-il enregistré ?
Certains morceaux ont été enregistrés en France, dans les studios d’ Alexandre Warot , guitariste qui apparaît sur deux morceaux, et d’ Alexandre Boise. Deux titres ont été enregistrés en Bulgarie, dans le studio Krastyo Jordanov qui est compositeur de deux morceaux dans le projet. Et une bonne partie des voix (les miennes) ont été enregistrées au Robin StudioTriphon à Dijon, géré par Robin Mory. Robin est un très bon ingénieur du son, et enregistrer dans les conditions de son studio, c’est royal ! C’est également là-bas qu’on mixe certains éléments de la musique. Il y aura combien de titres sur cet EP ? Le tracklisting sera le suivant : 01 - Divine Mankind 02 - Chaos in Beauty 03 - Mystic Euphonia 04 - Temple of the Soul (Interlude I) 05 - Triangle of Light 06 - The Imperator’s Arrival (Interlude II) 07 - The Grand Design feat. Liv Kristine. Soit sept titres ! En durée, nous sommes pratiquement sur la longueur d’un album !
Après Pete Johansen (Tristania, Sirenia, The sins of thy beloved...), Ralf Scheepers (Primal Fear, Giotopia), voici Liv Kristin... Tu ne te refuses rien dis donc !

Liv Kristin, ici avec l'album Symphonies of the Night de Leaves' Eyes en 2013.
Oui, j’ai beaucoup de chance de travailler avec des personnes aussi talentueuses, et de renom ! Pour Pete Johansen, il avait trouvé que la musique de Darkonelly était proche de ses anciens groupes (surtout The Sins of Thy Beloved). J’étais aux anges car pour moi c’est le plus virtuose des violonistes que je connaisse, je n’ai jamais entendu mieux que lui ! Pour Ralf Scheepers, c’était surtout de la chance, car Gio Smet , le concepteur de Giotopia, m’a fait chanter sur le titre sur lequel il apparaissait ! Et pour Liv Kristine, ça a été une belle rencontre humaine. Nous nous sommes “comprises” tout de suite. Il faut dire que nous avons vécu des choses similaires: à ma petite échelle, j'ai été renvoyée de mon premier groupe (Khaelys), et j'ai vécu des choses difficiles d'un point de vue personnel (adoption, violence psychologique, santé fragile...). Nos deux personnalités et notre vécu sont donc très similaires, et je suis particulièrement heureuse que ma musique lui ait plu, qu’elle ait aimé l’univers dans lequel j’évolue. J'avais besoin d'elle à un moment de ma vie, et elle aussi avait besoin de moi. Cette collaboration a quelque chose de magique, car il fallait qu'elle se produise, qu'elle arrive ! En plus, ce titre est vraiment taillé pour elle, car il ressemble un peu à ce que Leaves’ Eyes faisait sur les premiers albums. Je suis très heureuse de l’avoir comme invitée car elle a toujours été une chanteuse que j’admire et respecte, sa voix est plus que magique !
Au départ, pour la petite histoire, je voulais demander à Chiara Malvestiti de Therion, car nos univers sont très proches - nous sommes toutes les deux des chanteuses d’opéra “hors normes”. Mais les circonstances ont fait que la collaboration n’a pas pu se concrétiser (tournée de Therion en Chine, soucis pour enregistrer des orchestrations qui coïncident avec son planning...). J’avais contacté au préalable Liv Kristine sans trop y croire, en pensant qu’elle ne verrait même jamais le message. Et puis un soir, après plusieurs mois, je reçois une réponse de sa part. Elle se disait intéressée par la collaboration, et j’étais invitée à discuter par mail avec elle. C’est ainsi que tout a commencé, et qu’elle a dit oui ! Je suis tellement heureuse de l’avoir sur mon EP ! Car en plus d’être une excellente vocaliste, c’est une bonne personne, elle a du cœur, ce qui me touche vu que j'ai tendance à être hypersensible. De plus, notre collaboration est arrivée en plein milieu d'une épreuve très difficile dans sa vie, la perte de l'homme de sa vie... Et à l'heure qu'il est, je peux vous dire qu'elle a beaucoup de force et qu'elle a eu des idées merveilleuses pour le morceau malgré tout ce qu'elle a vécu ! Liv est un modèle de force pour nous tous!
Et Krastyo Jordanov , (Dracovallis, Metalwings) qui a composé la musique du morceau sur lequel chante Liv Kristine ? Pourquoi et comment l'as tu contacté ?

Dracovallis, Legend of the Frostlands (2013)
Krastyo et moi, nous nous sommes croisés sur internet un peu par hasard. J’étais tombée sur sa musique sur YouTube, et je l’avais félicité car j’aimais beaucoup. Ensuite, il m’a proposé un de ses titres (The Grand Design) sur lequel je devais chanter. A la base, ce n’était pas un duo. Après avoir travaillé sur The Grand Design, j’ai su qu’il avait un titre sans chant, et je lui ai proposé de chanter dessus, ce qu’il a accepté immédiatement (Chaos in Beauty). Les titres de Krastyo sont de pures œuvres de Metal Symphonique, et je suis ravie de travailler avec lui ! C’est un musicien hors pair, qui joue et enregistre tout lui même. J’admire beaucoup son travail, et ses morceaux seront bien sûr joués sur scène, lors du set de Lux In Tenebris !
A part ce titre, côté compositions, qui a fait quoi sur cet EP ?
Au niveau de la composition musicale, j’ai tenu à relever le challenge de composer la plupart des morceaux. J'ai donc écris la musique de Divine Mankind, Mystic Euphonia, Triangle of Light, Temple of the Soul et The Imperator’s Arrival. Certains arrangements ont été faits sur le titre Triangle of Light par Matthieu Vermorel Compositeur et Alexandre Warot. Jean-Philippe Ouamer a arrangé quelques passages orchestraux sur Divine Mankind. Pour le reste de la composition musicale (Chaos in Beauty, The Grand Design), c’est Krastyo Jordanov qui a composé les morceaux. En ce qui concerne les textes, ils sont tous de moi, mais Liv Kristine a rajouté quelques lignes elle-même sur “The Grand Design”!
D'autres personnes (musiciens notamment) t'ont accompagné sur ce projet ?
Il y a bien sûr Tony Erzebeth , mon fiancé, qui me soutient comme jamais, et qui apparaît sur Divine Mankind en faisant des “grunts” ! Il y a aussi Alexandre Boise qui s’est occupé de l’enregistrement de Divine Mankind.

Marion-Lamita Peubey par Vanadis Lilja.
Tu as publié une annonce pour dire que tu cherches des musiciens capables de se déplacer sur Dijon pour transposer le projet sur scène. Quelles qualités devraient avoir ces musiciens pour t'accompagner ?
Oui, je recherche actuellement des musiciens de scène, car les personnes avec qui j’ai travaillé sont des musiciens de session, uniquement pour le studio, les enregistrements. C’est important pour moi d’avoir un vrai groupe avec lequel je puisse jouer sur scène, mais aussi pour enregistrer un nouvel album par la suite. Krastyo aurait été parfait pour la guitare, mais la Bulgarie est beaucoup trop loin... Je recherche donc : -un batteur, capable de jouer au clic et maîtrisant la double-pédale. - un guitariste à l’aise en rythmique mais aussi capable de jouer des solos, car il y a beaucoup de rythmiques dans les morceaux du set, mais également des solos un peu techniques. Humainement, il faut que ces personnes soient dans le même univers, sérieuses, motivées, et surtout avec un petit brin de folie car c’est important ! Si vous êtes intéressé, n’hésitez pas à me contacter sur Facebook ou par e-mail : peubey.m@gmail.com !
Dans l'idéal, tu envisages de tourner partout où l'occasion se présentera ?
Oui, j’ai très envie de chanter sur scène ! Ces dernières années, mes concerts étaient plutôt classiques. J’ai chanté par exemple des airs d’opéra, l'air de la Reine de la Nuit avec orchestre (le Brass band du Grand Chalon ), du Puccini, du Gounod (l'air des bijoux, qui me donnait des allures de Castafiore !), mais niveau Metal, je ne faisais plus que du studio depuis mes anciens groupes... Je suis donc très motivée pour tourner avec Lux In Tenebris, en France dans un premier temps et puis peut être à l’étranger si l’occasion se présente !

Marion-Lamita Peubey par Vanadis Lilja.
Enfin tu parlais déjà d'un futur album. Lux In Tenebris n'est donc pas un projet "one-shot". Tu as déjà des idées pour un album suivant ?
Oui, je ne cache pas que j’ai déjà plein d’idées pour le prochain album : passionnée par l’histoire de France, et particulièrement par le XVIIIème siècle, je voudrais consacrer un album à Marie-Antoinette, la dernière reine de France. Cette femme était très cultivée et chantait (elle était soprano !) pour certains privilégiés de la Cour de Versailles. Musicalement, cela permettrait d’envisager une foule de choses : utilisation d’instruments d’époque, costumes, chant plus baroque, mais aussi d’apporter une touche néo-classique au niveau de la guitare ! En tout cas, cela me permettrait de rendre hommage à cette Reine qui porte encore les marques des pamphlets ridicules de l'époque. L'Histoire est bien souvent trop détournée, au détriment de la Réalité...
Ah oui, intéressant, ça fourmille d’idées !
Merci ! J’ai tellement appris de choses sur Marie Antoinette que je me sens capable de faire un album concept sur cette figure historique, en essayant de respecter le plus possible les faits bien sûr. Alors après l'Egypte, Marie-Antoinette ? “Lux In Tenebris” c'est en somme un voyage dans l'Histoire... L'Histoire doit éclairer le présent ? Totalement ! L’EP peut être vu comme un voyage spirituel, et le côté historique est surtout mis en lumière par l’Égypte ancienne, qui est le berceau des écoles mystiques telles que l’AMORC et la franc-maçonnerie. Je suis consciente que l’univers de “To A New Eternity” est un peu opaque pour la plupart des gens, car les thèmes sont basés sur le mouvement philosophique et spiritualiste de l’Ordre de la Rose-Croix. En tout cas, les valeurs que j’ai voulu développer dans mes textes sont les suivantes : - bienveillance, - tolérance, - don de soi, notion de dépassement de soi, - humanisme et confiance en l’humain et ses forces, tout en ayant conscience de ses faiblesses - prendre soin de la terre, écologie et aussi être conscient des merveilles que nous offre le monde, sa beauté... Voilà en résumé de quoi traite l’EP, d'un point de vue des valeurs... Comme l’a dit Malraux (enfin, cette phrase n’est pas réellement de lui mais lui a été attribuée) : “Le XXIème siècle sera spirituel, ou ne sera pas !” Je pense que n’importe quelle personne peut se retrouver dans ces valeurs, qui doivent être mises en avant au XXIème siècle, car nous avons besoin de spiritualité, tout en gardant tout de même un pied dans le monde matériel. Pour l’album avec Marie Antoinette, je pense que je partirai dans une direction vraiment plus historique au sens premier du terme. Mais avant ça, il me tenait à cœur de parler des valeurs que j’ai citées tout à l’heure.
Qu’est-ce que tu écoutes actuellement ?
En ce moment, j’écoute beaucoup de musique avec Liv Kristine ! La collaboration que nous faisons m’a donnée envie de réécouter certains de ses albums : Velvet Darkness They Fear, Aegis, Assembly, Symphonies of the Night, l’EP Mélusine, mais aussi Libertine, un de ses albums solos et Enter my Religion. J’écoute aussi quelques airs lyriques que je prévois de travailler sous peu, en particulier l’Air des Clochettes de Lakmé, l’opéra de Léo Delibes...
Merci à Marion-Lamita Peubey d’avoir pris le temps de nous accorder cet entretien en pleine préparation de “To A New Eternity”.
Merci à Vanadis Lilja pour ses photographies et son aimable autorisation. https://www.facebook.com/Lillavanadis
DREAMSLAVE - Rest in Phantasy (2015)
Le 12/02/2018
Monsieur le Commissaire de la police
4 avenue des Villes-de-France
88000 EPINAL
(double envoyé à monsieur le préfet au cas où l'on voudrait étouffer l'affaire, comme d'habitude)
Objet : réclamation pour tapage
Lettre recommandée AR et anonyme
Monsieur le commissaire,
Riverains de la rue de Grandrupt à Golbey, ma famille et moi-même subissons depuis octobre 2015 des outrages fréquents, rapides, puissants, entêtants et intenses à toutes les heures de la journée, et parfois même la nuit. Ces bruits provoquent chez les membres de ma famille et moi-même des soubresauts à toute heure qui empêchent de dormir.
Au départ, ces nuisances étaient causées par monsieur Ahasverus Cornelius, résidant 44 rue de Grandrupt, deuxième étage, appartement 122, individu suspect qui tient toujours ses volets fermés et salue ses voisins en dressant l'index et l'auriculaire. Sous son impulsion, elles se sont peu à peu étendues à l'ensemble du bâtiment.
Elles consistent en un passage en boucle de l'album "Rest In Phantasy", pourtant daté de 2015. Il s'agit du premier album (soit-disant) auto-produit du groupe Dreamslave, au motif qu'il serait l'un des tout meilleurs dans sa catégorie, capable de rivaliser avec des pointures telles que Nightwish et autres Therion, et qui bastonne toujours aujourd'hui, trois ans après sa sortie.
Cette formation douteuse aurait pour chanteuse une nommée "Emma" à la voix puissante et lyrique, enfin vous voyez le genre... Un prénommé Peter assurerait growls et Keytar. Growls ? vous imaginez les dommages que cela peut causer à un bâtiment construit dans les années 1970, monsieur le commissaire ? Il serait en partie responsable des vocalises de la dite Emma. Mais il serait trop facile d'oublier la responsabilité des Quent (Batterie), Nils (Guitare) , Louis (Guitare) et Sajih (Basse). A la potence, monsieur le commissaire, à la potence !
Enfin ! Comme si tout ça ne suffisait pas, un nommé Najib Maftah, de Stolen Memories, (Stolen... On y vient !) donne la réplique à cette Emma sur Angel Requiem ! A la potence aussi, Najid Maftah ! Haut et court !
Ces gens douteux habiteraient Lyon. Leur "musique" est relayée à travers la France par tout un réseau d'individus tatoués aux cheveux longs et gras qui se complaisent à faire le signe du diable, dont le nommé Ahasverus Cornelius qui prétend même détenir une photo dédicacée d'Emma obtenue lors de l'achat de R. I. P. Une secte ? Comme vous, je m'interroge, monsieur le commissaire.
Avant de vous déranger, mon épouse et moi avons missionné Me Kernarek-Bigouden, huissier de justice à Epinal comme son nom l'indique. Débordant de sa mission, celui-ci nous a assuré que R. I. P. était un grand album, qu'Emma avait une voix exceptionnelle, qu'elle savait varier son chant, que les compos tenaient complètement la route, que cet album n'était jamais lassant, et que des titres comme Pirate's Anthem, The Vinland Saga, Eternitears, Join The Phantasy/The Dark Crusade, Torments, et patati-patata se plaçaient au plus haut niveau du Metal orchestral... Il a souligné l'originalité d'Emma et le potentiel ainsi que le sens de la composition de DREAMSLAVE, qu'il classait parmi les meilleurs mondiaux. Vivement le prochain album, a-t'il ajouté en partant... Je ne vous cache pas que mon épouse et moi avons quelques raisons d'avoir peur et de penser que Me Kernarek-Grosjean s'est trouvé manipulé par le gourou Ahasverus Cornelius, ou pire encore par DREAMSLAVE !!!
A ce jour, aucune solution amiable n'a été trouvée avec monsieur Cornelius. Il ne veut rien entendre (d'autre que cet album). Mon épouse et moi avons appris que le groupe cherche un nouveau batteur, et que le successeur de RIP serait disponible courant 2018. Nous avons donc quelques craintes pour la santé publique, ET POUR CELLE DE MADAME LEBRUN vu la puissance du premier album autoproduit. A ce propos, j'appelle notamment votre attention sur le fait que Madame Lebrun, résidant 44 rue de Grandrupt, appartement 121, deuxième étage, a dû consulter pour des problèmes cervicaux alors que cette personne N'AVAIT JAMAIS EU DE SOUCIS DE SANTE AUPARAVANT !!!
Espèrant avoir retenu votre attention, et déclinant toute responsabilité notamment quant à la santé de la nuque de madame Lebrun si aucune mesure n'était prise, nous vous assurons, monsieur le commissaire, de toute notre admiration et du bien que nous pensons de votre action.
Signé des bons Français.
https://www.facebook.com/Dreamslave/